Les brèves d'Ovalie - Edition n°522
Un Racing en E Street Band !
TOP 14... 24è journée Racing 92 (4) – Bayonne (8) 55 – 14
Quand Russel se prend pour le Boss
À une semaine de la venue de la star américaine, Bruce Springsteen, dans l’arène du club francilien, à Paris-La-Défense, pour ses deux seuls concerts en France, les Racingmen ont semblé être habités par l’énergie de son E Street Band sur scène, enflammant leur public dans un show d’enfer.
C'est que les hommes de Travers ont voulu remettre à l’endroit la hiérarchie du TOP 14 en remettant à leur place les promus bayonnais, incroyables de culot depuis le début de saison, à l’image de leur maître à jouer, Camille Lopez, encore décisif ce samedi.
Seulement, cette fois, les Basques sont passés à travers.
Le duel entre deux concurrents directs aux phases finales a d’abord été équilibré dans le premier acte, avec une prise en mains du match du bout du pied de Russel, punissant l’indiscipline basque, tandis que les visiteurs s’en remettaient à la vista de Lopez pour le premier essai de Martocq, à la demi-heure de jeu (6-7).
Mais la partie allait basculer, juste avant la pause, sur une relance fantastique de Russel qui envoyait Habosi à dame et le jeu sur d’autres rails, un peu comme si Bruce Springsteen envoyait Born To Run à la suite de Tenth Avenue Freeze-Out pour un deuxième acte de folie.
Le maître à jouer écossais s’est clairement pris pour le Boss sur scène en envoyant du jeu pendant quarante minutes, assurant chorégraphie de passes et chistéras, à faire vibrer le public et danser Fickou d'entrée dans l’en-but, telle Courtney Cox sur Dancing In The Dark.
Dix minutes plus tard, Russel, encore lui, trouvait Imhoff, à l’intérieur, pour un pas de danse plein axe, démontrant tout son potentiel offensif comme sur un Prove It All Night. Les Bayonnais, bouche bée, ne semblaient pas avoir leur mot à dire sur cette deuxième période springsteenienne à sens unique. Pourtant, à un moment donné, sur une pénalité rapidement jouée, le petit Huguet s’emparait de la balle avec ses doigts pour franchir la ligne et redonner un peu d’espoir aux visiteurs (27-14).
Mais aussitôt derrière, les Franciliens ne se laissaient pas endormir avec une comptine basque et revenaient sur scène avec un jeu plus rock and roll et, surtout, l’envie de récupérer le bonus offensif. Sanconnie, puis Kamikamica, s’engouffrèrent alors avec rage, tour à tour, dans un intervalle tels des chiens enragés entonnant The Promised Land, histoire de mettre tout le monde d’accord avec un sixième essai, à huit minutes du terme.
The dogs on Main Street howl 'Cause they understand If I could take one moment into my hands Mister I ain't a boy, no, I'm a Racingman And I believe in a promised land.
Mais, comme avec le Boss, la fête n’allait pas s’arrêter de si tôt, les trois-quarts en jambes de la soirée, Fickou et Habosi, y allèrent de leurs doublés respectifs, comme Springsteen aime à parachever ses show d’un flamboyant Thunder Road, histoire de laisser au passage un message au petit poucet du championnat dont le masque vient de tomber.
It’s a town full of losers and I’m pulling of here to win !
C’est clair, le Racing se hisse dans le TOP 6 et devrait voir les phases finales tandis que les Basques ont sans doute dit aurevoir à leurs chances de qualification.
Par contre, samedi prochain, la récéption de Toulon a été déloclisée au Havre pour laisser l'Arena parisienne au véritable E Street Band, le temps de deux matchs de rugby en un seul concert. Le Boss joue à un autre niveau !
Les autres matches en bref…
Toulon (7) – La Rochelle (2) 8 – 23
La désillusion
Après une qualification brillante pour la finale de la Challenge Cup, tout comme leurs adversaires du jour pour celle de la prestigieuse Champions Cup, les Toulonnais sont passés à côté d’une rencontre pourtant cruciale pour la qualification aux phases finales.
