Les brèves d'Ovalie - Edition n°314
Bravo, les Petits !
TEST MATCH... Tournée des jeunes Nouvelle-Zélande – France 7 – 16
Angleterre – France 25 – 33
Champions du monde, Petits !
Vous avez entendu ? Je n’ai pas rêvé...
Par dessus les commentaires d’Hélène Archilla et Sylvain Marconnet.
Roger Couderc serait sorti de sa tombe pour suivre la coupe du monde des U20. Il était dans le coin à Mauvezin, en Occitanie. Il les aurait entendus jouer, la tête près du clocher qui sonnait chaque heure les exploits des Bleuets. Pour rien au monde il n’aurait manqué ça. Mais il ne serait pas venu seul.
Le French Flair l’aurait accompagné, excité comme un gamin redécouvrant le pré.
Qui a dit que le rugby français était mort ?
Cette semaine, nos gamins l’ont déterré comme des chiens enragés qui retrouvent leur os à ronger.
Quelle maîtrise, quelle puissance et quel panache !
Les Springboks (46-29), les All Blacks (16-7), nos Bleus en rêvent à chaque tournée d'été, la relève l’a fait, comme la promesse d’une page en bonne voie de se tourner.
2023 nous voilà ! Retenez bien ces noms-là ! Héros d'aujourd'hui et de demain.
Arthur Coville, meneur de meute et de jeu qui nous rappelle le Parra de 2010 et 2011.
Louis Carbonel, artilleur et inspirateur hors norme, énorme de sang froid, un cru Lamaison 99 ou Michalak 2003.
Romain N’Tamack, premier couteau, replacé au centre, de la graine de Jauzion, pourvoyeur de munitions pour les Laporte, Tauzin et Marti, une ligne de feux follets étincelante.
Et que dire du 8 de devant, puissant en mêlée et au service des causes défensives et offensives de tous les instants, avec Mister Demba Bamba en première ligne et Jordan Joseph en queue de peloton, époustouflants balle en main.
Déjà, mardi contre les All Blacks…
Quelle demie, et quel culot ! il fallait le faire...
Quel exemple pour leurs ainés, à la peine aux antipodes. Un exemple d’enthousiasme et de volonté de jouer. De quoi impressionner la bande à Brunel qui a dû regarder ces minots en démonstration pour réagir comme elle l'a fait lors du deuxième test, samedi (lire ci-dessous).
Ils ont mis du rythme et pris le jeu à leur compte d’entrée…
Ils ont fait déjouer et douter les Baby Blacks en première période, déroulant en patrons.
Quelle détermination à l’image de cette 26ème minute. Le choix de la pénal-touche à 0-0 et un ballon porté plein de puissance qui va dans l’en-but mais sans toucher terre. S’ensuivait une mêlée bien négociée mettant au supplice la défense néo-zélandaise, à la faute. Et Carbonel ouvrait le compteur des trois premiers points.
3-0 à la pause, c’était pas cher payé au vu des occasions françaises.
Dès le retour des vestiaires, la réussite allait sourire enfin aux Bleuets, N’Tamack concluant une superbe offensive menée par Coville. 10-0. Puis 13-0 après une première mêlée explosive qui faisait reculer les All blacks sur dix mètres et en appelait d’autres derrière. Une démonstration de force obligeant les champions en titre à mettre un genou à terre.
Carbonel puis N’Tamack laissaient même filer 9 points sous leurs pieds avant que le Toulonnais ne règle enfin la mire pour un 16-0 qui sentait bon à un gros quart d’heure d’une finale. Néanmoins les Baby Blacks faisaient preuve d’orgueil en mettant une grosse pression en fin de match et sauvant l’honneur avec un essai en bout de ligne.
Mais quel exploit de nos Baby Bleus !
Et que dire de cette finale ?
Dimanche à Béziers, le stade Méditerranée était plein à craquer, bouillonnant pour un Crunch qui restera gravé dans l’histoire… le premier sacre suprême des U20.
Le match ?
Un gros défi d’entrée, chacun se rendant coup pour coup, à chaque impact et sous les bottes de Carbonel et Smith, impeccables. Un combat à l’avantage des Bleus, solides en défense et dominateurs en mêlées et ballons portés qui ont emporté à chaque fois le pack du XV de la Rose, humilié et pénalisé.
Le premier essai français survenait à la 25ème minute après un temps fort, Woki marquant en coin. Les Anglais répliquaient juste avant la pause après un pilonnage qui trouvait une issue sur l'aile avec Olowofela pour revenir à 8-14.
Dès la reprise les Bleuets prenaient le large par le pied de Carbonel, les Anglais étant trop indisciplinés et de nouveau écrasés en mêlée. Le XV de la Rose réagira par orgueil et par Heyes à huit minutes du terme avant d’être définitivement sonné sur l’essai de Seguret deux minutes plus tard.
L’arrogance des Français poussera nos meilleurs ennemis à inscrire un troisième essai pour tenter d’oublier qu’en face ils étaient bien trop forts.
