Les femmes et les enfants d'abord !

VI NATIONS... 1ère journée                    France – Irlande       34 – 24     ...     24 – 0

En route pour deux Grands Chelems…

Loin de Marcoussis, des affaires nauséabondes d’un président sans scrupules ni valeurs, loin d’une campagne de communication intensive depuis quinze jours montrant des Bisounours au pays de Papy Brunel, loin aussi du drame de ce drop poignardant les illusions d’une équipe sans âme offensive, il existait deux endroits, ce week-end, où le rugby s’est joué magnifiquement, glorieusement, avec le cœur et les tripes, de l’envie et du plaisir...

et une victoire bonifiée au bout.

À Bordeaux, vendredi soir, les moins de vingt ans entraient les premiers dans la compétition quand les filles, samedi soir, à Toulouse, concluaient les débats, faisant oublier la morosité du Stade de France quelques heures plus tôt. Et comment !

Devant presque dix-mille spectateurs chacun, les XV tricolores des Féminines et des U20 ont offert un spectacle de qualité, les filles en démonstration, les minots avec du suspense et du caractère, déroulant un jeu ambitieux et léché, avec la manière et le plein d’essais.

Au stade Chaban-Delmas, d'abord, les mômes ont impressionné par leur détermination dès leur entame, offrant un niveau de jeu qui allait contrarier tous les grincheux qui pensent encore qu’en France, il n’y a pas de talents. Si seulement on voulait bien les faire jouer titulaires à chaque match de championnat et de Coupe d’Europe, les N’Tamack (Toulouse), Coville (Paris), Bamba (Brive), Diallo (Racing 92) and co.

Car, emmenés par un N’Tamack omniprésent en première période, et auteur d'un joli doublé, les Bleuets ont occupé le camp celte sans complexe, inscrivant trois essais dont un de Diallo plein de rage pour mener 22-3 à la pause. Malmenée au retour des vestiaires, encaissant deux essais et un carton jaune, la relève tricolore allait faire preuve de caractère, par deux fois, pour éloigner le danger. Gimbert, d’abord, puis Bamba, en toute fin de match, avec autorité, en réponse au troisième essai irlandais.

34-24... le bonus en poche !

À Toulouse, samedi, les filles ont fait preuve d’une audace incroyable dans leur jeu offensif, impulsé par une étonnante Pauline Bourdon à l’ouverture, culotée et inspirée, mais aussi par une Marjorie Mayans, cette Blond-Destroyer, toujours aussi précieuse dans les airs et aux placages, tout comme sa deuxième lame, Romane Ménager, intenable. Un jeu au large efficace lancé par une Jessie Trémoulière très en jambes (à défaut d’être en réussite au pied), auteur d’un bel essai, et conclu par des finisseuses hors-pair sur leurs ailes, comme Cyrielle Banet ou Jade Le Pesq, cette dernière signant même un doublé.

Une première période à sens unique pour mener 17-0, quand la deuxième sera plus empruntée avec des Irlandaises révoltées, jusqu’à cinq minutes du terme où l’essai du bonus de Jade conclura ce festival offensif, sans encaisser pour autant le moindre point grâce à un impressionnant rideau défensif.

24-0... Chapeau mesdames ! 

De quoi rêver avec vous de grands chelems !

De quoi nous faire oublier, surtout, les frasques d’un autre XV de France, toujours habité par la douleur de la défaite et la tristesse de son jeu.

Les matches des Hommes en bref... pour changer, parce qu'il faut que ça change !

France – Irlande                     13 – 15

Oh ! Gare à Sexton !

Le moment le plus vibrant de ce match, d’un ennui récurrent, de part et d’autre, aura été, sans conteste, cette dernière séquence irlandaise, à plus de 30 temps de jeu, pour voir venir ce bijou de Sexton, un drop fabuleux qui n’est pas sans rappeler ceux d’un certain O’Gara qui nous ont tant martyrisé par le passé.

Quel geste ! Quelle classe, ce joueur !

Et dire que le jeune Jalibert, sorti bien trop tôt sur blessure, admirait Farrell comme modèle de demi d’ouverture. Après ce match, il aura sans doute revu son avis sur la question. Car on a beau être français, déçu, frustré, enragé par ce dénouement tragique, il n’empêche qu’à tête reposée, et avec le goût du beau, ce coup de pied est juste magistral.

