Les brèves d'Ovalie - Edition n°520
Jessy... j'aime !
VI NATIONS (F)... 4è journée France – Pays de Galles 39 – 14
Des adieux à deux visages…
Ils étaient presque vingt mille, avec son papa, dans les tribunes du stade des Alpes, dimanche après-midi, à Grenoble, pour assister au dernier match de Jessy Trémoulière devant son public, en France.
Pour son avant-dernière cape, avant la finale à Twickenham, samedi prochain, Jessy nous a déroulé toute sa palette de braqueuse de défense adverse, en dégainant son arme favorite, le coup de pied, dans un premier acte parfait.
La meilleure joueuse internationale de la décennie 2010 s’est illustrée dès le coup d’envoi qu’elle a donné, provoquant l’en-avant gallois qui a offert la mêlée et le premier lancement, derrière, pour l’essai en puissance de Romane Ménager que l’ouvreuse auvergnate a aussitôt transformé pour mener 7-0…
Et tout cela en une minute chrono !
Jessy ne s’est pas arrêtée là, ajoutant trois points sur sa première pénalité réussie et occupant parfaitement le terrain pour servir son équipe, à sa botte, quand ce n’était pas sur une superbe transversale millimétrée pour son ancienne capitaine, Gaëlle Hermet, également née en Auvergne, à Clermont-Ferrand, qui concluait, non moins superbement, le deuxième essai.
La troisième-ligne toulousaine, toujours aussi exemplaire, même sans le capitanat, et logiquement élue femme du match, nous a gratiné d’un magnifique cadrage débordement, digne d’une véritable ailière, enfumant son vis-à-vis, avant d’aller à dame.
Avec Jessy, elles se sont offert une belle revanche, envoyant un signal au duo de managers Mignot-Ortiz qui pourrait revoir ses premières intentions avant de composer le XV de départ face aux Red Roses.
Car Jessy, associée à la Grenobloise Alexandra Chambon, devant son public, suite au forfait de Pauline Bourdon, touchée au genou, a également distribué les cartes du jeu, à l’image de ce troisième essai de première main, amorcé par la demie de mêlée et relayé par Jessy qui a parfaitement servi dans l’intervalle Mélissande Llorens qui en a profité pour se faire la belle.
Jessy assurait sa troisième transformation dans un sans-faute qui portait les Bleues à 24-0, à la demi-heure de jeu, avant que l’ailière de Blagnac ne récidive, juste avant de rentrer au vestiaire, décrochant le bonus offensif et portant la marque à 29-0, la transformation échappant à Jessy, comme un signe…
Comme si elle ne pouvait pas passer la barre des 30 !
Le second acte confirmera cet enraiement, ou ce coup d’arrêt de notre néo-trentenaire, à l’image du labeur qui l'attend dans sa seconde vie d’agricultrice, à la ferme, avec son père.
Même si les Tricolores sont parties sur des chapeaux de roue avec une action d’envergure conclue par Charlotte Escudero, une autre revenante dans ce XV de France, Jessy échouait à nouveau devant les perches (34-0), ouvrant une large période de doutes et de repli en défense, face à des Galloises très remontées, balle en main.
En deux temps, mais trois mille mouvements, quand même, les diablesses britanniques parvenaient à inscrire deux essais, en cinq minutes, offrant l’occasion à nos Bleues de tester leur défense qui sera sans doute mise à l’épreuve, la semaine prochaine, pendant 80 minutes.
Et elle aura tenu bon, cette défense, même si les Red Roses pourraient bien mieux exploiter ses points faibles. En attendant, nos Affamées ont eu le dernier mot, avec un essai en force, de Rose Bernadou. Mais pas Jessy, passée à l’arrière après l’entrée de Carla Arbez, qui manquera sa dernière transformation.
Deux mi-temps, deux visages, comme deux vies qui se succèderont, après le tournoi.
Jessy espère toutefois finir en beauté, à Twickenham, en signant son troisième Grand chelem personnel (après 2014 et 2018). Et pourquoi pas, en passant à l’arrière, à la place d’Émilie Boulard, pas toujours très inspirée dans ses relances.
Oh oui ! un dernier braquage de Jessy… j’aime !
Les autres résultats en bref…
Écosse – Italie 29 – 21
Irlande – Angleterre 0 – 48
Ces nouvelles Calédoniennes
C’est la surprise du week-end, où le XV du Chardon a fait mentir les pronostics en battant une Squadra Azzurra en perte de vitesse, relançant la course à la troisième place, occupée pour l’instant par les Galloises.
Du côté des Red Roses, on n’a pas fait dans la dentelle, comme on pouvait s’y attendre et comme on s’y attend encore, la semaine prochaine.
