Les brèves d'Ovalie - Edition n°376
13 ciel-et-blanc perd et manque !
TOP 14... 10ème journée Racing 92 – Bordeaux 30 – 34
Radradra vs Vakatawa
Ah ! Elle est loin la victoire magistrale face au champion d’Europe, ici, au Paris La Défense Arena. La veine européenne n’est pas celle du championnat.
Chaque fois qu’ils ont joué sous leur toit, en TOP 14 cette saison, les Racingmen se sont fait moudre comme grains par tous ceux qui y sont entrés, comme dans un moulin.
Bayonne, Lyon, Agen, et maintenant Bordeaux, en cinq réceptions, seul Castres a permis au locataire d’empocher une victoire dans sa forteresse de Nanterre. Au point qu’on pourrait renommer le lieu : « Paris La Défaite Arena » ou encore « Paris L’Attaque Arena » tant ce terrain de salon pousse les visiteurs à jouer offensivement.
Et ce n’est pas ce Bordeaux-là, cru prometteur de la première saison d’Urios, qui allait s’en priver. Avec Jalibert aux commandes et Radradra à la finition, le jeu bordelais a tout simplement glissé comme on jette deux dés sur un tapis vert ou une boule ovale sur la roue d’un bolide.
Et c’est encore le 13 qui l’emporte derrière la ligne !
Car le numéro fétiche des trois-quarts centre de chaque camp est sorti par cinq fois dans ce match. Et quel match ! Vakatawa et Radradra ont tout simplement eu la baraka.
C’est d’abord le 13 maison qui a raflé la première mise en jeu par ses coé-croupiers, au bout d’un quart d’heure. Après une action avortée, initiée par Russel d’une passe au pied millimétrée pour Imhoff poussé en touche, c’est Iribaren qui offrait la balle d’essai à Vakatawa, lancé dans un intervalle cadeau de la part de Jalibert et Lamérat. La passe était-elle régulière ? Le poteau sur la transformation, pourtant facile, semblait dire que non.
Huit minutes plus tard, le 13 visiteur répondait de toute sa puisse-chance, après une série de pick and go de ses avants. Radradra, parfaitement servi par son demi de mêlée Lesgourgues, aplatissait au ras, de tout son long. Jalibert passait la transformation, obligeant Iribaren à s’appliquer sur la pénalité suivante pour faire repasser les siens devant, tant les Bordelais avaient la mainmise sur le ballon.
Seulement la boule ovale revenait à nouveau dans les bras de Vakatawa, servi au cordeau par Russel, cette fois. Le trois-quarts centre floqué du 13 porte-bonheur déchirait le rideau des derniers défenseurs pour porter avec bonheur le ballon une nouvelle fois derrière l’en-but.
Quel numéro !
Et quelle malchance aussi ! Vakatawa écopait d’un carton jaune pour une faute au sol inhibant un temps fort de l’UBB qui allait en profiter pour reprendre le score, par Jalibert d’abord, sur la pénalité, puis par Woki, servi par Radradra, après un somptueux slalom de Cordero, créant le décalage sur l’aile opposée. 17-15 à la pause, avec la transformation du petit Jaja.
Mais au retour des vestiaires, la déveine virait de bord, le 13 bordeaux (la couleur) perdait son contrôle sur un plaquage sans ballon sur Imhoff et manquait 10 minutes de match sur le bord du terrain. Le temps pour les locaux de repasser devant malgré le deuxième raté surprenant de Iribaren au pied (un signe du sort qui attendait les Racingmen). Gomes Sa, puis Baubigny profitaient de leur supériorité numérique et de la désorganisation adverse pour inscrire deux nouveaux essais et creuser l’écart, 27-17.
Les visiteurs n’allaient pas s’en tenir là et continuaient d’attaquer avec le retour de leur numéro fétiche. Une pénalité de Jalibert puis un essai au près de Kaulashvili récompensaient leurs efforts avec une égalisation méritée.
Mais la chance n’avait pas encore dit son dernier mot.
À moins d’un quart d’heure de la fin, le duo Cordero-Radradra nous régalait d’un dernier numéro sur une erreur fatale de Thomas qui, dans le camp francilien, dégageait la boule ovale plein axe avant que l’ailier bordelais ne la réceptionne et ne fasse tourner en bourrique la défense locale pour la servir à son numéro 13 jusque dans la case de l’en-but adverse.
