Les brèves d'Ovalie - Edition n°506
Les dents de l'amer
CHAMPIONS CUP... 3è journée Sharks (2) – Bordeaux (11) 32 – 3
Des requins dans le bain de l’UBB
Alors qu’on avait pris l’habitude de voir la moitié des clubs français en quart de finale de la H Cup – même avec la nouvelle formule, la saison passée, on en comptait sept sur huit en huitième de finale, dont quatre se qualifiaient encore en quarts – l’intégration des provinces sud-africaines dans nos coupes d’Europe changent complètement la donne.
Quelle aberration !
Je ne dis pas ça parce que six de nos équipes sur huit sont en passe de se faire éliminer dès le premier tour, non – d’ailleurs toutes n’affrontaient pas des légions d’Afrique du Sud – mais parce qu’on se tire une balle dans chaque pied sur lesquels on ne saura plus danser.
(Ah ! C’est sûr que de les jouer va relever notre niveau !)
De quoi parle-t-on ? Des percussions assassines qui envoient tour à tour nos joueurs au protocole commotion, comme Holmes, à peine entré ? Quel jeu démontre-t-ils ? Si ce n’est une agressivité montée sur des cannes qui défilent à cent à l’heure, comme Mdamepipi, fonçant chaque fois droit vers l’en-but, comme une envie pressante.
(Mais non, je n’ai pas une dent contre eux, mais deux !)
À neuf mois de la coupe du monde, chez nous, quoi de mieux pour les Boks que de s’entraîner sur le sol européen et s’adapter à nos jeux pour mieux les contrer plus tard.
Pire, éliminer, au passage, quelques-uns de nos meilleurs joueurs !
(Ouais ouais, j’exagère, mais on comptera les blessés à la fin de l’hiver !)
Une balle dans chaque pied, je vous dis, quand ce n’est pas dans chaque couille qu’on nous casse, encore, avec ces aller-retours absurdes, aussi éprouvants qu’irresponsables, écologiquement, comme si le sport, une fois de plus, une fois de trop, vivait sur une autre planète.
« Mais qu’est-ce qu’il raconte, encore ? »
Je vous entends grogner, « c’est n’importe quoi, cette brève part dans tous les sens, sans qu’elle en ait un qui tienne la route ». Eh oui, comme un ballon de rugby mal botté, rebondissant dans l’en-but pour finir en ballon mort.
Quel intérêt, dites-moi, de voir cette UBB remaniée, se déplacer à Durban, dans un stade à moitié vide, face à une formation à moitié pleine de Boks champions du monde, se faire dévorer et rentrer en avion juste avec ses points « carbone », pour ne pas être fannie ?
(Cette compétition européenne se dirige tout droit dans un mur d’absurdité !)
Bientôt, d’autres provinces du Super Rugby y feront leur entrée, réduisant le rugby européen à quelques provinces dont, aujourd’hui, seules La Rochelle et Toulouse feraient partie, avec des déplacements à travers le monde encore plus conséquents.
Une mini coupe du monde annuelle entre les clubs des huit meilleures nations, quoi.
Mais l’hécatombe des clubs français ne tient pas qu’à l’introduction de requins. Les tigres anglais ont des griffes aussi acérées. Le niveau du rugby outre-Manche est carrément à marée haute. Le temps des Sarries semble être revenu, comme celui du Leinster n’est jamais parti.
Il ne nous reste plus qu’à retourner à notre TOP 14 !
Tous les matches par poule, en bref…
Poule A
Sharks (2) – Bordeaux (11) 32 – 3
En une bouchée
À Durban, l’équipe girondine, sans Jalibert mais avec le sergent Garcia à son poste, s’est fait marcher dessus par le rouleau-compresseur sud-africain, conduit par son capitaine Kolisi et boosté par les moteurs rugissants, tels que Hendrikse, Etzebeth, Am et la flèche Mapimpi.
Deux essais en filou du demi-de-mêlée, Hendrikse, puis un troisième de Grobler, après la double exclusion de la première ligne Vaota et Mayndier dont la tenue de mêlée n’a pas du tout plus à monsieur Pearce, et les coéquipiers de Lucu repartaient aux vestiaires avec un sévère 22-0.
Subissant le jeu sud-africain en rafales, Mapimpi puis Kolisi dévastant tout derrière leurs fulgurances, c’est logiquement que les locaux encaissaient un doublé de Poltgieter, offrant aux Sharks le point de bonus offensif minimum requis.
Rien à dire tant les Bordelais, à l’image de leurs cadres (Jalibert, Poirot…), n’y étaient pas. C’en est donc fini pour eux, dans cette Champions Cup. La semaine prochaine, ils joueront une place pour la petite coupe d’Europe.
Saracens (3) – Lyon (10) 48 – 28
Y a pas eu photo
Les Sarries sont de retour, ne vous fiez pas au score. Leur méthode est simple, quatre essais en moins d’une demi-heure pour faire le job (aller chercher le bonus offensif) et ils s’arrêtent de jouer.
