Les brèves d'Ovalie - Edition n°435
L'UBB grandit...
TOP 14... Barrages Bordeaux – Clermont 25 – 16
et décroche sa première demie !
Qu’il est loin le temps des biberons en PRO D2 du poupon né en 2006, du mariage entre le grand Stade Bordelais, sept fois champions de France, au début du 20ème siècle, et la plus modeste formation du Club Athlétique Bordeaux-Bègles Gironde, sacrée seulement deux fois, en 1969 et 1991.
Elle ne semblait pas peser lourd, la nouvelle formation girondine, du haut de ses quinze ans, pour son premier barrage face à l’ancêtre auvergnat qui, dans le même temps, à 110 ans de rugby au plus haut niveau, enchaînait sa quatorzième participation aux phases finales.
Mais voilà, depuis que l’UBB a appris à marcher en tenant la main de Marc Delpoux, elle a fait un grand pas en accédant au TOP 14 en 2011, mordant à pleines dents les saisons sous l’ère Ibanez, pratiquant un rugby offensif sous l’influence d’Etcheto, avant de le balbutier sous celles des intérimaires Brunel, Teague et Worsley.
Quand débarqua Urios, réalisateur d’équipe et de titres (le dernier avec le CO en 2018).
Et samedi soir, à Chaban-Delmas, sous une chaleur caniculaire et devant un public de 5000 supporters qui semblait être 10000, tellement la ferveur se faisait entendre, les Béglo-Bordelais ont encore pris de la hauteur, de la maturité, dans un barrage très disputé et indécis jusqu’au bout qu’ils ont parfaitement négocié, comme des grands.
Pourtant, Clermont avait donné le ton d’entrée et aurait pu, aurait dû même, enfoncer le clou et renvoyer le club minot à ses chères études.
Seulement, après le magnifique essai de première main de Penaud, sur une conquête volée aux Girondins en mêlée lançant une vague jaune submersible qui s’éclatait sur le littoral de l’en-but local, les Clermontois ont péché par impatience, maladresses et fautes à répétitions.
À commencer par ce drop manqué de Lopez sur un nouveau temps fort, deux minutes plus tard, puis cette action d’essai de Raka sur un coup de pied à suivre annihilée pour une mini-poussette qui faisait tomber un gros bébé bordelais. Sans parler ce cette pénalité retournée pour un geste d’humeur de Nanai-williams dans le visage de celui qui le prenait par le colback.
Pourtant les imprécisions et fautes de main étaient tout autant locales, avec un premier raté de Jalibert sur une pénalité largement à sa portée.
Mais les Jaunards ont laissé passer les occasions et leur chance de tuer ce match...
À la trentième minute, sur une nouvelle contre-offensive, bien emmenée par Raka et Yato perforaient, tour à tour, la défense girondine de part et d’autre, avant qu’un petit coup de pied de Lopez n’envoie Penaud mettre la pression sur le dernier défenseur et permette à ITurria de s’emparer du ballon pour l’essai qui aurait dû assommer les locaux avant la pause.
Mais voilà, le Bordelais Lucu s’arrachait pour faire perdre le cuir au troisième-ligne clermontois au moment d’aplatir.
Un péché de finition, à l’image d’une saison, qui coûte cher.
Ça a été le tournant du match, les Clermontois perdront petit à petit le fil de la partie, multipliant les fautes et permettant à Jalibert de revenir à 6-7 avant de subir les assauts bordelais et céder, sur leur propre touche, l’essai de trop.
Oui, bien sûr, on aurait aimé, nous Clermontois, revoir à la vidéo si le ballon avait bien touché la ligne et si Maynadier ne l’avait pas fait en deux temps. Mais rien ne sera revisionné, monsieur Gaüzère ayant tout vu, il était bien placé.
Mais la question n’était déjà plus là au moment de regagner les vestiaires. Comment ces Jaunards ont-ils pu laisser échapper ce premier acte avec autant de déchets et de fautes ?
La seconde période sera un résumé d’une fin de saison en dents de scie qui aura finalement coupé la planche sur laquelle tout le potentiel des hommes d’Azéma était assis.
Le pied de Parra les tiendra longtemps en vie, mais l’envie ne les tiendra, elle, pas assez longtemps pour espérer renverser la tendance, tant celle des Béglo-Bordelais et le pied de Jalibert sauront les garder à distance, de leur en-but et du score, pour les assommer en fin de rencontre, logiquement.
Bravo à Bordeaux pour cette qualification méritée, après la terrible frustration d’une saison précédente quasi parfaite. La marche face au quintuple champion d’Europe et double décuple champion de France risque d’être un peu haute, comme lors de leur demi-finale européenne...
