Quand le jeu se fait castrais !

TOP 14... Les demies,                          Montpellier – Castres         19 – 22 

Impuissant !

Le jeu des hommes de Galthié, réputé bien monté, avec du volume, d’habitude osé, exhibitionniste même, plein d’entrain, de quoi faire tourner la tête à des jeunes XV sans défense qui feignent de résister au départ pour mieux ensuite se laisser prendre, n’a pas été capable de se hisser à la hauteur de l’envie, du désir de bien faire, et encore moins d’enfoncer le clou de sa forme du moment.

Non, contre tout prono, samedi après-midi le jeu de la bande à Trinh Duc… ben, il ne bandait plus !

Dans cette deuxième demi-finale qu’accueillait le grand stade lillois Pierre Mauroy et dans une ambiance des plus chaudes sous un soleil qui avait pris des airs de grand sud, le rugby montpelliérain en a pris un sacré coup, non derrière la tête, mais bien entre les jambes coupées de ses trois-quarts, castré par une leçon de réalisme et de pragmatisme du champion de France au coup de pied qui fait terriblement mal.

Et ce coup de pied qui aura coupé l’envie aux héraultais de continuer l'aventure au point d’en perdre la tête sur la dernière action qui fait aujourd’hui débat (je vais y revenir), ce n’est pas Kockott qui s'en est chargé, mais le vétéran de l’équipe, fraîchement entré avant les prolongations, Baï, qui a ajusté un drop assassin juste en fin de la première période du temps supplémentaire.

Car le duel au pied entre Trinh Duc et Kokott se sera neutralisé, 14 points de part et d’autre, le tarnais sud-africain prenant toujours les devants quand le montpelliérain le rattrapera à temps.

En première période, le jeu a bien tenté de montrer les dents mais a été vite cadenassé notamment par la rigueur défensive des castrais qui ne s’en sont pas contenté et sont même parvenus à mordre les premiers par Claassen avant que Ranger bien combiné avec Trinh Duc ne réponde dans la foulée.

10-13 à la pause. Le match bascule après l'heure de jeu quand l’ouvreur du quinze de France d’avant PSA fait passer son équipe devant pour la première fois (19-16). On se dit que Montpellier va accélérer et mettre le match dans sa poche.

Mais ce serait vite oublier que le sud-africain, qui pourrait retrouver la sélection française bien avant François, ne part jamais du terrain sur la pénalité de son adversaire. Ne partez pas, c’est la mienne !

Et il rince tout le stade d’une égalisation qui nous offre une prolongation de vingt minutes.

19-19, le speaker s’empresse de préciser que l’égalité n’est pas parfaite puisque le drop de début de rencontre de Trinh Duc vaut moins qu’une pénalité de plus de Kockott.

Et cette phrase anodine d’un homme qui n’a rien à voir avec le jeu sur le terrain, derrière son micro, va faire basculer la rencontre quand Baï passe son drop et invalide du même coup l’affirmation du speaker en cas de nouvelle égalité.

22-19, il reste cinq minutes. Montpellier a l’occasion d’égaliser à 25 mètres des perches, légèrement excentré. Mais là, dans les têtes du staff, des joueurs et même des arbitres de touche, paraît-il, c’est la confusion.

"Mais si on égalise, on a perdu !"

Bah non. Et Montpellier décide de jouer la pénaltouche, perd le ballon derrière et s’en suit une course poursuite vaine pour tenter de remettre la main dessus.

Un dernier en-avant montpelliérain scellera cette rencontre et la défaite des hommes de Galthié, abattus.. moins par ce fait de règlement que par le constat alarmant de cette impuissance à retrouver de la superbe dans leur jeu, étouffé par un savoir-faire bien castrais et contrarié par le talent aussi qu’il y a chez les champions de France.

Comme Dulin, impressionnant et précieux, se sortant de toutes les mauvaises situations dans ses 22 pour donner de l’air à sa défense.

