Les brèves d'Ovalie - Edition n°360
Génération (a)dorée !
Coupe du monde U20... Finale Australie – France 23 – 24
Champions du monde...
mieux vaut deux fois qu’une !
Ils sont aussi sensationnels qu’ils font chier, ces Bleuets… voilà que je rempile pour une brève de plus alors que mes sarcasmes et ma mauvaise foi avaient plié bagages pour rouler en silence jusqu’à l’amer d’une finale encore perdue par mes Jaunards. Mais bon sang! qu’ils méritent que je m’y arrête, ces petits Bleus.
Déjà l’an dernier, on y croyait à peine, à Béziers, face aux Anglais, souvenez-vous ! (lire ici >>).
Cette année, ils l’ont refait! en Argentine, ces gamins au tiers renouvelés, et au nez et à la barbe de leurs ainés, incapables d’avancer depuis la déroute de Saint-André au pays des Rosbifs.
Champions du monde, deux fois d’affilée… Non, vous ne rêvez pas !
Comme seuls ont su le faire les Baby Blacks et les "Rose-Babifs" depuis la création de cette compétition majeure du rugby des moins de vingt ans.
Et quel caractère ce bébé XV de France, élevé au biberon d’une détermination, d’une envie et d’un culot sans égaux en Bleu, histoire de prouver aux dirigeants du TOP 14 qu’ils valent bien mieux que la touche ou la PRO D2.
Dominés une grande partie de cette finale (contrairement à la demie face à des Baby boks qu'ils ont maîtrisés de bout en bout, 20-7), les Bleuets ont fait profil bas et preuve de courage défensif devant les débordements des relances australiennes qui ont permis aux jeunes Wallabies de passer l’en-but par trois fois (1ère minute, 22è et 48è), mais sans jamais parvenir à se détacher, faute à une défaillance au pied fatale de sa charnière qui les privait de dix points.
De leur côté, les petits Français parvenaient à saisir leur chance par deux fois (Lachaud, 7è puis Burin, 35è) et le pied de Carbonel pour mener à la pause, contre le cours du jeu, 18-13.
La seconde période se résumait à un chassé-croisé entre les deux équipes, après l’essai de Wilson dès le retour des vestiaires, donnant la main aux Australiens pour parachever un parcours exceptionnel dans cette coupe du monde, eux qui avaient surclassé Anglais et Irlandais en poule.
Seulement il était dit là-haut que le destin allait sourire aux Français et que rien n’aiderait ces Baby Wallabies à écrire la première page de leur histoire, eux qui n’ont jamais remporté ce titre. Certainement pas la botte de Harisson.
Tandis que Carbonel, impeccable au pied, lui, se chargeait de reprendre deux fois le score, d’un petit point précieux qui jusqu’au bout sera préservé avec un courage et une abnégation exemplaires, malgré la fatigue et les charges adverses.
Exemplaires, j’écrivais…
C’est ce que les 31+6 de Brunel devraient retenir avant d’aller au Japon avec l’idée que sans un jeu de rugby digne de ce nom, pratiqué par les Toulousains cette saison ou par ces minots, à l’insouciance et au culot récompensés, les planètes ne risquent pas de s’aligner dans sa tribune céleste pour assister à une nouvelle déroute Saint-Andresque.
Car, comme le titrait le Midol vendredi (à l’attention du sacre des Toulousains), samedi en Argentine, les planètes étaient tout simplement alignées suivant l’orbite autour d’une deuxième étoile qui, je l'espère,
n’aura pas fini de briller en 2023.
Les autres résultats…
À commencer par les demies, lundi :
Argentine – Australie 13 – 34
Afrique du Sud – France 7 – 20
Les matches de classement, samedi :
3ème place Afrique du Sud – Argentine 41 – 16
5ème place Angleterre – Pays de Galles 45 – 26
7ème place Nouvelle-Zélande – Irlande 40 – 17
9ème place Italie – Géorgie 29 – 17
11ème place Fidji – Écosse 59 – 34
Les 31+6 en mission au Japon…
Les 37 noms sont tombés...
mardi dernier, dans l’oreille d’un sourd, tant Brunel n’entend toujours rien au mal qui ronge notre XV de France en manque de jeu et d’ambition pour engranger la confiance et les victoires qui vont avec.
