Les brèves d'Ovalie - Edition n°222
L'étrange modèle de monsieur Jack...
TOP 14... 25ème journée Montpellier – Toulon 36 – 21
L'épouvantail du rugby moderne !
Je ne l'aime pas. Que ce soit clair d’entrée.
Pas seulement à cause de la polémique autour de sa décision de ne pas offrir une sortie digne à un joueur phare du club... mais pour le rugby qu’il développe et qui se reproduit sur notre terre hexagonale, comme des lapins en Australie.
Il n’avait pas suffit des Laporte, Labit et Travers pour s’y atteler une décennie plus tôt tentant de copier le modèle sud-africain, pour que l’original débarque une seconde fois et fasse des émules... et des mules qui jouent au rugby en ballons portés.
Parce qu’après avoir soufflé la Coupe du monde en France en 2007, l'épouvantail Jack White est revenu à Montpellier enterrer le French flair, insufflé par Galthié, six pieds sous terre.
Réduire le rugby à un jeu violent qui consiste à tuer dans l’œuf toute action offensive adverse, jouant en contre quand l’adversaire est sonné pour débouler en canon sur les survivants chancelant qui explosent en vol... ce n'est pas ma tasse de thé.
Oui, je sais, mon analyse est tout aussi réductrice.
Et ce dimanche, l’étrange modèle de monsieur Jack a eu raison de la vieille recette de monsieur Bernard qui compose encore son rugby de vieux restes voués à finir en hachis ou en pain perdu, de quoi régaler le public de connaisseurs de Montpellier.
Car ça a cogné dur, très dur même !
Et le jeu s’est débridé très vite pour laisser place à des fusées de plus de cent kilos qui ont fusé (donc) dans chaque en-but, les unes après les autres, offrant un explosif feu d’artifice d’essais au public de l’Altrad Stadium conquis, qui en a même oublié le différend qui l’opposait avant le match avec les décisions du manager de son club.
Car l’étrange monsieur Jack White avait décidé de ne pas aligner l’enfant chéri du MHR, François Trinh Duc, pour sa dernière apparition dans l’antre montpelliérain, à l’ancien nom Yves du Manoir, où l’ouvreur international a fait les grands heures du club et que le mégalo président Altrad a préféré sans doute oublier.
Mais notre « François le Français », abonné au SAV des rémissions (en équipe de France notamment) et revenant à nouveau de blessure, n’a pu s’offrir une sortie digne de Zlatan pour dire adieu à son club de toujours.
Il est venu en roi, il repart en légende !
Entendez, la « légende » annotée en bas d’un texte pour expliquer son contenu, en l’occurrence son absence de la feuille de match pour sa dernière à la maison.
Bref, le rugby de Jack White, on l’aura compris, c’est loin d’être une histoire d’hommes qui vivent une aventure, mais plutôt des hommes qui vivent sa propre aventure (à lui !) ... sans faire d’histoires.
Au moins c’est efficace. Montpellier enchaine les victoires depuis des mois sans François.
Que demander de plus ?
Du jeu, du panache, une joie partagée par une bande de potes, comme nous l’avait offert la bande à Quesada l’an passé, faisant du Stade Français un champion du coeur, dans la peau du challenger qui l’avait emporté sur les machines toulonnaises et clermontoises aux jeux tristes à pleurer et que l’on croyait pourtant bien huilées.
Montpellier est une toute autre machine de guerre, encore plus monstrueuse, telle celle du Mordor avançant sur Minas Tirith avec ses orques sud-africains sans pitié qui déciment tout sur leur passage, comme ce dimanche soir, sur Toulon, malgré une bataille acharnée durant 80 minutes.
Mais rien n’est joué, car au niveau comptable, justement Toulon et le Racing 92 restent en course et n’ont pas dit leur dernier mot pour accéder directement aux demi-finales.
Dimanche prochain se joue un fauteuil pour trois !