Clsst. : 1-Angleterre, 20 pts (+218) – 2- France, 19 (+140) – 3- Pays de Galles, 10 (-43) –
4- Écosse, 5 (-110) – 5-Italie, 4 (-64) – 6-Irlande, 0 (-141)
La 23ème journée de TOP 14 en bref…
La Rochelle (2) – Clermont (11) 26 – 13
Les Maritimes, un pied en demie
Alors que les Rochelais avaient la tête à leur demie européenne, la semaine prochaine, ils ont assuré l’essentiel, samedi après-midi, à la maison, en étouffant les Jaunards en première mi-temps, avant de se faire peur en seconde, malgré les entrées simultanées de leurs pièces maîtresses (Atonio, Alldritt, Botia et Kerr-Barlow).
Emmenés par un Hastoy toujours aussi inspiré et adroit au pied, les locaux ont inscrit trois essais dans le premier acte, par Sclavi, Boudehent (après un sacré numéro dans la défense auvergnate) et Thomas, pour mener 19-0 à la pause.
Seulement, au retour des vestiaires, les Clermontois étaient plus que jamais remontés, et remontèrent âprement et logiquement le score, grâce à un Jauneau « Parra-esque » qui traversait le camp rochelais en raffutant à tour de bras pour un essai prodigieux entre les perches.
Faibles de leur indiscipline, les Maritimes se faisaient alors corriger par le maladroit jusque-là Belleau qui passaient enfin ses premiers points. 10-0 puis 13-0, par son suppléant Plisson qui ramenait l’ASM à six longueurs de leur hôte, à l’heure de jeu.
Mais dans cette fin de match équilibrée, ce sont les hommes d’O’Gara qui ont eu le dernier mot, avec beaucoup de réussite, quand les Auvergnats ne savent plus ce que c’est depuis des mois qu’ils gâchent toutes leurs munitions. Sur une ultime action, après un grattage de Favre dans le camp auvergnat, les locaux envoyèrent Leyds à dame, sur une passe en-avant qui passera inaperçue uniquement pour l’arbitre qui ne fera pas appel à la vidéo, tandis que le réalisateur de Canal s’en donne à cœur joie.
A quoi bon ! La Rochelle marche sur l’eau quand Clermont continue de sombrer au fond du classement, le premier un pied en demie, le second un orteil en barrage pour le maintien.
Bayonne (8) – Montpellier (10) 33 – 30
Merci Lopez !
Quelle tristesse ce match, pour un Auvergnat qui vient de voir la purge d’un jeu inspiré par un Belleau puis un Plisson, impuissants ouvreurs qui ferment toutes les portes de leurs occasions.
Quelle amertume d’avoir laissé filer un joueur de cette classe internationale qu’est Camille Lopez, épanoui plus que jamais sous les couleurs de l’Aviron Bayonnais. L’ex-stratège clermontois a été l’auteur d’une prestation magistrale, avec 23 points à son actif, trois pénalités, un essai, trois transformations et un drop décisif, en fin de rencontre, pour une victoire qui ne l’est pas moins dans la course aux barrages.
Si Machenaud avait inscrit le premier essai, avant celui du maître à jouer, puis Bosch le troisième, à l’heure de jeu, pour mener largement 30-13, les Cistes ont profité d’un meilleur coaching pour faire leur retard avec quatre essais en quinze minutes, par Bridge, Coly (un autre Jauneau qui a fait oublier Reinach), Serfontein puis Darmon, égalisant à 30 partout, à dix minutes du terme.
Et puis Lopez a fait le reste.
Castres (9) – Toulon (5) 31 – 18
La remontada tarnaise
Le CO vient d’anchaîner une quatrième victoire consécutive, et qui plus est bonifiée, face à des Toulonnais qui se pensaient peut-être déjà arrivés à leur fin et qu’ils allaient aisément croquer cette bête blessée, au fond du classement, grâce à leur armada bigarrée.
Toujours dans le match, alors que les locaux enquillaient points et essais, un en début de chaque période, par Dumora puis Botitu, les Varois se contentaient de l’indiscipline de leur hôte pour revenir à trois longueurs (21-18), grâce aux pieds complémentaires de Biggar et de Salles.
Mais l’indiscipline des visiteurs et notamment un carton rouge contre Halagahu allaient avoir raison de cette partie en faveur des Castrais, après un troisième essai, synonyme de bonus offensif, signé par l’incontournable Raisuqe, l’homme clé de la remontada tarnaise depuis un mois.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le CO peut presque rêver de TOP 6 ou, tout du moins, de Champions Cup, la saison prochaine, au détriment du MHR et de l’ASM.
Brive (14) – Pau (12) 22 – 17
Infime lueur d’espoir
Les Coujoux ont tremblé jusqu’au bout, comme ils vont le faire cette saison, pour tenter de se sortir d’une inextricable dernière place. Car tout est encore possible, à huit longueurs de Perpignan pour espérer, dans un sans-faute miraculeux, repasser devant et jouer un dernier barrage.
Comme ce match, samedi, les Brivistes n’ont plus le droit à la défaite, d’autant plus à domicile. S’arrachant pour inscrire le premier essai par Matu’u, après que Sanchez avait assuré au pied les premiers points, les locaux ont tenu bon face aux Palois dans ce premier acte, malgré l’essai de Laporte avant la pause, pour mener 16-10.
