Les brèves d'Ovalie - Edition n°543
Retour vers le futur
TOP 14... 5è journée Bordeaux (7) – Montpellier (13) 26 – 13
Bielle-Biarrey, Lucu, Moefana, Falatea et les autres…
Ce week-end, les internationaux français faisaient leur retour sur les terrains du TOP 14, au compte-gouttes, à l’instar des quatre Bordelais, tandis que Penaud et Jalibert se contentaient des tribunes pour soutenir leur équipe et se tourner vers un futur meilleur, avec des titres, en club comme avec le XV de France, cet hiver.
Qu’elle semble loin cette terrible désillusion en quart de finale d’une Coupe du monde qui augurait un meilleur sort à nos Bleus, défaits d’un petit point, un point de non-retour, autre que celui vers le futur d'un TOP 14 qui les attendait avec impatience, avec ce même public de France et de Navarre, aussi dépité qu’eux.
Qu’elle semble encore là, bien ancrée dans nos cœurs meurtris, cette cruelle et injuste défaite face aux quadruples champions du monde bénis des dieux de World Rugby.
Tournons la page et revenons à notre championnat fétiche…
Bielle-Biarrey, Lucu, Falatea et Moefana retrouvaient leurs coéquipiers de club, samedi après-midi, à Chaban-Delmas, dans un cocon de supporters qui les ont acclamés plus que jamais, histoire de panser les plaies et, surtout, de penser à autre chose, à l’adversaire du jour, en mauvaise passe, à la victoire impérative, aux suivantes qui mèneront, peut-être, au Brennus.
Toutes les têtes n’étaient, certes, pas d’emblée dans le match, à voir les premières minutes dominées par des visiteurs plus solides et efficaces sur leur première offensive, Ngandebe concluant une belle percée de Simmonds.
De quoi réveiller les coéquipiers de Lucu, capitaine exemplaire qui allait redonner un cap au navire béglais par sa botte précise, punissant l’indiscipline des Cistes, en infériorité numérique après le carton contre Doumenenc. L’occasion, pour les locaux, de contre-attaquer aussitôt et faire plier la défense adverse sur un débordement conclu par Uberti.
Mais les Montpelliérains ne lâchaient rien et profitaient d’une seule occasion, à cinq minutes de la pause, pour recoller au score, grâce à un deuxième essai inscrit en force par le seconde-ligne Stooke. Le vent se jouait encore une fois de Carbonel qui manquait sa deuxième transformation.
La réaction des hommes de Bru ne s’est pas fait attendre, par l’homme en forme du moment, le bébé Depoortere, champion du monde des U20, qui offrait une balle en or à Boniface, donnant de l’air à l’UBB à la mi-temps (18-10).
La seconde période sera à l’avantage des locaux quand le pied de l’ouvreur montpelliérain poursuivra sa lutte contre un vent mauvais, passant une pénalité sur deux.
Lucu lui répondra aussitôt pour lui montrer qui est le patron ici !
Tout en maîtrise, les Bordelais ont contenu leur adversaire, les privant définitivement d’un point de bonus défensif sur un troisième essai conclu par le chouchou de Chaban, désormais, je veux parler du petit Louis Bielle-Biarrey, l’autre bébé des U20, dont le surclassement vers l’équipe de France A l’a privé d’un titre de champion du monde « que les plus de 20 ans ne peuvent pas connaître. »
Ainsi, pouvait-on lire toute l’ironie derrière cette passe décisive de son pote de chambrée d’alors, Depoortere, un futur grand centre du XV de France.
Bordeaux et ses internationaux, sans Jalibert, ni Penaud, l’ont emporté avec la manière et plein de promesses pour l’avenir, ce qui est loin d’être le cas du nouveau MHR de Cockerill, succédant à Saint-André, avec quatre défaites et une place de relégable.
Les autres matches, en bref…
Perpignan (14) – Toulon (9) 26-22
L’espoir catalan
Forts des retours des Mondialistes, notamment les Pumas De la Fuente et Oviedo, les hommes d’Azéma ont relevé le défi de battre ceux de Mignoni, pourtant largement favoris avec la pléthore d’internationaux déjà de retour, comme Villière, Ollivon et Biggar.