Je ne sais pas si le rugby se sortira, lui, gagnant avec ces nouvelles équipes qui forment désormais le paysage de ces phases finales et dont la philosophie première est d’empêcher le jeu de se reproduire, même quand cela est fait avec brio et efficacité comme c’est le cas encore avec Castres.

Le champion national va pouvoir défendre son titre, jusqu’à la dernière marche, à nouveau face à l’autre champion, d’Europe qui est parvenu, lui, à se défaire d’un adversaire courageux mais limité.

Toulon – Racing Métro         16 – 6

Sans jeu, on ne peut aller bien loin.

Ouf ! C’est ce que retiendra, j'espère, la paire des Laurent ex-castraise qui vient de laisser filer son titre qu’elle ne partagera pas avec son nouveau club, le Racing Métro.

Car si Castres est un bon défenseur, il sait proposer du jeu avec ses trois-quarts de talent et la filouterie de son meneur et demi de mêlée Kockott.

Par contre le Racing-Métro, lui ne sait qu’être irréprochable en conquête, en touche notamment où a failli de manière inquiétante le quinze toulonnais. Pour le reste, les racingmen sont incapables de proposer quoi que ce soit si l’adversaire ne leur offre pas les contres comme ça a été souvent le cas avec des équipes plus joueuses comme Clermont récemment.

Bref, Toulon a géré sans briller.

Même Wilkinson a raté inhabituellement trois pénalités, ce qui ne l’a pas perturbé pour claquer un drop décisif en seconde période et maintenir sa petite avance.

Un match ennuyeux, vu des tribunes, sans ralentis, ni explications, tant il y avait trop, beaucoup trop d’arrêts de jeu de la part de l’arbitre.

Dix minutes en première période ont suffi à Habana pour nous régaler d’une rare accélération et à Giteau pour conclure avec la détermination qu'on lui connaît. Et puis plus rien.

Ca promet pour la finale, la même que l’an passé, quand on sait que les varois auront dans les jambes une autre finale, celle de la H Cup, qui, elle, promet d’être éprouvante physiquement, si ce n’est psychologiquement.

Je souhaite à Bernard et son groupe une issue favorable pour une fin de saison à la hauteur du spectacle et des investissements du boss.

Quant au doublé, H Cup-championnat, ce sera aux castrais aussi d’en décider.

Les autres demies

PRO D2

Agen – Narbonne     25 – 17         La Rochelle – Pau      35 – 18

Pas de surprises dans ces demi-finales où les locaux ont assuré leur finale pour le retour dans l’élite de l’un d’entre eux... seulement.

Belle Affiche !

Fédérale 1 (aller)

Lille – Montauban     17 – 12         Tyrosse – Massy       21 – 19

Boostés sans doute par la réception des cadors dans leur ville, les lillois se sont donnés une chance d’accéder à la PRO D2, même si le plus dur reste à venir lors du match retour à Montauban.

Du côté de Tyrosse, avecune si faible avance, on a du souci à se faire à Massy la semaine prochaine.

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La Champions Cup  (barrage d'accession, aller)

London Wasps - Stade Français      30 - 29

Les parisiens ont réussi la bonne affaire en Angleterre dans cette première manche du barrage pour accéder à la prestigieuse Champions Cup, première édition.

Ayant inscrit quatre essais contre trois, il ne leur reste plus qu'à l'emporter à Jean Bouin d'un petit point, samedi prochain (14h).

La semaine prochaine…

C’est surtout la finale de la dernière H CUP sous la gouvernance de l’ERC.

La 19^ème, celle qui va donner l’avantage à la France ou à l’Angleterre, chaque pays, tout comme l’Irlande, ayant remporté 6 titres. L’égalité parfaite !

Et ça serait cool que Toulon réalise ce double exploit-là. Faire le doublé et offrir la suprématie européenne aux français.

Mais face aux Sarries, j’ai peur que la tâche soit ardue.

Allez Toulon !

A suivre donc sur France 2 et Canal :

• Toulon – Saracens, Samedi à 18h : Du lourd !

Egalement Vendredi à 20h45 sur France 4 : Bath - Northampton, finale de la Amlin Cup !