Les brèves d'Ovalie - Edition n°492
Avec Sansus, c'est sans souci !
Mondial féminin... 1ère journée Préambule
Coupe du monde, mode d’emploi
On ne va pas se mentir. Les premiers tours de coupe du monde au féminin sont une formalité, comme cela l’était pour les hommes, il y a une dizaine d’années.
En 2011, souvenez-vous, c’était déjà en Nouvelle-Zélande, à la naissance de ce blog, je vous disais sûrement la même chose. Et pourtant ! les Canucks étaient venus sauver nos Bleus, à la peine, dans une poule où les Tongiens étaient sur le point de filer en quarts à leur place. Et que dire de ce retournement de situation, éliminant les Rosbifs, avec la manière, pour subir contre les Gallois en demie et s’en tirer sur le fil avant de nous offrir une finale héroïque, volée sans vergogne par monsieur Joubert.
On ne doit pas se mentir. Le rugby féminin a pratiquement rattrapé le niveau des hommes, et nos Bleues nous régalent depuis quelques années, à se hisser à celui de leurs principales concurrentes que sont les Blacks Ferns et les Red Roses…
Les deux favorites de cette neuvième coupe du monde !
Les premières, les Néo-zélandaises, quintuples championnes du monde, tenantes du titre, jouent à la maison, comme leurs homologues masculins, il y a dix ans, avec l’appui de leur public et peut-être plus.
Seulement, les secondes, les Anglaises, sont numéro 1 au classement mondial et sur une série de 25 victoires consécutives, dont une contre les Black Ferns, justement. Les championnes d’Europe en titre et aussi doubles championnes du monde, semblent intouchables, même en terre hostile.
Nos Bleues auront fort à faire, en outsiders sérieuses, pour réaliser le double exploit de battre ces monstres de rugby au féminin, lors des phases finales. Car, on ne va toujours pas se mentir, le match de poule (contre les Red Roses) sera un test grandeur nature pour jauger les forces en présence.
Et pour le reste des nations ?
Le Canada est également un outsider de taille à se hisser en finale et donc à contrarier le rêve de l'équipe de France... comme en 2014, en France :/
Quant aux autres, je vais continuer à vous dire ma vérité, il ne faudra, certes, pas les sous-estimer, mais elles ne devraient pas surprendre les favorites outre mesure, s’arrêtant au maximum en quart de finale pour les meilleures d’entre l’Italie, les USA, l’Australie, le Pays de Galles, l’Écosse et l’Afrique du Sud. Les Fidji et le Japon, servant de punching-ball.
Afrique du Sud (3) – France (2) 5 – 40
Le ton est donné
Samedi, à Auckland, à 14h15, heure locale (soit 3h15 en France), l’équipe de France de Thomas Darracq (successeur d’Annick Hayraud) a ouvert les festivités dans l’antre majestueux d’Eden Park, et les hostilités face aux modestes joueuses sud-africaines, pas aussi féroces et aguerries que leurs homologues mâles, champions du monde.
Et pour cause, les femmes ont intégré le rugby des Afrikaners en même temps que les hommes de la même minorité noire.
Mais les Bleues n’ont pas fait dans la ségrégation de leurs adversaires en les respectant comme des Anglaises dans lesquelles il faut rentrer dedans.
Et les Tricolores sont bien rentrées dans leur match, grâce à une Laure Sansus, réactive et inspirée qui, dès la deuxième minute, débloquait la rencontre en se faufilant derrière un maul dans la défense adverse jusque dans l’en-but, ni vue, ni connue.
Dix minutes plus tard, même ballon porté, même lancement de jeu, mais cette fois, reconnue, elle sollicitait Caro Drouin pour envoyer leur premier centre, Gabrielle Vernier, conclure le deuxième essai.
Nos « Affamées » de ballon poursuivaient leur pression sur des Springboks combatives jusqu’à ce qu’Emilie Boulard intercepte le cuir pour filer à dame.
19-0, en moins de vingt minutes !
Les suivantes seront plus éprouvantes, preuve que ces Sud-africaines se sont bien préparées, tenant tête aux Françaises jusqu’à la pause.
Le flottement des Bleues sera encore plus flagrant au retour des vestiaires, subissant les impacts en mêlées fermées et les assauts au large des Gazelles dont les cannes de l’ailière Mabenge finiront par passer la ligne d’en-but.
Un petit coup de massue, comme un rappel à l’ordre que va remettre la femme du match, Laure Sansus, sur une pénalité vite jouée pour son doublé.
La machine sera relancée et Caro s’inspirera de sa coéquipière à la charnière pour une échappée et un essai en solitaire puis une passe au pied décisive pour la septiste Joanna Grisez. Son premier essai à quinze, en ouverture de la coupe du monde. Waouh !
Six essais au total, des doutes et un gros potentiel !
Voilà de quoi donner du grain à moudre à Thomas Darracq pour corriger certains secteurs (comme la mêlée) et renforcer les automatismes avant le gros test face aux Red Roses (Red, comme redoutables) dans une semaine.
En espérant que Laure continue à faire briller le jeu tricolore.
Fidji (4) – Angleterre (1) 19 – 84
Aux antipodes du rugby
Quand la meilleure équipe du monde tombe sur un punching-ball, ça fait mal et surtout 14 essais à l’arrivée, contre 3, anecdotiques pour les Fidjiennes, mais avec de sacrées cannes.
Pas le meilleur sparring-partner avant le match décisif pour la première place dans la poule C.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la machine offensive des Red Roses, avec leurs ballons portés destructeurs, est bien plus huilée que celle des Tricolores.