Je sais, ça fait beaucoup de lignes pour un seul coup de pied. Mais c’est qu’il y en a besoin d’une seule pour résumer les 80 minutes précédentes. Défense, défense, défense et un éclat de Dupont pour Thomas. Le reste, n’était qu’attaques irlandaises vaines, avec confiscation maitrisée du ballon et provocation de fautes dans lesquelles Vahaamahina s’est engoufré bien trop de fois, comme un Crabos.

Et la victoire s’appelle Sexton, par quatre coups de pied et un coup de maître.

Les Bleus n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Brunel n’a pas fait mieux que Novès, il a même fait pire, puisque ce dernier, pour son premier tournoi en 2016, l’avait emporté d’un point (10-9), avec aussi le seul essai du match, mais ses hommes avaient su garder ce point d’avance… eux ! ... Joyeux anniversaire Guy ! ;-)

Inutile de polémiquer sur Novès contre Brunel, ou Brunel contre Novès, le potentiel de joueurs reste le même, les cadres toujours absents et les blessés se bousculent à l’infirmerie. Encore trois samedi soir. Jalibert, Gourdon et surtout, Dupont… saison terminée. Ça fait mal au cœur de voir tous ces talents sacrifiés, au nom d’un rugby qui a besoin d’être réformé, dans ses règles et ses calendriers.

HELP !

Pays de Galles – Écosse        34 – 7

Le bonheur en bonus au Millennium

Les Écossais ont pris l’eau dans un match qu’ils ont démarré cornemuses sifflantes (on pourrait dire), enthousiasmant tout spectateur qui aime ce rugby.

Mais l’enthousiasme crée autant de brèches où s’engouffrer dans la défense adverse que de trous dans sa propre défense. Et il a suffi d’une interception de Davies à la 6^ème minute de jeu pour briser les élans calédoniens.

Et avec un Halfpenny des grands soirs, les Diables Rouges dans leur antre fermé étaient juste inarrêtables. Le XV du Chardon l’a payé le prix fort, complétement désorganisé. L’entrée de Laidlaw aura permis de limiter les frais, les visiteurs sauvant alors l’honneur à la dernière minute pour ne pas rentrer fanny.

Avec ce bonus offensif, les Gallois prennent les devants dans le tournoi, mais ils ne sont pas tout seuls.

Italie – Angleterre               15 – 46

Dur dur de résister

Les Italiens, chez eux à Rome, ont tenu une période, en faisant presque jeu égal avec les doubles tenants du titre, Benvenutti répondant à un doublé de Watson.

Mais au retour des vestiaires, la bande à Farrell, avec un Ford aux baguettes et des trois-quarts intenables, a marché sur la Squadra Azzurra, lui laissant les miettes d’un second essai quand elle en planté sept au total.

Les entrées fracassantes de Nowel et Joseph allaient mettre le feu dans la défense locale de Parisse. Ces deux Rosbifs-là, des plus saignants, devraient regagner une place de titulaire chacun, à terroriser les Gallois à Twickenham, samedi prochain.

Un duel à ne rater sous aucun prétexte, une vraie finale pour Grand Chelem.

Classement : 1-Angleterre, 5 pts ⁽⁺³¹⁾ - 2-Pays de Galles, 5 ⁽⁺²⁷⁾ - 3-Irlande, 4 ⁽⁺²⁾ - 4-France, 1 ^(-2) - 5-Écosse, 0^(-27) - 6-Italie, 0 ^(-31) 

Qualifications Mondial 2019…

Uruguay – Canada                 32 – 31          (38-29)

Les Los Teros au Japon avec les Wallabies !

Ce sera donc la quatrième participation en Coupe du Monde de Rugby pour l'Uruguay après avoir disputé les éditions 1999, 2003 et 2015. De son côté, le Canada peut encore compter sur une ultime chance au repêchage du mois de novembre où il sera confronté à trois équipes toutes autant désireuses de partir au Japon l'année prochaine... plus d'infos : https://www.rugbyworldcup.com/news/...

La semaine prochaine…

Le VI Nations continue…

Dimanche, à Murrayfield, deux bêtes blessées vont tenter de se racheter et de défendre leurs chances dans ce tournoi. Le perdant verra poindre le bois d’une cuiller dans les journées suivantes.

Mais avant, samedi, les Irlandais tenteront de faire le plein à Dublin pour prendre les commandes, quand les Anglais chercheront à éliminer, chez eux, un premier concurrent à leur succession.

À ne pas manquer, dès samedi 10 février, sur France 2 :

• Irlande – Italie, à 15h15

• Angleterre – Pays de Galles, à 17h45

Enfin, dimanche 11 février :

• Écosse – France, à 16h