Seulement rien n’a semblé fonctionner dans les plans des Toulonnais, à commencer par l’ouvreur gallois pris d’un lumbago et s’écroulant au moment de taper la transformation du premier essai varois, conclu par Ollivon, dès la 9ème minute. Son successeur Hervé aura plus de réussite sur le second essai de Luc qui augurait d’une promenade de santé pour le RCT à Aimé-Giral.
Menant logiquement 12-6, à la demi-heure de jeu, les Toulonnais ont baissé de rythme et se sont laissé happer par la hargne et l’orgueil des Catalans, encaissant un premier essai de Velarte pour être menés d’une longueur à la pause (15-16).
Le second acte sera à la main des locaux, sous le pied d’Allan, d’abord, puis par la vélocité du fidjien Veredamu, derrière un maul, héritant d’un ballon pour l’essai de la gagne. Les Varois parviendront à arracher le point de bonus défensif, sur le fil, par Brookes. Un moindre mal, mais que ce fut laborieux.
Perpignan relève la tête et se tourne déjà vers le défi suivant, prenant déjà chaque match comme un possible couperet de phase finale.
Oyonnax (11) – La Rochelle (12) 19-17
La pluie noie les Maritimes
Pas de retour d’internationaux chez les Rochelais, mais des jeunes champions du monde comme Reus ou des cadres comme West, Kerr-Barlow et Iribaren pour relever le défi d’un déplacement périlleux chez les mercenaires d’Oyonnax.
Farrell, Sweetnam, Miotti, Ruru, Battye, autant de pointures internationales qui hissent, depuis quelques saisons, Oyonnax au plus haut niveau.
La météo et la puissance de leurs avants ont eu raison de Maritimes moribonds et pas au mieux depuis le début de saison, avec comme leur adversaire, trois défaites sur quatre.
Miotti au pied et Sweetnam, à la conclusion du seul essai maison, ont mené la danse sous la pluie quand les visiteurs ont pataugé dans un jeu approximatif, réagissant trop tardivement en seconde période, par Sclavi pour recoller au score, puis Paiva pour arracher le point de bonus défensif, après le temps réglementaire.
La saison des hommes d’O’Gara n’a toujours pas démarré, il serait temps de s’inquiéter.
Racing 92 (2) – Lyon (8) 22-20
Sauvés des eaux… par Tedder
Abrités dans leur salle de concert francilienne, les Racingmen, au sec, n’ont pas souffert des intempéries extérieures qui soufflaient sur tous les terrains de France.
Pourtant, à sec dans les intentions et le jeu, ils ont bien failli se faire croquer par la malice et l’opportunisme d’un Lou qui n’avait pas froid aux yeux et qui avait faim de jeu. Après un gros quart d’heure d’observation, l’international demi de mêlée français, Couilloud, se jouait de Wade pour inscrire le premier essai lyonnais. Tabuavou lui répondait aussitôt, sur une percée concluante. Tedder répondait de même au pied de Jackson donnant l’avantage aux locaux, à la pause (10-8).
Le second acte se poursuivra avec un chassé-croisé, de coups de pied et d’un second essai francilien, par Laclayat, laissant néanmoins l’avantage aux hommes de Gengenbacher, avant que ne surgisse, dans les dernières secondes, l’homme providentiel, l’ouvreur sud-africain (décidément !) Tedder, pour l’essai et la transformation de la délivrance.
Le Racing revient de loin, prenant la tête du classement en place d’une première défaite à domicile.
Merci Tedder !
Stade Français (3) – Castres (5) 39-16
Jean-Bouin assure le spectacle
Les Parisiens ont reçu les Castrais pour une affiche de haut de tableau qui n’a pas tenu son rang puisque les visiteurs n’ont pas mis un pied devant et dans l’en-but, durant 80 minutes, l’essai de l’honneur de Doubrere, survenant après.
Trois maigres pénalités pour Popelin quand les hommes de Labit ont inscrit trois essais par mi-temps, offrant un spectacle de rugby à 7 aux spectateurs de Jean-Bouin, malheureusement peu nombreux.
Deux doublés signés Peyreblanques et Ward, complétés des essais de Macalou, de retour, et d’Azagoh.
Le Stade Français se hisse dans le peloton de tête, à hauteur de son voisin francilien.