On s’attendait à ce que les visiteurs rochelais fassent tourner leur effectif, forts de leur seconde place, avec une bonne longueur d’avance sur leurs poursuivants, il n’en a rien été ; Bien au contraire, les coéquipiers d’Alldritt ont offert une leçon de culot et d’efficacité au public du Vélodrome médusé.
Dès la première pénalité, au bout de cinq minutes, et le choix de la penaltouche qui envoyait Skelton dans l’en-but, pour leur premier essai, ça en disait long sur la confiance des Maritimes.
Qui plus est, avec un Hastoy des grands jours, quand l’ancien Rochelais, West, ratait son match et coûtait cher au pied à son équipe, manquant une pénalité et la transformation de l’égalisation toulonnaise, sur l’essai de Kolbe, vingt minutes plus tard.
Logiquement menés 5-10, les Varois ne parviendront jamais à remonter la pente en seconde période, encaissant un deuxième essai, en fin de match, par Hatherell, après avoir subi la loi des avants Jaune et Noir.
Si Toulon peut encore croire à un éventuel barrage, cela va rester compliqué à obtenir face à des adversaires directs et sérieux, comme le Racing et Bordeaux. Quant au Stade Rochelais, les demies sont désormais en poche.
Montpellier (10) – Brive (14) 26 – 27
L’ultime claque
Les champions de France ont définitivement dit aurevoir aux phases finales, et peut-être même à la Champions Cup, après avoir perdu face à la lanterne rouge qui, elle, s’est offert une lueur d’espoir dans sa lutte au maintien, revenant à quatre longueurs de Perpignan.
Pourtant, en supériorité numérique depuis la 22ème minute, après le carton rouge contre Muller, les Montpelliérains n’ont jamais réussi à tuer une rencontre à la portée de leur armada. Pire les Coujoux les ont fait déjouer autant que possible, en verrouillant le match et leur défense, n’encaissant qu’un seul essai en première mi-temps, par Bouthier, Garbisi manquant tous ses coups de pied (0/3).
Le second acte allait s’ouvrir et sourire à Bouthier qui reprenait le but. Mais les Brivistes sont parvenus à répondre à chaque essai local, Ferté à celui de Tisseron, un essai de pénalité à celui de Chalureau, et enfin, au bout du bout, au-delà de la sirène, Bruni à celui de Lucas, Sanchez parachevant cet exploit, avec la transformation de la gagne.
Il suffira d’une victoire de plus que les Catalans aux Coujoux pour se sortir d’une descente directe en PRO D2. Ce serait énorme et cela nous offrirait deux dernières journées à suspense.
Lyon (5) – Perpignan (13) 41 – 31
Sur le fil
Les Lyonnais ont bien failli subir le même sort que les Montpelliérains, face à de valeureux Catalans qui jouaient leur vie dans ce TOP 14. Une victoire et ils envoyaient pratiquement Brive en PRO D2.
Car si les locaux ont logiquement pris le dessus en première période, avec trois essais de belles factures, signés Godwin, Marchand et Saghinadze, auxquels a répondu timidement Brazo, pour mener 24-16, le second acte a été à l’avantage des visiteurs, plus entreprenants.
D’entrée, Laborde prenait le score avec une pénalité et Rodor marquait le second essai catalan pour l’égalisation qui allait mettre le doute dans les têtes rhodaniennes. Si Doussain passait une pénalité pour respirer (27-24), le dernier quart d’heure amorcera des sueurs dans la défense locale, Tuisova offrant un essai à Séguéla, renversant le match (27-31).
Il faudra attendre les deux dernières minutes pour voir deux essais sortis de nulle part, signés Couilloud, sur une interception bien sentie par le demi de mêlée, puis Gomez-Kodela, sur une transversale de Doussain, précieux depuis son entrée.
Perpignan repart à vide, en moins de deux minutes, et devra batailler pour préserver sa place de barragiste pour le maintien, tandis que Lyon savoure sa place dans le TOP 6 pour espérer jouer un barrage.
Clermont (9) – Stade Français (3) 32 – 16
Un sursaut laborieux mais bonifié
Les Clermontois ont souffert pour venir à bout d’une équipe parisienne qui a pris les points que leur hôte a bien voulu lui offrir, une habitude des Jaunards dont la générosité n’a d’égale que la bêtise et la maladresse dans leurs bonnes intentions.