Et surtout avec une petite semaine de récupération après un barrage aussi éprouvant.
Quant aux Clermontois, il est temps de prendre des vacances avant de remettre le bois de chauffe avec le nouveau staff de Jono Gibbes et embraser leur jeu, pour de vrai, dans le chaudron du Michelin et dans tous ceux de France. J'y crois.
Racing 92 – Stade Français 38 – 21
Un derby dans l’ombre de Roland
Vendredi soir, aux portes de la capitale, les Parisiens auraient rêvé d’un scénario à la Djokovitch. Mené 5 jeux à zéro, sans voir une balle lui réussir, dans le premier set de sa demi-finale face au roi de Roland Garros, le numéro un mondial a renversé le cours d’un match d’anthologie en sa faveur pour s’offrir une finale.
Cela aurait pu être beau.
Seulement, menés 5 essais à rien, en 45 minutes (35-0), sans toucher un ballon et multipliant les fautes d’école jusqu’à se retrouver à treize, les hommes de Quesada n’ont pas réussi à briller plus ensuite dans un quart d’heure plein d’orgueil, mais illusoire, avec trois essais signés Naivalu, Macalou et Waisea.
Le Racing était bien trop fort pour cette équipe parisienne, mal préparée et coupable de fautes grossières, pourtant répétées et qui leur coûtent cher à l’arrivée. Une révision du réglement serait la bienvenue cet été ;-)
Les Franciliens ont déroulé avec trop de facilité, même à quinze contre quinze, inscrivant en vingt minutes trois essais de premières mains, signés Fickou, Thomas et Machenaud.
L’indiscipline et le sous-nombre parisiens coûteront encore deux essais, par Zebo et Kolingar, avant que les Racingmen ne relâchent la bride en seconde période et se contentent de gérer, malgré des fautes et deux cartons jaunes qui auront permis aux Stadistes de relever la tête. En vain !
Trop faibles et partis de trop loin, il n’y a pas eu photo dans ce match, comme les derniers sets de Djoko qui ont étouffé Nadal, le roi espagnol capitulant néanmoins avec brio.
Le barrage d’accession en TOP 14 en bref…
Biarritz – Bayonne 6 – 6 (tirs au but : 6-5)
Un derby basque épique
Les Bayonnais pourront s’en vouloir de ne pas avoir pris la mesure de ce match en surjouant durant le temps réglementaire, quand les Biarrots, avec moins de munitions, se sont contentés de défendre et d’attaquer avec envie comme seule arme.
3-3 à la pause et à la fin du temps réglementaire, sous une chaleur étouffante. Bayonne a manqué des occasions (un essai refusé) mais a surtout manqué de réalisme, jouant deux penaltouches au lieu de prendre les points. Et pire, à la dernière minute du temps réglementaire, au pied des poteaux, abusant des charges au près au lieu de servir Lafage pour le drop de la gagne. Rageant !
Car les prolongations ont accouché d’une pénalité de part et d’autre et une série de tir au but, à l’avantage des Biarrots, Steffon Armitage, celui qui a gratté tous les ballons d’essais adverses, donnant la victoire sur son coup de pied appliqué alors que Luc venait de manquer le sien pour Bayonne.
Maintenant, il ne faudra pas venir pleurer de jouer en PRO D2.
C’est le BO qui fait son retour dans l’élite. Bravo !
Les demi-finales du TOP 16 Féminin en bref…
ASM Romagnat – Montpellier 20 – 16 (à Toulouse)
Toulouse – Blagnac 8 – 12 (à Bordeaux)
Renversant !
Rien vu, mais c’est historique pour les Auvergnates et Blagnacaises qui ont éliminé respectivement les triples tenantes du titre héraultaises et leurs récurrentes finalistes toulousaines, également déjà sacrées.
Elles se retrouveront en finale à Blagnac (ville désignée avant l’issue des demies), dimanche prochain. Une aubaine pour les Haut-Garonnaises qui héritent d’une finale à domicile.
La semaine prochaine…
Place aux demies !
La Rochelle et Toulouse, tout fraîchement préparés, sont largement favoris pour décrocher leurs places en finale, le week-end prochain à Lille.
Malgré la fatigue, le Racing et Bordeaux ont les armes pour les contrarier, surtout du côté des Galactiques. Quant aux Girondins, l’exploit d’une finale ne semble pas leur faire peur.
Au programme, à Lille et diffusé sur Canal+ :
La Rochelle – Racing 92, vendredi 18 juin, 20h45
Toulouse – Bordeaux, samedi 19 juin, 20h45
Du côté du TOP 16 féminin
La finale opposera dimanche 20 juin à 17h30, à Blagnac, comme de pas attendu :
Blagnac – ASM Romagnat (France 4 / Eurosport)