Clermont (4) – Bayonne (10) 46-14
Carton plein au Michelin
Pour finir, une fois n’est pas coutume, une satisfaction du côté de l’Auvergne avec cette victoire bonifiée, la plus sévère du week-end, sept essais des Jaunards (incroyable !) contre deux seulement des Basques.
Delguy, Yato, Newsome, Belleau, un doublé de Raka, et un essai de pénalité ont éteint le vélléïtés des coéquipiers des anciens Clermontois, Lopez, Iturria et Tiberghien, et balayé la défaite de la saison passée au Michelin. Callandret et Lestrade ont répondu en début de chaque période, avant de voir leur équipe, indisciplinée et moins inspirée que d’habitude, lâcher prise devant la force et la détermination des Auvergnats, emmenés par un Raka et un Yato étourdissants.
Je ne vais pas bouder mon plaisir de voir le Michelin aussi bien défendu. Pourvu que ça dure !
Pau (1) – Toulouse (6) 13-9
Des Palois hauts en couleurs !
Pour clôturer cette journée, la Section Paloise a pris le meilleur sur des champions de France peu inspirés.
Un seul essai, signé Hewat, au bout d'un premier quart d'heure prometteur, suivi de coups de pied qui se perdent, d'un jeu devenu plus studieux que spectaculaire, à bien défendre et saisir les opportunités de marquer, sous les bottes de Jaminet (3 pénalités en dix minutes, 14è à 24è) puis de Simmonds (2 pénalités, 35è et 63è).
Trois petits points seulement à se mettre sous la dent dans une seconde période entre deux équipes atones aux jeux stériles.
Petit match pour une place haute en couleurs du leader béarnais, à hauteur des deux clubs de la capitale.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La 3ème et dernière journée du Women XV, en bref…
Australie – Pays de Galles 25-19
Angleterre – Nouvelle-Zélande 33-12
France – Canada 20-29
Je n’allais pas me lever à 4h du mat pour ça…
20-29... Il faut croire que c’est le tarif pour nos Bleues, aux antipodes de leur niveau de l’an dernier, en Coupe du monde, au même endroit, en Nouvelle-Zélande, où elles avaient corrigé ces mêmes Canadiennes (36-0).
Après la grosse claque reçue par des modestes mais coriaces Australiennes, nos Tricolores, au faible appétit de combat et de jeu, se sont une nouvelle fois inclinées, face à des Canucks plus organisées et réalistes.
Je n’ai rien vu, donc, mais il paraît que nos Affamées n’ont eu que la première demi-heure à se mettre sous la dent, avec la fougue et la ruse d’une Pauline Bourdon-Sansus aux manettes, et auteure du premier essai. Mais l’enthousiasme fut de courte durée, les femmes du duo Mignot-Ortiz retombant dans leurs travers, cumulant fautes et maladresses, comme la semaine dernière, pour encaisser un essai et finir à 14 un premier acte gâché, mais malgré tout devant (10-7).
Seulement le second acte allait leur échapper, malgré un essai de Marine Ménager, en leurre de jeu, pour répondre à celui d’entrée des Canadiennes. Avec pourtant seulement deux longueurs de retard, à l’heure de jeu, les Bleues n’ont pas tenu le choc, encaissant deux nouveaux essais pour mourir à neuf points, comme la semaine passée.
Il y a du boulot, avant l’échéance du prochain tournoi des VI Nations, et la réception des Red Roses, vainqueurs des Black Ferns et, donc, de cette première édition du WXV 2023.
Cl. : 1-Angleterre 15 pts ; 2-Canada 10 ; 3-Nouvelle-Zélande 6 ; 4-Australie 9 ; 5-France 4 ; 6-Pays de Galles 1
La semaine prochaine…
Le TOP 14 se la joue en solo…
Au programme* de la 6ème journée du TOP 14, dès le samedi 11 novembre :
Toulouse – Perpignan, à 15h
Castres – Oyonnax, à 17h
Lyon – Stade Français, à 17h
Montpellier – Clermont, à 17h
Pau – Bordeaux, à 17h
La Rochelle – Bayonne, à 21h05
Puis dimanche 12 novembre :
Toulon – Racing 92, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
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