Incapables de passer la ligne défensive bordelaise, les Racingmen finissaient par capituler sur la sirène en prenant les trois points pour un bonus défensif plutôt que de tenter l’impossible égalisation avec si peu d’armes… et de chance.
Et si cette chance de l’UBB ne provenait pas du numéro floqué au dos du phénomène Radradra qui ne doit ses prouesses qu’à son talent, prouvé en coupe du monde avec les Fidji, mais bien de son entraîneur, champion de France improbable avec Castres en 2018 et qui semble marcher sur l’eau cette saison avec ce Bordeaux, d’un cru pas si exceptionnel à première vue, et qui pourtant au palais, à chaque gorgée de match, n’a rien à envier à un millésime toulousain. Surtout avec un tel discours :
« Nous avons eu du caractère. Nous avons vraiment joué pour gagner ce match et non pour ne pas le perdre. Ça fait une sacrée différence. Nous avons respecté ce que nous avions dit que nous ferions, et je suis très sensible au respect de la parole donnée. »
Il y en a certains qui devraient prendre des notes, de Travers à Azéma en passant par Galthié. Parce qu’avec un Urios, les Jalibert et Vakatawa pourraient bien avoir la baraka en 2023.
Vous l’avez compris, ce Bordeaux-là, transvasé en équipe de France, moi je kiffe !
Les autres matches en bref... sous une pluie générale
Montpellier (4) – Lyon (1) 33 – 8
Deuxième revers
Après Clermont, Lyon s’est heurté à la machine à percussion héraultaise, regroupée autour de la puissance de ses ballons portés qui n’ont fait qu’une bouchée du leader, absent dans le combat en première mi-temps.
Nadolo, Du Plessis, puis Picamoles pour un 21-0 à la pause avant que Van Rensburg et Delhommel n’aggravent le score en seconde période contre un essai anecdotique de Mignot, sur la sirène, pour les Lyonnais.
Rien de bien grave pour le leader qui conserve sa place, à une longueur de Bordeaux. Mais une belle opération pour le MHR qui entre dans le TOP 6 avec un match référence avant son déplacement à Toulouse, dimanche, dans sa course à l’Europe.
Clermont (3) – Agen (13) 30 – 13
Dur dur
Les retours des internationaux Fofana, Penaud, Iturria et Nanai-Williams n’auront pas levé les doutes sur le jeu auvergnat largement contrarié en première période, à l’image de l’essai casquette sous les poteaux, offert par un ruck fantôme que Chaveau va exploiter pour faire pression sur le ballon plutôt que sur les joueurs. C’est légal et Agen mène 13-3 au bout d’une demi-heure.
Les Jaunards reviendront à 13 partout à la pause grâce à un essai d’école du jeune Ezeala, avant de remettre la main sur la seconde période avec un essai de pénalité dès le retour des vestiaires et un dernier de Yato en toute fin d’un match encore compliqué.
Clermont garde le cap dans le peloton des chasseurs de tête, mais à quel prix d’efforts et de perte, Penaud quittant la pelouse avec une probable entorse.
Pau (10) – Toulon (5) 9 – 19
La patte Parisse
Les débuts de l’ancien ténor parisien, Parisse, comme ceux de l’ex-bordelais Serin auront mis leur empreinte sur cette rencontre aux conditions météo difficiles, artisans du seul essai. Après un ballon porté orchestré par le demi de mêlée international et plusieurs séquences de jeu au près, Serin écarte sur l’aile jusqu’à son troisième ligne centre qui franchit la ligne d’en-but.
Malgré leur bonne entame en prenant le score au pied par Hastoy, les Palois ne parviendront jamais à renverser le match sur lequel Belleau gardera la mainmise en passant toutes ses pénalités.
Toulon reste dans le TOP 6, à hauteur des Clermontois et des Montpelliérains.
Toulouse (6) – Bayonne (9) 45 – 10
Un rouge ça va, mais deux, bonjours les dégâts !
