Les brèves d'Ovalie - Edition n°306
Bilbao, le haut but
CHAMPIONS CUP... demi-finales Racing 92 – Munster 27 – 22
L’Espagne, l'eldorado du Racing ?
On a tous en mémoire cette finale de TOP 14, en juin 2016, historique parce que délocalisée dans la capitale catalane espagnole.
Le Racing Club de France décrochait à Barcelone son sixième Brennus, miraculeusement, face à un Toulon pourtant largement favori et en supériorité numérique quasi tout le match.
De nouveau, le Racing aura l’occasion de marquer son histoire, en Espagne, en décrochant son premier titre européen, le plus prestigieux de tous, mais dans la capitale basque cette fois.
Bilbao, le haut but du Racing… une aventure romanesque qui retrace le destin européen de ce XV francilien, emmené bien malgré lui (leur parcours, à relire dans les brèves précédentes, est aussi incroyable qu'improbable) par le magicien Dan Carter (à temps partiel) et une compagnie de vingt-deux (plus ou moins) nains dans leur voyage vers la Montagne du Leinster, à la recherche du trésor doublement gardé jusque-là par le dragon des Saracens.
Wouahou ! Une trilogie de phase finale qui a de quoi faire saliver !
Dans le premier volet, le plus nain d’entre eux, et le plus agile, Marc Andreu, avait à lui seul anéanti les trolls des volcans d’Auvergne, dans leur inhospitalière caverne du Michelin.
Dans la deuxième partie, ce dimanche après-midi, sur les plaines de Chaban-Delmas, c’était au tour de Teddy Thomas de libérer les siens en moins d’une demi-heure, tuant les Munstermen de ses propres mains, de trois coups de massue assassins, aidé de ses perce-murailles, Vakatawa et Chavancy, qui lui ouvraient, tour à tour, le chemin de l’en-but.
On nous annonçait une Red Army monstrueuse en tribune. En une période, les 6000 soldats en tunique rouge se sont tus...
Il n’y avait qu’un raid armé sur le pré !
Trois essais, tous signés Teddy Thomas, ou presque, puisque le dernier, il l’offrait à Machenaud, aussi surpris que nous du geste de son coéquipier dans l’en-but.
24-3 à la pause, le match était plié. D’autant qu’en seconde période, le Munster ne parvenait à rien, impuissant en conquête, maladroit balle en main et confronté à une défense de fer qui repoussait férocement chacun de ses assauts, à l’image des premières lignes franciliennes et des suivantes, comme les soldats Ryan, Chat et Nyanga, aux plaquages monstrueux.
Il faudra attendre le dernier quart d’heure pour voir le Racing lâcher prise, enfin, en infériorité numérique, suite au carton jaune infligé à Andreu. L’entrée de Zébo, côté irlandais allait porter ses fruits, l’ailier international (et futur Racingman la saison prochaine) marquait le premier essai des visiteurs.
Marschall puis Conway, dans les dernières secondes, en ajoutaient deux autres, comptant presque pour du beurre, tant l’écart était conséquent et la mission devenue impossible... Comme ce qui attend le Racing à Bilbao dans trois semaines, car...
avec un tel adversaire, il ne lui reste plus qu’à bâtir des châteaux en Espagne.
Leinster – Scarlets 38 – 16
Juste énorme !
On pouvait s’y attendre. Les Gallois n’existeraient que par le pied de Halfpenny quand les Irlandais de Sexton mettraient en place petit à petit leur jeu et étoufferaient la défense adverse jusque dans son en-but pour inscrire autant d’essais que possible.
Ce sera cinq (dont trois en première période) pour une victoire sans appel du grand favori à la succession des Saracens. Les Scarlets sauveront l’honneur à la toute dernière minute, sans illusions possibles.
Ça s'est passé samedi après-midi, une demie gagnée tout en maitrise par ce monstre du Leinster, dans un match de très haut niveau.
C’est dire la montagne à franchir pour les Racingmen. Réponse dans trois semaines à Bilbao.
La Challenge Cup en bref…
Cardiff Blues – Pau 16 – 10
Une Section pâlotte
Dans cette demi-finale, Pau n’a jamais vraiment été en position d’inquiéter sur la durée des Gallois plus ambitieux et adroits, portés par un public endiablé dans un Arms park plein à craquer.