Menés alors 26-0, les visiteurs ont eu une fenêtre de tir pour réduire le score par deux fois, avec deux essais, signés Maraku et Dumortier, avant de regagner le vestiaire avec une belle petite claque dans le derrière (38-14).
Autant vous dire que le second acte n’aura été qu’une gestion laxiste des locaux, laissant le bonus offensif aux Lyonnais (doublé de Dumortier, puis Botha) avant d’inscrire un septième essai à la dernière minute.
Avec ces deux points, le Lou n’a pas dit son dernier mot pour une qualification, au moins en Challenge Cup.
Castres (12) – Édimbourg (5) 21 – 34
C’est fini !
Ils auront joué une mi-temps, les coéquipiers d’Urdapilleta, devant leur public, avant de s’écrouler en seconde période.
Après avoir bien réagi au premier essai encaissé, sur une superbe passe de l’ouvreur argentin pour Raisuqe, les locaux ont doublé la mise, dix minutes plus tard, par Seguret, derrière une bonne mêlée et un slalom dans la défense écossaise. Les visiteurs réagissaient à leur tour pour égaliser mais les Tarnais ont eu raison de la détermination de Hounkpatin qui jouait une pénalité tout seul pour enfoncer le rideau adverse sur la ligne.
Menant 21-14, à la pause, la machine du CO s’est enrayé en seconde mi-temps, prenant l’eau de toute part, sans inscrire le moindre point, laissant les Écossais repartir avec une victoire bonifiée. Dur !
C’en est fini de tout espoir de qualification, même en Challenge Cup, comme la saison dernière.
Racing 92 (8) – Harlequins (7) 30 – 29
Frustrant !
Comment se compliquer la vie dans un match où le bonus offensif tendait les bras aux Racingmen dès la première période.
Sacré Russel, son talent n'a d'égal que sa nonchalance à gâcher les temps forts, comme ce banana kick qui ne trouve pas la touche ou cet en-avant dans ses 22, à l'origine d'une succession de fautes et de trois cartons jaunes.
Les Franciliens ont pourtant dominé les débats avec trois superbes essais (Fickou, Kamikamica, en première période et Saili, au début de la seconde), même si les Anglais, sous la houlette d'un grand Smith sont revenus très fort dans la partie, ensuite.
Mais de là, à les laisser remonter 18 points, sans inscrire cet essai du bonus offensif, en plus d'une demi-heure, c'est impardonnable pour une grande équipe qui se veut, et se doit désormais, aller gagner au Leinster.
Mais la victoire est là, difficile, frustrante, mais tenue, à douze contre quinze avec une belle rage en-dedans. Mais il y avait plus simple à faire, vraiment !
Gloucester (9) – Leinster (1) 14 – 49
Bulls (6) – Exeter (4) 39 – 28
Poule B
Clermont (8) – Leicester (3) 29 – 44
Des essais et des espoirs
Les Clermontois peuvent tirer un trait sur cette compétition d’un niveau qui n’est plus le leur. Non pas qu’ils ne peuvent plus se qualifier pour les huitièmes, une huitième place dans cette poule est encore à leur portée, mais disons « à quoi bon ? », quand on voit le niveau de ces Anglais-là, sans parler de celui des Irlandais du Leinster qui déroulent monstrueusement leurs machines à marquer.
À l’image de cette interception (par Scott) d’une passe molle de Belleau pour Tiberghien, l’ASM s’est fait cueillir d’entrée comme des bleus, avant de subir le rouleau compresseur anglais.
Bien sûr, il y a eu de belles réactions de nos Jaunards, sur une nouvelle sautée de l’ouvreur local pour Newsome qui envoyait Delguy à dame, ou encore cette chevauchée fantastique de Raka débordant la défense adverse avant que Belleau n’écarte sur l’aile jusqu’à Simone pour offrir le deuxième essai à Fourcade.
Mais entre les deux, les Tigres du Leicester en avaient remis deux couches, se jouant de la défense clermontoise, à la rue, comme le débordement fulgurant de Simmons qui a laissé Newsome et Raka littéralement sur place.
Menés 27-14 (3 essais à deux), à la pause, les hommes de Jono Gibbes allaient encore ronger leur frein, en début de seconde période, après avoir pourtant profité d’un cafouillage pour recoller au score, avec un troisième essai, signé Belleau (27-19), voilà qu’ils encaissaient aussitôt un essai d’école, sur tableau noir, des trois-quarts anglais, signé Scott, pour son doublé.
La messe n’était pas dite pour autant, quand Jedrasiak feintait tout son monde, comme un trois-quarts, sur un service de Jauneau pour l’essai du bonus offensif, et de l’espoir. D’autant que les Britanniques, sur la défensive, offraient logiquement à Belleau le point de bonus défensif (29-34), à dix minutes du terme.
Mais la rage et la détermination des Tigers l’annulera, sur le fil avec un cinquième essai du talonneur Cronin derrière un maul, douchant les espoirs des Jaune et Bleu. Rageant, oui, mais l’ASM est à sa place, au pied d’un trop haut mur d’indiscipline et de maladresses.
