Les brèves d'Ovalie - Edition n°245
Les jolis comptes de Noël...
TOP 14... 14ème journée Grenoble – Toulouse 26 – 22
« Il était une fois en Isère…
par un de ces soirs froids d’hiver, le vent tourna et la bande de Toulousains chuta. »
La brève pourrait s’en tenir à ces quelques mots qu’elle suffirait à illuminer le Noël et réchauffer les cœurs de tous les Grenoblois, tant chacun sait par quelle injustice et peine ils sont passés depuis ce début de saison.
Injustice oui. Jonathan Wisniewski le décriait justement haut et fort à chaque fin de match quand son équipe se retrouvait vaincue après tant d’efforts et d’essais refusés qui auraient dû leur sourire à la fin. (Récemment chez le champion de France ou encore contre Bordeaux à domicile)
Comment cette équipe iséroise aussi valeureuse, aussi généreuse, offrant un spectacle à chaque fois haletant jusqu’au bout, a-t-elle pu être si peu récompensée ?
Une défense trop laxiste, un manque de pragmatisme, trop de fautes individuelles, trop de blessés, un groupe perturbé par le départ de Landreau... ?
La faute au mauvais sort qui s’est abattu sur l’Isère et que les arbitres ont porté dans le costume du diable ?
Les journalistes ne savent pas sur quel pied tancer.
Heureusement il y a la magie de Noël…
Il était cette fois en Isère, une victoire qui valait tous les contes de Noël, en quatre points.
Un. Un premier essai de Loick Jammes, comme un symbole. Lui, le talonneur qui avait subi la mêlée montpelliéraine, impuissant avec son pack six pieds sous terre et un pied en PRO D2, il relevait la tête de son pack contre la meilleure mêlée du TOP 14 et allait porter, à son tour, son ballon jusque dans l’en-but toulousain.
Deux. Un deuxième essai en seconde période qui récompensait enfin la patience des locaux, pourtant dominés, quand Xavier Mignot concluait sur son aile une belle et longue séquence de jeu iséroise.
Trois. Une troisième victoire dans la douleur, le combat, l’abnégation pour défendre son territoire jusqu’au bout et ne pas laisser cette fois le sort et la puissance de l’adversaire en décider autrement.
Quatre. Quatre points qui en valaient le double car dans le même temps Bayonne et Lyon n’en ramenaient pas un seul. De quoi réjouir les Grenoblois en ce jour de Noël et la ramener en chanson au pied du sapin et autour du feu de cheminée.
« Promenons-nous dans les bois (du TOP 14) pendant que le LOU n’y est pas (à Brive) »
Car il est certain qu’à partir de l'année prochaine, une autre histoire est en train de s’écrire et qu’il ne serait pas étonnant qu’à la fin les Isérois s’en sortent à bon compte.
En bref...
Brive (9) – Lyon (12) 22 – 6
A 6 longueurs de la case départ
Le LOU a été pris au piège des chasseurs Coujoux, bien camouflés dans leur antre d’Amédée-Domenech pour tirer à vue sur le pack lyonnais dès qu'il s'écroulait à chaque mêlée fermée.
La précision de Germain a fait le reste dans une chasse à 'score' d’un ennui mortel où le seul essai du match (en force par Toetu) n’a fait qu’illusion en début de partie.
Le promu lyonnais se rapproche inexorablement de la PRO D2 pour un retour direct par ascenseur en perspective.
Bayonne (14) – La Rochelle (3) 17 – 42
Comme un soufflé !
Les Basques ont démarré trop vite un match qui avait tout pour relancer leur saison et offrir à leur public un superbe spectacle de Noël.
Deux essais en moins de vingt minutes, par Lovobalavu puis Chouzenoux, pour arriver à la pause avec une avance intéressante à défaut de confortable.
Oui mais voilà, c’était trop beau pour durer. Les Rochelais se sont réveillés au retour des vestiaires et ont infligé un sévère 39-0 aux locaux, complètement cuits, qui se sont effondrés.
Cinq essais, tous de Lacroix ou presque, un essai de pénalité venant parachever l’humiliation des Maritimes qui décrochaient par la même occasion un bonus offensif à peine espéré à la pause.
Bayonne a signé ici sa pire prestation, la veille de Noël. Limité dans le jeu et physiquement, ça sent définitivement le sapin pour les seuls représentants du Pays Basque.
La Rochelle est plus que jamais sur le podium, aux basques du leader. Et cela fait un bon moment que ça dure.
Clermont (1) – Stade Français (11) 46 – 10
Bien seuls !
Les Parisiens frappèrent les premiers au Michelin face à une équipe clermontoise remaniée et plutôt apathique dans ses intentions au coup d’envoi.