Les 37 noms sont tombés de haut (ou d'en haut), comme attendu, avec quelques surprises de taille mais qui n’étonnent plus personne tant le pantin des hautes sphères de la FFR ne maîtrise rien et se contente d’argumenter les choix d’autres en se contredisant de l’un à l’autre.
À commencer par le cas Iturria dont il est prêt à attendre la guérison, prévue au mieux une semaine avant les premiers matches (bonjour la préparation) quand il préfère prendre Machenaud à la place de Parra, soi-disant blessé, alors que ce dernier serait opérationnel bien plus tôt, en août.
Dans les deux cas, que ce soit en troisième ligne ou à la mêlée, Brunel a raison, on a une pléthore de choix. Seulement l’argument devrait être valable pour les deux postes. Que les deux Clermontois manquent le Mondial, cela serait cohérent, et même raisonnable, afin de compter dès à présent sur des hommes bien préparés individuellement et bien intégrés dans le groupe.
Seulement, Brunel veut Iturria, comme si Macalou, Lapandry, Gourdon (absents de la liste) ou encore Ollivon et Cros (en suppléants) ne suffisaient pas à renforcer les déjà sélectionnés Camara, Lauret, et Picamoles. Comme si on ne pouvait également prendre Joseph dans les 31, ou encore l'excellent flanker Haddad, pour les aguerrir encore plus après une coupe du monde des U20 en Argentine très satisfaisante.
Mais le grotesque est à regarder du côté des demis de mêlée.
Comme si Brunel et son staff n’avaient pas suivi le TOP 14 au cours duquel les 5 meilleurs joueurs au poste ont été sans conteste (et peu importe l’ordre) : Dupont, Couilloud, Bezy, Paillaugue et Parra, tous décisifs avec leurs clubs, au plus haut niveau.
Alors comment est-il possible de se retrouver encore avec Serin (décevant en équipe de France et avec Bordeaux) et surtout Machenaud qui a autant joué cette année que Couilloud (revenu de blessure en fin de saison), du fait même que Iribaren lui a été largement supérieur.
Je ne vais pas reprendre tous les postes, car avec les Toulousains et Clermontois, méritants finalistes du championnat, on est bien loti à l’arrière. Et le remplacement de Bastareaud par Guitoune peut largement se justifier tant le centre champion de France a été décisif avec le Stade jusqu’au titre.
Cependant, je regrette (oui, je le pense) que Basta ne fasse pas partie du groupe pour ce qu’il apporte de par son expérience et au niveau mental et pour les services rendus à ce Brunel qui s’est bien appuyé dessus quand son équipe ne produisait aucun jeu. Un Basta sauve au minimum les apparences en défense, à défaut d’insuffler du rugby à la toulousaine.
Bref, sur cette ligne arrière, je regrette encore une fois que le staff s’appuie à l’ouverture sur un Lopez, démuni d’inspiration, prévisible au pied, la trouille au cul, sans génie, alors que Wisnieswski, avec le LOU, a montré de bien meilleures intentions avec une des meilleures réussites au pied (hormis sa demi-finale manquée). Et que dire de Carbonel, plus utilsé que Belleau à Toulon et impérial avec les moins de 20 ans. Il pourrait faire partie de l’aventure, au même titre que Joseph ou Haddad, mentionnés plus haut.
On pourrait, bien sûr, continuer ainsi, dans le détail de cette liste, avec les apparitions surprenantes de Leroux et Raka, en place de Willemse (dans les +6) et Thomas (ou Vakatawa), tant ces deux joueurs sélectionnés, loin de leur niveau, n’ont pas pesé dans le championnat.
On pourrait s’interroger sur d’autres absences, sans que cela ne fasse avancer l’éternel problème qui pointe à nouveau le bout de son nez, dans cette préparation estivale des Bleus pour le Mondial :
Quel projet de jeu pour animer ce XV de France ?
Parce que depuis l’éviction de Novès, c’est le néant !
La semaine prochaine…
Les Brèves d’Ovalie se reposent pour de bon !
Retour mi-août pour la reprise du TOP 14 et les derniers préparatifs de la Coupe du monde au Japon…