Les brèves d'Ovalie - Edition n°162
Bleu, blanc puis rouge... rien ne bouge !
VI Nations... 1ère journée, France – Ecosse 15 – 8
Pas de quoi s’en rendre malade, non plus !
Pour son entrée dans le tournoi, ce samedi, le XV de France nous a servi un rouge vif qui ne piquait pas que les yeux.
"Ouais, on a la balle... ah non, c'est vrai, merde !"
Agressif au nez, avec un parfum de bien faire, très vite en bouche il se disperse et agace au palais, avant de se perdre en acidité dans l’estomac.
"Beurk !"
Il faut savoir que Saint-André n’est pas le patron des vignerons, loin de là ! Côté pinard on peut dire qu'il ne nous a servi jusqu’à présent que de la piquette.
Alors ce France-Ecosse était loin d’être le pire breuvage bu au Stade de France pour accompagner des écossais qui faisaient largement le poids face à nos coqs tricolores.
Mais encore une fois, ce cru du « beau jeu » laid français, à trop en boire, finit toujours par nous donner mal à la tête.
Ca sulfite ! Cette occupation au pied qui ne fait que rendre les ballons pour nous consommer derrière en défense.
Ca sulfite ! Ces relances stériles qui consomment quatre, cinq joueurs pour avancer de trois mètres et nous faire reculer de dix ensuite.
Ca sulfite ! Ces contestes dans les rucks qui consomment quatre, cinq mecs, le demi de mêlée en tête, plus personne ne restant pour jouer le ballon.
Ca sulfite ! Ces fautes de mains systématiques de la dernière passe après une séquence enfin positive d’une attaque tricolore.
Ca sulfite ! Ces pick and go des trois quarts qui laissent nos avants derrière perplexes pour relancer au large.
Ca sulfite, enfin ! Ces victoires sans essai alors que l’on nous jure avoir tout essayé… en vain !
Parce que les écossais, eux, nous ont régalé d’un vrai essai de trois-quarts juste avant la pause, après plusieurs séquences époustouflantes menées par leur ouvreur Russel et magnifiées par leur perle d’arrière, Stuart Hogg, dont on n’a pas fini de parler dans ce tournoi. L’essai sera signé par Fife entré en jeu prématurément en place de Seymour, blessé.
Pour le reste du match, c’est beaucoup d’occasions ratées de chaque côté, un nombre de turn-over impressionnant, par trop de précipitations et de fautes de mains.
C’est surtout cinq tentatives de pénalités gagnantes de Lopez qui tenteraient presque à nous faire oublier l'essentiel, la pauvreté du jeu tricolore, pour ne garder que la victoire, très courte et aussi très pauvre en points.
Le rouge aura porté chance aux Bleus, dans l'arbitrage qui les a épargnés (ô merci monsieur Owens !), dans les quelques cadeaux reçus de la part de leur adversaire (ô merci, Fife !) et par la chance d'une interception qui ne sourira pas aux écossais à la fin (ô dommage, Visser !).
Pour autant ils ne m'auront pas plus convaincu que lors des prestations précédentes quand le nouveau XV du Chardon de Vern Cotter, lui, m'aura impressionné par tant d’efficacité en défense et d’envie en attaque.
Une défaite qui fait plaisir à voir !
C’est tout ce que je souhaite au XV de France la semaine prochaine à Dublin !
Pays de Galles – Angleterre 16 – 21
Attention cette année le XV de la Rose a des épines !
Les anglais ont frappé fort vendredi soir en ouverture du tournoi à Cardiff, dans son mythique stade du Millennium qui s’est illuminé et enflammé autant avant que pendant le match.
Une entame à la gloire des dragons rouges qui entraient sur la scène tout feu toutes flammes (en dehors comme en dedans), qu'ils crachaient à l’envi offrant les premières occasions à Halfpenny (de loin, le meilleur gallois) de briller balle en main et au pied, jusqu’au premier essai de Webb. Le demi de mêlée était servi par son filou de troisième ligne centre, Faletau, qui s’extirpait on ne sait comment d’une mêlée subie, le cuir sous le coude.
10 minutes et déjà 10-0 pour les diables rouges !
Les anglais réagissaient aussitôt, cinq minutes plus tard. Une conquête en touche impeccable, une sortie de balle propre, le centre Burrel pour son arrière Brown qui poussait au pied ouvrant une brèche à l’ailier Watson qui n’avait plus qu’à filer à l’en-but.
Un essai d’école… élémentaire !
Ford manquait la transformation mais pas la pénalité plus tard qui permettait aux anglais de rester collés au score malgré un drop de Biggar qui laissait les rosbifs à huit points des gallois à la pause.
La seconde période sera un récital de rugby du XV de la Rose, infligeant un 13-0 à son hôte qui n’a rien pu faire d’autre que le poireau devant son en-but. Conquête exemplaire, jeu d’occupation ou au large, un essai splendide de la relève anglaise, par le trois-quarts centre Joseph qui s’est faufilé telle une anguille dans la défense locale, insaisissable !
Une domination outrageuse du voisin anglais qui laissera tout le stade bouche bée, comme son toit, laissant entrevoir dans son ciel une lueur d’espoir jusqu’au bout avec l’aide de l’arbitre français, Garcès qui refusera deux essais litigieux aux anglais, tenus à deux longueurs des gallois.
Un sentiment d'injustice sur la tête du staff anglais qui faisait plaisir à voir… pour une fois que ça tombe sur eux, merci monsieur Garcès !
Ford, l’ouvreur désigné homme du match, au flegme impressionnant de Carter, passera la pénalité de la gagne et offrira aux siens le droit de rêver à d’autres exploits pour toucher du doigt un possible Grand Chelem.
Seulement il faudra aussi compter sur les irlandais qui les recevront à Dublin avec les mêmes ambitions... mais pas les même armes. Car le lendemain...
Italie – Irlande 3 – 26
Doucement mais sûrement !
Le XV du Trèfle a mis longtemps avant de pouvoir franchir le rideau défensif italien, plus d’une heure ! … pour voir Murray puis O’Donnel inscrire les deux seuls essais d’un match aussi laborieux que celui de l’équipe de France qui suivra.
Les irlandais, tenant du titre, ont démarré leur tournoi en mode diesel. Etait-ce pour mieux accélérer la semaine prochaine devant leur public et avec le retour de leur ouvreur prodige, Sexton ?
Réponse samedi 18h contre la France !
La semaine prochaine…
Le tournoi continue et une fois n’est pas coutume, il n’y aura pas de doublon avec le TOP 14, de quoi soulager les clubs et les joueurs non sélectionnés qui pourront poursuivre leurs vacances tout en jetant un œil à la télé sur le programme de cette deuxième journée.
Car un des trois protagonistes encore en lice pour le Grand Chelem va tomber ce week-end… Euh, laissez-moi deviner !
Au programme donc, samedi 14 février, sur France 2 :
- Angleterre – Italie à 15h30, ça va piquer au score !
- Irlande – France à 18h, ou comment tirer un Trèfle à quatre feuilles !
Dimanche 15 février, enfin :
- Ecosse – Pays de Galles 16h, un spectacle garanti !