Tandis que les Varois tenteront de prendre un maximum de points à Mayol contre Bordeaux, les Montpelliérains devront, eux, aller chercher un ou deux points chez des Racingmen remontés... Comme moi ! ;-)
En bref...
La Rochelle (9) – Racing 92 (4) 14 – 30
Mais non mais non, ils ne sont pas morts !
Les Racingmen, sans Carter, Machenaud, Goosen et Masoe, cadres indispensables du XV fétiche du duo Travers-Labit, ont fait preuve d’une maitrise incroyable avec une charnière toute jeune (Chauveau, Javaux) qui n’a pas eu froid aux yeux.
Un doublé d’Imhoff et un dernier essai de Dulin ont eu raison des Rochelais dominés et qui n’ont pu répondre que par un essai de Forbes dès la reprise en seconde période.
A quatre points des Montpelliérains qu’ils vont recevoir dimanche, autant dire que la course poursuite à trois avec Toulon va être haletante lors de la dernière journée.
A ne pas rater !
Toulouse (5) – Clermont (1) 22 – 11
Une qualification dans l’émotion
A Toulouse, l’enjeu était bien plus vital qu’à Montpellier et le cas de Vincent Clerc quasi semblable à celui de François Trinh Duc, puisqu’il rejoindra Toulon la saison prochaine après une polémique avec ses dirigeants qui a occupé les médias cette semaine.
Mais la gestion des hommes n’était pas la même.
Ugo Mola a offert une belle sortie à son joueur, en larmes avant et après le match, tout comme la fête a été belle pour d’autres partants, comme Louis Picamoles (pour Northampton) ou Imanol Harinordoquy (fin de carrière).
Sur le terrain, la victoire était indispensable aux Toulousains pour s’assurer un barrage à l’extérieur. Et tous les copains de Vincent, Imanol et les autres ont fait le job pour venir à bout d’une équipe clermontoise remaniée mais pas moins compétitive.
Le match n’a pas été des plus emballants, surtout en seconde période où les visiteurs n’ont pas existé, très pénalisés et offrant les points d’une victoire logique aux locaux.
Heureusement qu’en première, Gérondeau pour les Jaunards, Fickou et Picamoles pour les Toulousains ont assuré le spectacle avec trois beaux essais.
Si Clermont est sûr mathématiquement d’être en demi-finale, Toulouse peut espérer un barrage à domicile en cas de défaite de Toulon ou du Racing dimanche, couplé à une victoire des Hauts-Garonnais à Grenoble. Compliqué !
Bordeaux (7) – Brive (8) 34 – 7
Chemin de croire…
Les Bordelais ont fait ce qu’il fallait pour atteindre leur objectif en disposant de Brive avec le bonus offensif grâce à 4 essais (Talebula, Madaule, Ducuing, Clarkin) contre un seul pour les Brivistes (Galala).
La fête aurait pu être encore plus belle jusqu’au soir, après les adieux réussis de Clarkin (auteur de l’essai du bonus) et Adams, si les Castrais n’avaient pas eu la réussite de l’emporter à Oyonnax.
Désormais le destin des Bordelais passe par un faux pas des Tarnais et un exploit à Mayol. Chaud ! ... très chaud !
Oyonnax (13) – Castres (6) 20 – 25
Retour aux sources heureux !
Urios et ses Oyomen exilés sont revenus à Charles Mathon avec l’objectif de l’emporter pour reprendre la sixième place aux Bordelais.
Et la mission a été accomplie, laborieusement, grâce notamment au pied de Kockott qui a permis aux siens de ne pas décrocher après avoir encaissé deux essais en première période par Ma’Afu et Lespinas.
Il faudra attendre les dix dernières minutes pour que Smith libère les Castrais avec un seul essai et leur offre enfin le graal.
Dorénavant le CO a son destin entre les mains. Il doit faire aussi bien que Bordeaux dimanche prochain.