Champions du monde, Petits ! ... et oui !
La suite de la tournée des Bleus en bref…
Nouvelle-Zélande – France 26 – 13
Oui, oui... mais non !
Oui ! nos Bleus, malgré une infériorité numérique pendant 70 minutes et une nouvelle défaite sans appel, ont affiché un meilleur visage avec de belles intentions, un bon état d’esprit et un essai pour l’honneur à la clé et à la sirène (Gomes Sa, 81è). De quoi se réjouir et rester optimiste pour le dernier test…. Vraiment !
Oui ! les All Blacks sont protégés par l’arbitrage qui leur accorde systématiquement le bénéfice du doute. Cela ne fait plus l’ombre d’un doute depuis belle lurette et cette finale de 2011 qui nous reste toujours en travers de la gorge. Seule ombre au tableau d’affichage de ce match… encore.
Mais non, nous n’aurions pas plus gagné avec un carton jaune (logique) plutôt qu’un rouge, un Sam Cane également au frigo dès la première période (il en méritait même deux). Nous aurions eu au mieux un vrai match, et moins de condescendance des champions du monde qui ont surjoué face à un 14 tricolore affaibli mais qui n’a rien lâché.
Parce que dès que les All Blacks accélèrent, à 14 ou à 15, les replacements et les plaquages sont difficiles, parce que dès que nos Bleus veulent accélérer sur leurs temps forts, il y a toujours une inspiration qui ne trouve personne, une passe qui foire, une finition qui pêche, des automatismes qui manquent quoi !
Les All Blacks sont deux classes au dessus, qui plus est, avec la bénédiction du corps arbitral… Alors n’en faisons pas toute une montagne, ou contentons nous d’en faire le tour dans ce troisième test en prenant ce qu’il y a à prendre, du jeu, du plaisir et quelques automatismes.
D’ici 2023, on a tout à espérer que ce sera une autre histoire avec la relève face à ces Baby Blacks, défaits cette semaine, et devenus grands.
D’ici là, ne gâchons pas notre rugby et réformons ce TOP 14 qui le tue…
Les autres résultats internationaux
- Tonga (1) – Samoa (0) 28-18
- Fidji (2) – Géorgie (1) 37-15
- Japon (1) – Italie (1) 22-25
- Australie (1) – Irlande (1) 21-26
- Afrique du Sud (2) – Angleterre (0) 23-12
- Argentine (0) – Pays de Galles (3) 12-30
- États-Unis (2) – Écosse (1) 30-29
- Canada (0) – Russie (1) 20-43
(Entre parenthèses le nombre de succès dans ses tests estivaux)
Les Anglais semblent autant victimes de leur Premiership. Le XV de la Rose encaisse sa deuxième défaite contre les Springboks, comme les Bleus l’an passé. De quoi nourrir une bonne réflexion plus que des regrets.
Les Gallois enchainent une troisième victoire, la deuxième en Argentine, après celle en Afrique du Sud… comme quoi, Anglais et Français, il y a bien un problème dans vos championnats !
L’Irlande égalise face à l’Australie dans des duels très serrés. Comme les Américains face aux Écossais pour leur première victoire, historique.
A noter l’euphorie des Russes, qualifiés pour le prochain Mondial…
Qualifications Mondial 2019…
Allemagne – Portugal 16 – 13
Russie qualifiée, Allemagne repêchée, Roumains et Ibériques baisés !
On avait cru que les Roumains avait gagné leur ticket pour le Mondial au Japon après la bonne blague des Belges qui avaient écarté les Espagnols de cette qualification directe lors du dernier match du Championnat Européen des Nations, arbitré (très partialement) par un Roumain.
Après enquêtes et imbroglios, les instances ont finalement acté les disqualifications de la Roumanie et de l’Espagne pour avoir utilisé des joueurs non autorisés dans leurs effectifs.
La Russie s’est alors retrouvée qualifiée à la place de la Roumanie et aura l’honneur d'ouvrir les festivités du mondial face au Japon, dans la poule A.
Quant à l’Allemagne, elle héritait de la place de l’Espagne et de l’accès au tournoi des Play-Off qui commençait ce samedi par la réception du Portugal (vainqueur du tournoi B).
Une victoire arrachée de justesse par les Allemands qui leur ouvre les portes d’une qualification en matches aller et retour contre les Samoans pour espérer retrouver la même poule que la Russie et le Japon.
Le perdant de cette double confrontation s'offrant encore une chance dans la phase de repêchage qui se déroulera en novembre.
La semaine prochaine…
C’est la dernière des Bleus et des Brèves…
C’est la dernière tournée et après je ferme, promis.
À suivre samedi 23 juin :
- Japon – Géorgie, 7h45
- Fidji – Tonga, 8h
- Nouvelle-Zélande – France, 9h35, sur C+
- Australie – Irlande, 12h, sur C+
- Afrique du Sud – Angleterre, 17h05, sur C+
- Canada – États-Unis, 21h
- Argentine – Écosse, 21h40