Les autres poules en bref…
Poule A
Australie (4) – Nouvelle-Zélande (1) 17 – 41
Pays de Galles (2) – Écosse (3) 18 – 15
À l’arrache !
Même pas peur. Le haka des Black Ferns n’a pas impressionné les wallabies qui ont démarré sans complexe ce choc de l’hémisphère sud. Au contraire, les Néo-Zélandaises ont semblé plus fébriles devant leur public, encaissant pas moins de trois essais en moins d’une demi-heure, avant de réagir enfin.
Menées 0-17, les locales allaient refaire leur retard en deux fois six minutes, avant et après la pause. Quand le sort allait s’acharner sur les visiteuses, recevant deux cartons jaunes à la 50ème minute. Les Black Ferns n’en demandaient pas tant pour reprendre la partie à leur compte et inscrire quatre essais de plus sans que les Australiennes ne revoient le ballon et le jour.
Plus de peur que de mal pour les hôtes de ce mondial tandis que les Galloises, le lendemain, ont arraché une précieuse victoire, au bout du suspense et de courages, face à leurs compatriotes britanniques qui ont pourtant inscrit un essai de plus qu’elles. Seulement, les Écossaises se sont fait douchées par le zéro pointé de leur buteuse, Nelson... là où, à 15 partout, et après la sirène, la Galloise Bevan, suppléant Snowills, passait la pénalité de la gagne.
Les prochaines rencontres entre Australiennes et Britanniques promettent des duels, à la vie, à la mort pour la deuxième place.
Poule B
États-Unis (3) – Italie (2) 10 – 22
Japon (4) – Canada (1) 5 – 41
Les Ritales impressionnent, les Canucks déroulent
Si les Américaines sont bien entrées dans la partie, en marquant les premières, les Italiennes ont fini par leur rendre la monnaie de leur pièce à la fin du premier acte pour mener 7-5, grâce à la transformation de Sillari, avant de récidiver et prendre le match en mains, en seconde période.
Quatre essais à deux, au finale, et un bonus offensif en poche qui placent idéalement l’Italie à hauteur du Canada qui n’a eu aucun mal à cogner dans le punching-ball nippon pour prendre la première place du groupe, en attendant la confrontation face aux Italiennes, la semaine prochaine.
À ne pas manquer !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats et classements officiels du week-end >>
La 6ème journée du TOP 14 en coup de gueule…
Castres (9) – Montpellier (4) 26 – 13
Bayonne (7) – La Rochelle (3) 29 – 13
Stade Français (5) – Perpignan (13) 52 – 3
Racing 92 (8) – Pau (14) 26 – 13
Toulon (2) – Brive (11) c 47 – 0
Toulouse (1) – Clermont (6) 46 – 10
Lyon (10) – Bordeaux (12) 36 – 21
À quoi ça rime ?
Un championnat où chaque club semble choisir les matches à jouer à fond et ceux à laisser au repos leurs cadres pour préparer le suivant.
Voilà les Coujoux, les Catalans qui arrivent carrément à poil pour faire exhiber un néant de jeu et repartir avec une valise offerte respectivement par les Varois et les Parisiens, morts de faim, bonifiant leurs points.
Les Palois et les JEunards ont eu beau montrer une meilleure mine et de l’envie dans les arènes du Racing et d’Ernest-Wallon, ils ont fini par prendre cher, tant le déséquilibre s’accentuait au fil des longues et éprouvantes minutes à batailler contre plus aguerris et, par moment, plus aidés par le corps arbitral (comme s’ils en avaient besoin).
Que dire des Montpelliérains et des Rochelais, pourtant mieux armés, mêmes si leurs XV de départ ont été remaniés, sans sève et solution pour contrer des formations castraises et bayonnaises, bien plus organisées et inspirées. Encore, quelle vista de Lopez et ces petits coups de pieds décisifs !
Bordeaux est l'exception qui confirme la brève, venu à Lyon pour faire un coup qui leur est revenu en plein en-but en fin de match.
Bref, il est grand temps de venir à un TOP 12, sans barrages, juste avec des demies, obligeant tous les protagonistes à jouer tous les matches, et offrant cinq week-end de repos pour tout le monde.
Je dis ça, je dis rien. C'est vrai que, parfois, je choisis aussi les brèves que j'écris à fond.
Non mais, franchement, à quoi ça rime tout ça ?
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Un Crunch féminin à ne pas manquer !
Mais pas que... (suivez les flèches !)
Au programme* de ce deuxième week-end, le samedi 15 octobre :
-> Écosse – Australie (A), à 4h à Whangarei
États-Unis – Japon (B), à 6h30 à Whangarei
-> France – Angleterre (C), à 9h à Whangarei
Enfin, dimanche 16 octobre :
-> Italie – Canada (B), à 1h45 à Auckland (Waitakere Stadium)
-> Pays de Galles – Nouvelle-Zélande (A), à 4h15 à Auckland (Waitakere Stadium)
Fidji – Afrique du Sud (C), à 6h45 à Auckland (Waitakere Stadium)
(*) Tous les matches sont retransmis par TF1
Toujours en parallèle, le TOP 14 offre son 7ème simulacre, avec au programme**, le samedi 15 octobre :
Brive – Toulouse, à 15h
Castres – Bayonne, à 17h
Montpellier – Lyon, à 17h
Pau – Stade Français, à 17h
Perpignan – Clermont, à 17h
Bordeaux – Racing 92, à 21h05
Enfin, dimanche 16 octobre :
La Rochelle – Toulon, à 21h05
(**) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+