Sale (9) – Toulouse (1) 5 – 27
Supérieurs, tout simplement
À quinze contre quatorze pendant plus d’une heure, en terres anglaises, les Toulousains ont construit leur victoire, à l’usure, en seconde période, sous la botte de Jaminet, d’abord, puis enfonçant le clou avec deux essais en force, signés Meafou puis Cramont.
Une victoire difficile, mais propre, résumée en une phrase, qui qualifie Toulouse en huitième de finale.
La Rochelle (2) – Ulster (10) 7 – 3
Au bout du bout
Maladroits pendant 80 minutes, les Maritimes ont décroché une petite victoire à la 81ème sur une ultime séquence de pick and go, conclue par le puissant pilier suppléant Sclavi.
À Marcel-Deflandre, les Rochelais se sont battus contre une pluie battante et une équipe irlandaise plus combattante qu’elle. Recroquevillés en défense, les locaux ont tenu un piète 0-0, à la pause, avant de concéder aux Celtes, dans le second acte, une pénalité de Doak sur un de leurs temps forts.
La Rochelle rejoint ainsi Toulouse et le Leicester parmi les premiers qualifiés de la poule.
Ospreys (5) – Montpellier (7) 35 – 29
Tous bonus !
Les Montpelliérains ne sont pas rentrés bredouilles de Swansea, avec un point dans chaque poche, bonus défensif et offensif, de quoi espérer pour la qualification face au London Irish à la maison.
Pour ce qui est de cette rencontre, les spectateurs gallois en ont eu pour leur argent, avec neuf essais, dont cinq pour les visiteurs français. Merci à Willemse, auteur d’un doublé en première, qui a permis au MHR de rester en vie à la pause (13-10), avant de marquer trois fois, au retour des vestiaires, par Chalureau, Darmon et Reinach.
Une belle partie, frustrante, à seulement deux points, réduisant les chances d’un huitième à domicile, encore possible seulement si les Clermontois venaient à gagner chez les Stormers.
Munster (6) – Northampton (12) 27 – 23
London Irish (11) – Stormers (4) 7 – 28
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La 3ème journée de la Challenge Cup, globalement…
Poule A
Bath (7) – Toulon (2) 23 – 35
Connacht (3) – Brive (9) 61 – 5
Perpignan (6) – Glasgow (5) 26 – 40
Zèbre (8) – Bristol (4) 11 – 34
Cardiff (1) – Newcastle (10) 42 – 10
Poule B
Stade Français (4) – Lions (3) 17 – 7
Pau (6) – Dragons (5) 15 – 21
Trévise (2) – Bayonne (8) 26 – 7
Scarlets (1) – Cheetah (7) 20 – 17
Deux sur six
Comme pour la Champions Cup, sa petite sœur ne fait pas de cadeau aux clubs tricolores. Seulement deux d’entre eux devraient voir les huitièmes de finale.
C’est fait pour Toulon et Paris qui l’ont chacun emporté, ce week-end, et qui n’auront plus qu’à améliorer leur place au classement pour un adversaire moins coriace.
C’est fini pour Brive et Bayonne qui n’ont eu que ce qu’ils ne sont pas venu chercher. Perpignan pourrait encore se qualifier avec un exploit à Bristol, mais pas sûr que les Catalans, sans la moindre victoire au compteur, en aient vraiment le potentiel et l'envie.
Quant aux Palois, il vont devoir gagner leur ticket chez les Sud-africains de Cheetah qui l’avaient emporté à l’aller au stade du Hameau (21-16). Mission pas impossible mais très compliquée.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Dernier tour européen pour les qualifs !
Si c’est fait pour Toulouse et La Rochelle, pour Montpellier, Clermont, Bordeaux, Lyon et le Racing, il faudra absolument l’emporter pour les rejoindre en huitième de finale.
À la portée du MHR, mais autant d’exploits que de concours de circonstances pour les autres. Sortez vos calculettes !
Pour Castres, la coupe d’Europe, c’est terminé.
Et ça commence dès vendredi 20 janvier, en Champions Cup, avec le programme* suivant :
Lyon – Bulls (A) à 21h
Leicester – Ospreys (B) à 21h
Puis samedi 21 janvier :
Northampton – La Rochelle (B) à 14h
Harlequins – Sharks (A) à 14h
Bordeaux – Gloucester (A) à 16h15 -> France TV
Leinster – Racing 92 (A) à 16h15
Stormers – Clermont (B) à 18h30
Exeter – Castres (A) à 18h30
Ulster – Sale (B) à 21h
Enfin, dimanche 22 janvier :
Montpellier – London Irish (B) à 14h
Toulouse – Munster (B) à 16h15 -> France TV
Édimbourg – Saracens (A) à 18h30
S’agissant de la Challenge Cup et les 6 autres clubs du TOP 14, veuillez consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de beIN Sports
Du côté du nouveau TOP 12 féminin
Retrouvez les résultats* et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
(*) Faute de suivi médiatique en direct, je ne commente plus les résultats