La deuxième période sera beaucoup plus compliquée, surtout quand Whitelock conclura une séquence de charges au près pour voir la Section revenir à deux points des Coujoux (19-17). Les hommes de Collazo trembleront encore plus quand, à cinq minutes de la fin, Henry aura la pénalité de la gagne sous le pied, à vingt mètres des perches, le poteau les sauvant in-extremis. Et c’est même Sanchez qui aura le dernier mot pour entériner une victoire précieuse, synonyme d’infime espoir car, malheureusement pour eux, Perpignan n’a pas chuté à domicile.
Une victoire catalane qui rapproche aussi un peu plus les Palois du barrage pour le maintien.
Perpignan (13) – Racing 92 (7) 30 – 21
Des Catalans à réaction
Les Perpignanais ont encore fait preuve de combat et de détermination pour revenir dans une partie qui était en train de leur échapper face à des Racingmen incapables de tuer la rencontre.
Menés 8-11, à la pause, après un carton rouge (Lemalu et Bresler) et un essai (Oviédo puis Taofifenua) de chaque côté, les locaux se sont accrochés, au retour des vestiaires, pour répondre aux attaques tranchantes des visiteurs. Lotrian et Crosdale répondaient successivement à l’essai de Chouzenoux pour passer devant (21-16), puis Oviédo (encore lui) à celui de Fickou pour creuser l’écart (27-21), aidés par les échecs successifs de Russel, alors que Tedder ne manquait aucune occasion de scorer et distancer définitivement les ciel-et-blanc.
Encore un déplacement manqué par les hommes de Travers qui devront batailler jusqu’au bout pour préserver une sixième place bien éphémère, en attendant le match de Bordeaux.
Quant à l’USAP, elle devra serrer les fesses jusqu’au bout avec un calendrier peu favorable à aller titiller les Palois, un œil surtout dans le rétroviseur.
Stade Français (3) – Toulouse (1) 19 – 10
Un bien triste Clasico
Il fallait bien une équipe toulousaine largement remaniée pour que le Stade Français ressorte vainqueur de cette purge qui a réussi l’exploit de blesser le seul international sur la feuille de match, Jaminet sortant grimaçant sur civière, juste avant la pause. Bravo !
Pas de Ramos, donc, ni de Dupont, de Ntamack, de Jelonch, de Cros, de Flament, de Meafou, de Marchand, de Mauvaka, de Baille, d’Aldegheri, de Lebel, de Capuozzo et de Barassi, pour vous faire une idée de ce qu’aurait pris les Parisiens, privés seulement de Macalou, si un seul de ces absents était venu renforcer les seconds couteaux du père Mola.
Le match aura duré vingt minutes, le temps pour chaque équipe d’inscrire un essai, par Etien, puis Fouyssac, et à Jaminet de compléter par la transformation et une pénalité, avant de quitter les siens.
Les hommes de Quesada ont mené 13-10, à la pause, et profité de l’indiscipline des visiteurs, en seconde période, pour enquiller deux pénalités de plus, par Segonds, et rentrer au vestiaire par la plus petite des portes.
Je le répète, cette équipe est une anomalie sur le podium, plus opportuniste sur ces derniers matches qu’aussi talentueuse en début de saison. La chute sera terrible lors de son barrage, même à Jean-Bouin.
Quant au XV des absents toulousain, il a déjà la tête à Dublin.
Bordeaux (4) – Lyon (6) 23 – 9
L'UBB est parvenue à se défaire du Lou, grâce à deux essais en fin de match, signés Lamothe et Depoortere, et remonte à la quatrième place.
Plus d'infos à suivre...
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
On vous sert un Grand Chelem à la crème anglaise…
Nous y voilà ! la finale tant attendue, un Crunch de titanes, à Twickenham !
Avec la crème de la crème du rugby au féminin, ces Red Roses, numéro un au classement mondial, qui ont éliminé à la sulfateuse tous leurs adversaires, sauf les Black Ferns, en finale du dernier Mondial, et parfois nos Bleues quand elles parviennent à se surpasser.
C’est tout ce que l’on souhaite à nos Féminines tricolores, inscrire un nouveau Grand Chelem à leur palmarès (déjà 5 sur 6 titres) même si, cette saison, elles sont loin d’être favorites.
Au programme de la 5ème et dernière journée du VI Nations, samedi 29 avril :
Angleterre – France, à 14h à Twickenham (diffusion France TV)
Italie – Pays de Galles, à 16h30
Écosse – Irlande, à 20h30
En parallèle, les demies de coupes d’Europe tenteront de rivaliser, avec au programme*, le samedi 29 avril :
Leinster – Toulouse, à 16h Champions Cup (diffusion France TV)
Scarlets – Glasgow, à 18h30 Challenge Cup
Puis dimanche 30 avril :
Toulon – Trévise, à 13h30 Challenge Cup (diffusion France TV)
La Rochelle – Exeter, à 16h Champions Cup (diffusion France TV)
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de BeIn Sports