Pau (11) – Grenoble (10) 29 – 12
Un non-match de gala
Les Palois n’ont pas eu à forcer leur talent pour offrir à leurs partants (Traille et Bouilhou notamment) une belle victoire bonifiée, avec 3 essais (doublé de Slade, Malie), tant les Grenoblois n’étaient pas invités dans le jeu.
Une belle fin de saison pour Pau qui pourrait même prendre la 10ème place aux Isérois en cas de victoire à Brive lors de la dernière journée.
Stade Français (12) – Agen (14) 28 – 26
Un match de haut vol !
Jamais les Parisiens ne doivent remporter ce match. Même Quesada l'a dit.
Les Agenais avec 4 essais contre trois pour les locaux méritaient mieux que de se faire passer devant à la 83ème minute sur une pénalité de Plisson.
Un vol sans conséquence qui confirme simplement la saison ratée du champion de France.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
Les demies de la PRO D2 en bref…
Aurillac – Mont-de-Marsan 28 – 13
Le plomb du Cantal !
Au sommet de leur belle saison, les Cantaliens ont été les premiers qualifiés pour la finale de PRO D2 qui, samedi prochain, désignera l’équipe qui accompagnera le LOU en TOP 14.
Les Aurillacois, à domicile, ont été très solides face à une belle équipe montoise en mouvement, les deux formations ayant envoyé du jeu pour le plus grand plaisir du public du stade Jean-Alric.
Une première mi-temps haletante où les deux équipes se sont rendus essai pour essai. Aurillac d’abord par Maituku, puis Mont-de-Marsan ensuite dans la foulée par Salawa et Tokula mettant les locaux dans le dur qui ont réagi aussitôt par l’arrière « abendanonien », McPhee.
20 à 10 à la pause, on se régale !
La deuxième période sera moins enlevée, bien gérée par le pied de Petitjean avant que Pélissié ne plombe les espoirs des Landais par un troisième essai, assez limite, mais accordé après vidéo pour le bonheur du public qui exulte.
Les Cantaliens sont en finale pour la première fois de leur histoire.
Bayonne – Colomiers 28 – 16
A la peine, Bayonne !
On peut être heureux, la Pena Baiona retentira à Toulouse, samedi prochain (16h), dans le stade d’Ernest Wallon. A défaut de proposer du grand rugby, avec les Bayonnais c’est toujours bon pour l’ambiance d’une finale.
Et puis après la relégation en Fédérale 1 du Biarritz Olympique par la DNACG, le rugby basque a besoin de rêver d’élite avec son meilleur espoir.
Mais ça n’a pas été sans peine pour les hommes de Etcheto de se défaire de Colomiers, mené par un David Skrela en forme pour la dernière saison de sa carrière.
Mais les Columérins, malgré un bel essai (par Lagain) et un drop opportun de Skrela en fin de première période, ont fait beaucoup trop de fautes pour distancer suffisamment les Bayonnais qui sont parfaitement revenus dans le second acte.
Bustos Moyano a été impeccable au pied, réussissant sept pénalités sur sept et transformant le seul essai local à l’heure de jeu (par Poki).
Ce qui nous promet une belle finale inédite avec les deux équipes les plus solides de PRO D2, derrière l’ogre lyonnais.
La semaine prochaine…
A l’heure du dénouement !
C’est bien simple, de la 2ème à la 7ème place, les 6 équipes concernées ont une place à jouer.
Alors installez vous !
Canal+ nous offre donc un multiplex à suspense dimanche 5 juin à 20h45, sur les matches suivants.
- Racing 92 – Montpellier : un véritable barrage pour accéder aux demies.
- Toulon – Bordeaux : mission impossible ?
- Castres – Stade Français : finir en beauté
- Grenoble – Toulouse : sait-on jamais !
Les autres matches sont sans enjeu comptable :
- Clermont – La Rochelle
- Brive – Pau
- Agen – Oyonnax