Passer un sale premier quart d’heure, l’ASM, elle connaît bien et cela n’a pas manqué pour ce retour au Michelin, après trois déplacements à regrets. Premier ballon dans les mains de Coville dans le camp auvergnat et première passe décisive pour Macalou, le Stade Français s’envolait au score 0-10 sans la moindre offensive, hors ballons rendus par les locaux.
Car la possession est clermontoise mais l’efficacité poussive, Moala et Fourcade, les messieurs plus de l’équipe, arrachant deux essais quand Plisson n’en transformait qu’un sur deux pour regagner les vestiaires avec quatre longueurs de retard (12-16). Désolant !
Heureusement la seconde période sera plus heureuse, même si laborieuse jusqu’au dernier quart d’heure, avant qu’enfin Beria et penaud concrétisent les temps forts des Jaune et Bleu, décrochant même un bonus offensif auquel le public, venu nombreux, ne croyait plus. Les Parisiens avaient fini par lâcher la partie, usés par les salves intensives du volcan d’Auvergne. Merci Fourcade !
Clermont a désormais le destin de sa prochaine Champions Cup entre les mains, il lui suffit de remporter les deux derniers matchs, à Bayonne, puis à nouveau, au Michelin, face au Racing.
Paris conserve sa place sur le podium mais avec des concurrents morts de faim au cul qui pourraient bien lui faire perdre son barrage à domicile.
Pau (12) – Castres (11) 40 – 3
Le carton palois
Les Castrais n’ont pas été invités dans ce match, le score en témoigne. Les Palois se sont régalés au Hameau, inscrivant cinq essais dont un doublé de Gailleton et ceux de Gorgadze, Gordona et Rey.
La Section a sauvé sa peau dans l’élite et laisse désormais Peprignan et Brive se disputer les deux dernières places. Le CO, lui, ne semble plus rien jouer, sa saison étant déjà sauvée.
Toulouse (1) – Bordeaux (6) 31 – 17
Le leader taille patron
Après une première période équilibrée et de grande intensité avec cinq essais de part et d'autre (Meafou, Roumat et Willis contre Bielle-Biarrey et Timu), Toulouse a géré le second acte avec beaucoup de maîtrise pour contenir les ardeurs girondines et inscrire un essai supplémentaire par son maître à jouer, Antoine Dupont, encore extraordinaire. L'entrée furtive de Jalibert n'y aura rien fait. L'UBB restera fanni après la pause.
Toulouse est qualifié en demie et sera difficile à aller chercher en phase finale.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Une avant-dernière cruciale !
À J-2, les enjeux sont désormais clairs :
- La Rochelle et Toulouse sont en demies.
- Paris, Racing, Lyon, Toulon, Bordeaux et Bayonne se disputent une place de barragiste.
- Bayonne, Clermont, Montpellier et même Castres sont toujours en lice pour décrocher la 8ème place qualificative en Champions Cup.
- Perpignan et Brive se livrent un duel à mort pour éviter la dernière place.
Avec un avantage, dans chaque cas, pour les premiers cités. Seul, Pau, n’a vraiment plus rien à jouer, en dehors du plaisir. Et rien que pour ça, ils seront encore plus difficiles à battre et donc plus intéressants à voir.
Au programme* de la 25ème journée du TOP 14, dès le samedi 13 mai :
Perpignan – Toulouse, à 15h
Bayonne – Clermont, à 17h
Bordeaux – Pau, à 17h
Brive – Castres, à 17h
Montpellier – La Rochelle, à 17h
Racing 92 – Toulon, à 21h05
Puis, dimanche 14 mai :
Stade Français – Lyon, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 12 féminin
Place à la dernière journée de la phase régulière le week-end du 13-14 mai afin de lever le dernier suspense entre Lons-SP et Rennes avant les quarts de finale déjà établis :
- Bordeaux (1) – SV Lille ou Bobigny (4)
- Grenoble (2) – Toulouse (3)
- Blagnac (1) – Lons SP ou Rennes (4)
- Montpellier (2) – ASM Romagnat (3)
Retrouvez les résultats* et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
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