Après un premier essai des locaux en début de rencontre, Pau a réagi, quinze minutes plus tard, par Smith pour l’essai égalisateur, avant de lâcher prise peu à peu, courant jusqu’à la fin après le score. Quand Evans passait tous ses coups de pied, Taylor en maquait deux, juste de quoi, pour la Section, rester derrière au coup de sifflet final.
Les Palois n’iront donc pas en finale, comme ils n’iront certainement pas en barrage du TOP 14 (s’ils perdent contre Montpellier samedi prochain), terminant alors ce mois d’avril sur un double échec cuisant.
Gloucester – Newcastle 33 – 12
Sans surprise
Gloucester n’a fait qu’une bouchée, à domicile, de ses compatriotes anglais de Newcastle.
Sans surprise, 4 essais à 2.
Les Anglais disputeront leur troisième finale en quatre ans, défaits l’an passé par les Parisiens, tenants du titre. Sera-ce la bonne cette fois ou bien sont-ils maudits ?
Rendez-vous à Bilbao pour une petite finale qui promet d’être très ouverte face à Cardiff.
Les barrages de PRO D2 en bref…
Mont-de-Marsan – Béziers 31 – 23
Les Montois à Aimé-Giral !
Malgré leur indiscipline, les Montois se qualifient en demie grâce à une volonté offensive, récompensée par trois essais (Cabannes, 26è, Malafosse, 47è, Matanavou, 48è).
De leur côté, les Biterrois ont payé cher leur mauvaise entame de seconde période, accrochant malgré tout les locaux au score, grâce au pied de Porrical et un essai de Pinto Ferrer qui avait pourtant lancé les hostilités (24è). Seulement la fin de match sera trop éprouvante pour revenir, poussés à la faute, ils offriront les munitions au Montois pour sécuriser leur victoire.
De quoi nourrir des regrets pour Béziers et de l’espoir pour Mont-de-Marsan qui retrouvera en demi-finale Perpignan le week-end prochain à Aimé-Giral.
Grenoble – Biarritz 33 – 26
Du grand spectacle au Stade des Alpes
Les Grenoblois et les Biarrots ont régalé le public isérois samedi dans un quart de finale à couper le souffle et au suspense jusqu’au-boutiste.
3 essais partout et 7 points d’écart, le temps d’une dernière munition pour le BO d’égaliser, un scénario fou qui a tenu en haleine les spectateurs et les a libérés sur une ultime penal-touche basque volée par les locaux qui, pour le coup, n’ont pas volé leur qualification en demie.
Ce sera à Montauban, au Stade Sapiac, où une toute autre ambiance attend les Grenoblois.
La semaine prochaine…
Dernière ligne droite du TOP 14
A J-2, les prochaines défaites coûteront chères. Le Racing pourrait perdre sa place directement qualificative en demie, Toulon son barrage à domicile, Pau et La Rochelle leurs tickets pour les phases finales, quand Brive pourrait déjà être relégué en PRO D2.
Seuls Bordeaux, Clermont et Agen se la joueront sans stress, les pieds sur le terrain, les têtes en vacances.
Au programme de la 25ème journée, samedi 28 avril :
- Toulon – Castres, à 14h45 (C+) : La peur au ventre et les yeux dans le rétro
- Agen – Clermont, à 20h45 (R+) : Un point suffit !
- Montpellier – Pau, à 20h45 (R+) : Une demie en vue
- Oyonnax – Lyon, à 20h45 (R+) : Derby inamical
- Stade Français – Brive, à 20h45 (R+) : Pas le droit à l’erreur
Puis dimanche 29 avril:
- Bordeaux – Racing 92, à 12h30 (C+) : Le Racing à domicile ?
- Toulouse – La Rochelle, à 16h50 (C+) : Couler les Maritimes
Côté TOP 8 du rugby féminin, les barrages débutent par les matches allers durant lesquels Blagnac et Toulouse devront tout donner pour espérer un exploit et une avance significative avant les matches retours chez les indétrônables Montpelliéraines et Lilloises.
Mon cœur penche pour Blagnac de Marjorie Mayans, le petit poucet face à l’ogre champion en titre de Safi N’Diaye.
A suivre donc :
- Blagnac – Montpellier, samedi 28 avril à 15h30
- Toulouse – Lille, dimanche 29 avril à 12h
Côté PRO D2, voici le programme des demi-finales :
- Montauban – Grenoble, samedi 28 avril à 18h
- Perpignan – Mont-de-Marsan, dimanche 29 avril à 14h15