Dominés à 15, avec deux essais encaissés (par Guitoune et Lebel), écrasés à 14, avec deux nouvelles salves (par Castets et Galan), puis enterrés à 13 avec deux claques de plus (par Tafili et un essai de pénalité), les Basques n'ont existé que le temps d'une riposte par Luc en seconde période.
Le champion de France est de retour parmi les grands. Et il ne compte certainement pas en rester là, quand on sait qu'il avait laissé quelques cadres au repos, comme Dupont, N'Tamack, Médard, Kolbe et j'en passe.
Bayonne descend de son piédestal et il lui sera bien compliqué d'y remonter.
La Rochelle (7) – Castres (12) 22 – 13
Le réveil des Maritimes
Après trente-cinq minutes à regarder jouer Kockott, auteur d’un essai de filou et d’une pénalité de loin, les Rochelais se sont réveillés juste avant la pause avec l’essai de Tanguy qui a remis les siens dans le match en seconde période.
Une mêlée conquérante et une pénalité plus loin pour égaliser, puis poussant encore plus les Castrais à la faute, James puis Plisson (pour sa première depuis son départ du Stade Français) assuraient l’essentiel.
Aux portes du graal, les Maritimes gardent la tête hors de l’eau.
Brive (8) – Stade Français (14) 26 – 21
Oui mais non
Les Parisiens auront essayé de contrarier l’invincibilité des Brivistes à Amédée-Domenech, avec autant de maladresses que de velléités offensives, mais les Coujoux étaient bien décidés à la préserver coûte que coûte.
Deux essais partout et un point de bonus défensif qui récompense un retour en trombe des Parisiens après avoir pris un coup de massue en première période, notamment sur l’interception de Muller lors d’un temps fort parisien.
Paris s’enfonce un peu plus mais n’est pas encore mort quand Brive se hisse au niveau des Rochelais.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La 7ème journée des Féminines
Poule 1
Rouen (8) – Lons (5) 3 – 5
Bayonne (2) – Grenoble (6) 38 – 7
Paris (4) – Bobigny (3) 15 – 29
Chilly-Mazarin (7) – Montpellier (1) 3 – 57
Poule 2
Lille (5) – Toulouse (1) 7 – 35
Caen (8) – Bordeaux (7) 15 – 53
Rennes (4) – ASM Romagnat (3) 5 – 32
Blagnac (2) – Lyon (6) 38 – 0
Romagnat et Bobigny confirment
Sur les deux principales oppositions du week-end, les Auvergnates et les Dyonisiennes ont frappé un grand coup en s'imposant respectivement à Rennes et Paris. Pour le reste, aucune suprise avec la certitude pour les bonnes dernières, Rouennaises et Caenaises, de retourner en division inférieure.
La semaine prochaine…
La Champions Cup fait déjà son retour !
C’était il y a à peine quinze jours, les deux premiers rounds de cette compétition majeure, et voilà qu’il faut retourner au combat, sans avoir eu le temps de mettre au repos les meilleurs, coupe du monde oblige.
Pas le temps pour le Racing de digérer sa défaite à domicile, ni aux retours de certains internationaux de méditer sur leurs errances. Seul Lyon peut relativiser tant ses chances de qualification ici sont désormais infimes.
La double confrontation de cette quinzaine sera décisive sur le plan comptable et mental. Ce n’est pas le moment de se rater. Les Montpelliérains jouent gros face aux Toulousains.
Au programme* à partir de vendredi 6 décembre :
- Bath – Clermont, 20h45 (poule 3)
- Ulster – Harlequins (sam 16h15)
Puis samedi 7 décembre :
- Lyon – Trévise, 14h (poule 1)
- Northampton – Leinster (même heure)
- La Rochelle – Glasgow, 16h15 (poule 2) -> FR2
- Sale – Exeter (dim 16h15)
- Ospreys – Racing 92, 18h30 (poule 4)
- Munster – Saracens (même heure)
Enfin, dimanche 8 décembre :
- Toulouse – Montpellier, 16h15 (poule 5) -> FR2
- Gloucester – Connacht (dim 14h)
S’agissant de la Challenge Cup et les 8 autres clubs du TOP 14, veuillez consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de BeIn Sports
Du côté du TOP 16 féminin,
À suivre le programme de la prochaine journée : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine