Les brèves d'Ovalie - Edition n°556
PUTAIN DE COUPE À TRÈFLE ! /
VI NATIONS... 1ère journée France – Irlande 17 – 38
Belote, rebelote et fichtre, on perd !
Vendredi soir, dans un Stade Vélodrome archi plein, comme pour un concert du Boss, nos Français n’étaient pas loin du capot, après avoir laissé les Irlandais jouer le match à leur main, à Trèfle forcément, alors que nos Bleus avaient à cœur de faire de cette partie une démonstration bien marseillaise avec toutes les cartes en main
– même sans le neuf, un dénommé Dupont – et un public acquis à sa cause.
Et pour causer, ça a causé, depuis ce quart de finale jusqu’à hier, avant de causer du tort aux coéquipiers d’Alldritt qui sont complètement passés au travers.
La seule chose que notre XIV de France n’a pas perdu, au bout de 80 minutes insipides, en infériorités numérique et stratégique, c’est cette « manille » de jouer à l’envers face à un adversaire coriace qui connaît toutes les combines pour voir le jeu lui sourire.
Pas étonnant que la première carte retournée par Monsieur Dickson a été jaune, contre un Willemse fautif qui pensait couper le jeu d’attaque de l’adversaire avec tout son cœur, alors qu’on lui avait bien dit de se tenir à carreau.
– Ah ! parce que c’est atout trèfle ?
C’est toujours la même chose quand tu joues avec un coéquipier qui a toujours la tête ailleurs qu’au jeu.
– Bah oui ! Tu ne vois pas que, depuis le début du match, l’atout est à trèfle et qu’ils ont fait le premier pli par le pied de Crowley ? Cesse d’être hors-jeu et suis un peu !
C’est vrai qu’ils avaient la main sur la partie à faire tomber leurs atouts, les uns derrière les autres, en supériorité numérique et dans tous les secteurs du jeu, à part, peut-être, la mêlée fermée.
– Merci de nous laisser un espoir !
Profitant des espaces, le XV du Trèfle enchaînait les plis, par Gibson-Park, bien servi par l’intenable Aki, pour le premier essai, avant que Beirne ne double la mise, un quart d’heure plus tard, échappant au plaquage de Danty, dépassé, comme le reste de la défense tricolore, revenue pourtant à quinze.
Pas pour longtemps, puisque Willemse continuait de tenter ses coups à cœur qui débordait de sa main et de son épaule, encore trop hautes. Monsieur Dickson voyait logiquement rouge contre cette carte un peu trop violemment posée.
Pourtant, cela n’a pas empêché notre XIV de France de continuer à jouer à cœur, dans les dernières secondes de ce premier acte manqué.
– Et toi, tu lui balances l’as de cœur, tout Penaud que tu as ??
– Oui mais tu vois, lui, il est passé, cette fois !
C’est vrai. On s’est soudain mis à croire à un renversement de jeu, après cet essai prodigieux de l’ailier bordelais, bien emmené par un Mauvaka retrouvé.
Mais un jeu de cartes dépend des cartes que tu as entre les mains. Et dès le retour des vestiaires, à un de moins contre ce XV du Trèfle – numéro un mondial, avant la désillusion en Coupe du monde, tombant sur le fil, en quarts de finale, contre de fabuleux All Blacks, dans ce qui a été le meilleur match de la compétition – notre XIV tricolore n’a pas eu les moyens de rivaliser et s’est contenté de jouer à la couleur imposée par son adversaire.
Si Gabrillagues maintenait l’espoir avec un pli de plus (répondant au troisième essai irlandais, conclu d’entrée par Nash), grâce à un bon ballon porté lui ouvrant l’espace pour aller à dame, les finisseurs de Galthié n’apporteront rien de plus et n’empêcheront pas les derniers plis Irlandais.
– Belote et rebelote !
Deux derniers essais, sur des ballons portés d’école celtique, d’abord, par Sheehan (à 14 contre 14, après le carton jaune contre O’Mahony) puis Kelleher, dans les dernières minutes, comme le dernier coup de lame dans le cœur des Bleus, dépités au Vélodrome, devant un public médusé.
– Il a dû y avoir maldonne dans la stratégie tricolore !
Cette fois, on ne pourra pas incriminer monsieur Dickson, même si sa nationalité anglaise ne jouait pas en sa faveur. Les Bleus démarrent de la pire des façons le tournoi, comme ils avaient fini leur Coupe du monde, la tête à l’envers, le moral dans les chaussettes, dans le fond desquelles il a préféré rester, à moins que le panache qui a fait leurs beaux jours ne soit toujours terré quelque part dans les vestiaires du Stade de France.
En attendant de soigner le blues de nos Bleus pour qu’ils retrouvent le beau de leur jeu, le tournoi continue dans une sale ambiance.
– C’est à qui de donner ?
Au XV du Chardon, à Murrayfield, samedi prochain !
Les autres matches en bref…
Italie – Angleterre 24 – 27
Un bon point pour la Squadra
Samedi après-midi, à Rome, la Squadra Azzura a démarré tambour battant son premier match du tournoi, dominant les Anglais de la tête et des épaules, durant le premier acte. Deux essais somptueux en moins de trente minutes, par ses deux ouvreurs alignés, Garbisi puis Allan, tandis que les hommes de Borthwick peinaient à recoller au score, grâce à un essai de Daly et le pied de Ford.
Menés 17-14, au retour des vestiaires, le XV de la Rose a haussé son niveau d’intensité et de jeu, inversant les rôles et étouffant les locaux d’entrée par un essai de Mitchell pour repasser devant et reprendre le match en mains.
Mais les Italiens ne se laissaient pas abattre pour autant, et jusqu’au bout s’arrachèrent pour marquer ce troisième essai et décrocher à minima un point de bonus défensif, bien mérité. Merci Ioane dont le numéro phénoménal a bluffé toute la défense britannique.
Une défaite bonifiée, avec un essai de plus que les Anglais, de quoi réjouir Quesada, adjoint de Crowley.
Pays de Galles – Écosse 27 – 26
Deux matches, deux victoires, deux bonus
Dans la foulée, dans l’antre du Millennium Stadium de Cardiff, on a assisté à deux rencontres complètement incroyables et à sens unique.
La première a duré 43 minutes et a vu le XV du Chardon rouler sur la défense locale, éteignant le feu des Dragons qui avaient oublié d’entrer dans le match, le temps d’inscrire trois essais par Schoeman et Van der Merwe, auteur d’un doublé, deux fois bien servi par un Russel impérial.
La seconde, au retour des vestiaires, a été complètement folle, sonnant la révolte des Diables Rouges, méconnaissables durant les 37 dernières minutes, et ravivant les chants en tribune en même temps que les essais tombaient dans l’en-but calédonien. Quatre, pour un bonus offensif alors impensable, signés Botham, Dyer, Wainwright et Mann, laissant espérer une remontada victorieuse comme seuls les Gallois savent faire.
Mais les Écossais tiendront bon, à deux doigts d’inscrire l’essai du bonus, sur le fil, en vain mais néanmoins en vainqueur, sur le cumul des deux matches, d’un tout petit point. Le XV du Poireau peut se consoler de repartir avec les deux points des deux bonus.
Les Bleus sont avertis : en Écosse, la semaine prochaine, ou au Pays de Galles, un peu plus tard, il sera compliqué d’y décrocher une victoire.
Clsst. : 1-Irlande, 5 pts (+21) – 2- Angleterre, 4 (+3) – 3-Écosse, 4 (+1) –
4-Pays de Galles, 2 (-1) – 5-Italie, 1 (-3) – 6-France, 0 (-21)
La 1ère journée du tournoi des Bleuets en bref….
France U20 (4) – Irlande (3) 31 – 37
Dommage !
Samedi soir, au lendemain de désastre, à Aix-en-Provence, les Irlandais ont donné le ton du match, comme leurs ainés. Un premier essai d’autorité qui a aussitôt fait réagir nos Bleuets, pas comme leurs grands frères, répondant du tac-au-tac par un capitaine exemplaire, Castro-Ferreira.
Et plutôt deux fois qu’une, quand le XV du Trèfle en herbe récidivait, quelques minutes plus tard, pour une égalité parfaite qui aurait dû rester à la pause, si une faute, après la sirène ne redonnait l’avantage aux mini Celtes (14-17).
Menés, alors qu’il y avait la place pour mieux dans un premier acte enjoué et prometteurs, les Bleuets ont pris les devants, relançant un formidable chassé-croisé haletant, Gavin répondant à Tuifua, puis Perrin à Tracy, qui ramènera les deux équipes à égalité, à huit minutes de la fin (31-31).
Mais comme à la fin du premier acte, l’indiscipline française offrira deux fois l’opportunité au XV du Trèfle de cueillir la victoire, par excès d’envie ou de zèle, à deux doigts de tuer le match.
Dommage, il y avait la place, d’enrayer plus tôt cette belle machine irlandaise et de terminer sereinement le match. C’est que cette nouvelle génération qui succède aux champions du monde 2023 a encore beaucoup à apprendre. ET ces deux points de bonus lui ouvrent la voie pour espérer encore remporter le tournoi.