Oui, mais ici, ici c'était Montferrand… Et à l’instar du public qui vint chaud et nombreux scander l’évidence sans le moindre tissu rose dans son giron (où étaient les supporters parisiens, à part moi qui m’était inscrit en faux ?), les Jaunards reprirent vite la main et de la vitesse sur le match.
Surtout en seconde période. Après deux essais de Planté en première, ce fut aux tours de Fernandez, Nakaitaci, Chouly et Timani d'en rajouter chacun une couche pour repartir du Michelin avec un bonus offensif et les chants du public tout à leur gloire.
Les Parisiens s'éteignaient petit à petit durant la rencontre, découragés (forcément) et sans doute résignés face à l’ogre auvergnat à l’appétit insatiable d’essais. Pourtant ce ne fut pas le spectacle le plus flamboyant des Jaunards, mais l’essentiel y était pour des seconds couteaux moins affûtés.
Le leader conserve une avance confortable sur son trône qu’il ne devrait pas céder de sitôt. Quant à Paris, s’il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour l’instant derrière, devant cela va être compliqué de batailler pour une phase finale.
Montpellier (2) – Toulon (4) 33 – 29
Les cinq dernières minutes
Les Montpelliérains ont eu chaud. C’est le moins que je puisse dire. Menant de 14 points à la pause, puis de 18 à cinq minutes de la fin, après avoir dominé son sujet des pieds et de la tête avec trois essais à la clé et la réussite de Steyn au pied, le match a failli basculer en moins de cinq minutes.
Un essai de Gil puis de Van Der Merwe, sur le fil, et voilà Toulon à quatre points et le bonus défensif en poche. Encore cinq minutes et le match était gagné pour les Varois qui n’ont pas su se réveiller à temps.
Et pour cause. La puissance héraultaise et le savoir-faire de leurs inépuisables et efficaces ballons portés (doublé de Mamukashvili) auront eu raison de la défense toulonnaise, empêchant les stars de Boudjellal de montrer tout leur talent et d’inverser la tendance plus tôt.
C’est toujours un point de pris pour Toulon qui se cherche, mais derrière le trio de tête indéboulonnable dans lequel Montpellier semble s’être trouvé.
Racing 92 (5) – Castres (8) 23 – 10
Presque parfait
Les Racingmen se sont enfin rassurés à la maison avec une prestation digne de leur titre de champion de France.
Sans flamboyance mais tout en maîtrise et discipline, les Franciliens ont contenu les ardeurs des Castrais pour s’imposer, avec même le bonus offensif avant que Combezou ne gâche la fête des Franciliens à la dernière minute.
Trois beaux essais de Chauveau, Lauret puis Nyanga qui valident une victoire propre et placent enfin le Racing dans le TOP 6.
Le Champion n'est pas mort... loin de là.
Bordeaux (6) – Pau (10) 16 – 18
Tête en l’air…
Bordeaux n’a jamais su se détacher d’une Section Paloise très collante au score et sur le pré, dans un match serré, où les visiteurs ont répondu coup pour coup à leur hôte.
Par Daubagna d’abord, répondant à l’essai de Braid en fin de première période. Puis par le pied de Taylor, répondant à ceux de Hickey et Beauxis, avant que Vatubua surprenne les Bordelais et leur public en ajoutant un deuxième essai de dernière minute, sans que Taylor n’ait eu besoin de le transformer pour que Pau reparte avec les quatre points d’une victoire méritée.
Ca fait mal derrière la tête pour l’UBB, après déjà une désillusion à domicile en Coupe d’Europe. Il va falloir se ressaisir même s'il n’y a pas le feu sur la Garonne, avec une très enviée sixième place.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
La fête continue… le TOP 14 se met sur son 31 !
Le réveillon de la Saint-Sylvestre promet rugby-champagne et cotillons sur tous les terrains de France pour célébrer la nouvelle journée de championnat avant de prendre les premières résolutions d’une saison pas toujours bien commencée pour tout le monde.
Une journée où certains pourraient rire jaune ou voir rouge quand d’autres pourraient carrément rêver d’un avenir plus rose pour 2017.
A ne pas manquer, dès vendredi 30 décembre :
- Lyon – Bordeaux, à 20h45 (C+ sport) : urgenceS de résultat !
Puis samedi 31 décembre :
- Pau – Montpellier, à 13h (C+ sport) : voir plus grand,
- Castres – Bayonne, à 15h (r+) : pas de cadeau,
- Stade Français – Brive, à 15h (C+ sport) : laisser passer,
- Toulouse – Clermont, à 17h (C+ sport) : retour dans la course,
Enfin, dimanche 1er janvier :
- La Rochelle – Grenoble, à 16h15 (C+) : sur les talons du leader,
- Toulon – Racing 92, à 20h45 (C+) : un fauteuil (dans le TOP 6) pour deux.