Car les favoris sont les Anglais qui recevront l’Irlande, quand les Bleuets auront l’occasion de les recevoir au Hameau, pour ce qu’ils espèrent être une finale. On le leur souhaite. En attendant, il faudra aller cherche un bonus offensif en Écosse, vendredi prochain, car tous les points risquent de compter.
Les autres matches : Pays de Galles (2) – Écosse (5) (37-29) ; Italie (6) – Angleterre (1) (11-36).
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
La 14ème journée de TOP 14 en bref…
Perpignan (11) – Racing 92 (4) 26-5
Un grand écart en leurre
À Aimé-Giral, samedi après-midi, en ouverture de cette 14ème journée, les Catalans, avant-derniers, recevaient le leader, descendu de son nuage, sans ses cadres, dans le sud de la France.
Comme la semaine dernière, à la maison, face aux Toulousains, les Racingmen ont autant déçu que les Perpignanais nous ont éblouis, dans le combat et les intentions offensives.
Avec quatre essais (Dupichot, Écochard, Veredamu et Ruiz, à la toute dernière minute), les hommes d’Azéma n’ont laissé que des miettes aux visiteurs, auteurs d’un seul essai, en première période, par Tarrit.
Beaucoup de trous d’air dans la défense francilienne qui ont de quoi inquiéter Lancaster, si ses hommes devaient enchaîner les défaites, tant le grand écart au classement était invisible sur le terrain.
Oyonnax (13) – Stade Français (1) 19-23
Paris reprend la tête
À Charles-Mathon, les Parisiens ont réussi à s’octroyer une victoire dans une fin de match à leur avantage et sous la botte plus adroite de Henry, là où Miotti échouait pour la pénalité de la gagne un peu plus tôt.
Pourtant les Oyomen ont dominé le premier acte (16-10), grâce à l’essai de Millet, avant de se faire reprendre in-extremis, juste avant la pause, par Delbouis, puis au retour des vestiaires par Ward, pour les deux essais parisiens. Et l’indiscipline des locaux fera le reste pour offrir aux visiteurs la victoire et la place de leader.
Le point de bonus défensif est un moindre mal pour les battants et malheureux Aindinois, laissant les Montpelliérains au fond du classement.
La Rochelle (8) – Montpellier (14) 18-10
Solides Maritimes
À Marcel-Deflandre, les Rochelais ont fait un match sérieux, à défaut de spectaculaire, pour défier la lanterne rouge, venue armée et déterminée à faire un coup pour sortir de son marasme.
Après une première période étriquée et peu productive (6-3), dès le retour des vestiaires, West et Kerr-Barlow ont sonné le réveil de leurs coéquipiers, envoyant Dulin puis Botia à dame pour les deux essais maison, Hastoy passant le reste des points au pied.
De leur côté, les Cistes ont réagi et bataillé pour inscrire leur seul essai, à sept minutes du terme, par Erdocio, Carbonel ayant ensuite une pénalité pour décrocher un précieux point de bonus défensif. Mais le MHR ne sera pas récompensé de ses efforts, désormais à deux longueurs d’Oyonnax, au grand dam de Collazo et consorts.
Clermont (6) – Lyon (12) 38-21
Le festival des Jaunards
En une mi-temps, les Clermontois ont réjoui le public du Michelin qui a cru rêver en voyant son équipe croquer le Lou avec des crocs de morte de faim, avec cinq essais comme plats sans résistance. Encore un grand Raka, avec un doublé en trois minutes, comme un grand Yato, avec un autre doublé en neuf minutes, Jurand s’interposant pour le cinquième.
À une minute de la pause, l’ASM menait 33-0.
Et puis, cette minute fatidique de fin d’acte, a offert l’opportunité aux Lyonnais de revenir, par l’irrésistible Couilloud, y allant de son doublé, au retour des vestiaires, freinant les velléités des Jaunards, sans doute pris de doutes, mais sommés de se réveiller comme un volcan, avant que Kpoku ne les prive du bonus offensif, si facilement acquis. Et c’est le prometteur Darricarrère, qui s’était déjà illustré à Castres, chez son père, qui a assuré ce bonus, juste avant, sur un service parfait d’Urdapilleta, son compagnon de banc, entré simultanément.
Une victoire bonifiée qui place, pour la première fois, les Auvergnats dans le TOP 6. Pourvu que ça dure !
Pau (9) – Castres (7) 33-44
Sam Whitelock, la poisse ?
Depuis que la star néo-zélandaise est arrivée à Pau, sa nouvelle équipe n’a pas gagné un seul match, signant sa quatrième défaite consécutive en championnat.
Pourtant tout avait bien démarré pour les Palois, avec deux essais en cinq minutes, par Robson, puis Gailleton. Trop bien, il faut croire, car la réplique castraise ne s’est pas fait attendre, avec deux répliques, en cinq minutes, signées Botitu et Popelin.
Le chassé-croisé a offert un premier acte spectaculaire, Peysson répondant à Maddocks, et Simmonds prenant le dessus au pied sur son homologue Le Brun qui n’avait pas encore dit son dernier mot.
Car le jeune ouvreur tarnais enquillera pas moins de trois pénalités et une transformation, dans le second acte, faisant plier les locaux, grâce à deux nouveaux essais, dont un de pénalité, puis un autre de Hulleu.
Pau est sorti du TOP 6 après y avoir passé tout ce début de saison, jusqu’à l’arrivée de… Non, il ne porterait pas la poisse, quand même, ce Whitelock !
Toulouse (2) – Bayonne (10) 46-26
Sacré Dupont !
Je ne sais si c’est son absence dans le XV de France, vendredi, ou sa présence, samedi, à Toulouse qui fait le plus parler, mais ce qui est sûr, c’est qu’on a un sacré génie qui n’a pas fini de faire parler de lui, jusqu’aux JO de cet été. Et le reste, n’est que de la prose pour journalistes en manque de sensations sur le terrain que les Bleus ne savent plus fouler avec le panache qu’inspire ce phénomène.
Bref, samedi soir, à Ernest-Wallon, notre numéro 9 du 15 qui jouait en 10 comme on joue à 7 a tout simplement brillé en maestro d’une partie enflammée.
C’est que les Basques ont répondu sous la baguette de Lopez, obligeant les champions de France a surenchérir dans le jeu et l’efficacité, décrochant le bonus offensif, après la sirène, pour leur 7ème essai qui envoyait le Stade Toulousain au septième ciel, en tête du championnat, à hauteur de l’autre Stade.
Sept essais, je disais, dont la moitié amenée par des actions extraordinaires de Dupont, génie incontestable (ça va, j’en fais assez trop ?), auteur d'un essai au milieu de ceux de Bituniyata, Ahki, Willis, Barrassi et enfin Mallia pour celui du bonus offensif.
Quatre essais pour les Bayonnais, auteurs d’une belle partie, conclus par Giudicelli, Tiberghien, Martocq et Erbinategaray (mon dieu que les noms des rugbymen sont une vraie torture pour les chroniqueurs, encore plus à écrire qu’à prononcer !)
Toulon (5) – Bordeaux (3) 32-37
Un Bordeaux au culot
Dimanche soir, en clôture de cette journée, l'UBB a réalisé un grand coup à Mayol, après un démarrage tonitruant et un final époustouflant.
Tambwe inscrivait le premier essai, dès la première minute, avant que les Toulonnais ne répondent, par Gigashvili, et ne reprennent le match à leur compte, avec deux nouveaux essais, par Fainga'anuku et Tolofua, pour mener 22-13, à la pause.
Au retour des vestiaires, les hommes de Bru recollèrent au score sur un ballon porté, conclu par Latterrade, quand Fainga'anuku signa un doublé pour reprendre le large. Dès lors, Garcia et ses trois-quarts soufflèrent un vent de folie qui envoya Buros puis Depoortere à dame, renversant le match dans un chassé-croisé haletant.
Bordeaux a parfaitement su pallier à l'absence de ses stratèges internationaux, derrière, avec beaucoup d'orgueil et de détermination, après leur défaite à Chaban, la semaine dernière. L'UBB se hisse à hauteur des leaders stadistes parisien et toulousain.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le Tournoi supplante le TOP 14…
Après une première journée de doublons, le TOP 14 prendra une semaine de vacances pour revenir pendant celle du tournoi. Une alternance en leurre pour les clubs quand même privés de la plupart de leurs cadres internationaux, comme à La Rochelle, Toulouse ou Bordeaux.
En attendant, la semaine prochaine, à Murrayfield, les Bleus vont tenter de réagir et sortir de leur torpeur d’après Coupe du monde, après la grosse claque reçue au Vélodrome.
Au programme* de la 2ème journée du VI Nations, dès le vendredi 9 février :
Écosse – France U20, à 21h
Puis le samedi 10 février :
Écosse – France, à 15h15
Angleterre – Pays de Galles, à 17h45
Enfin, dimanche 11 février :
Irlande – Italie, à 16h
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de France TV et de L’Équipe TV (pour les U20)
Du côté de l’Élite 1 féminine
Retrouvez tous les résultats* et le programme sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
(*) Faute de suivi médiatique en direct, je ne commente plus les résultats
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