Les brèves d'Ovalie - Edition n°263
À feu la fusion... et à sang !
TOP 14... 25ème journée Stade Français – Racing 92 27 – 23
Ennemis pour la vie…
S’il y en a qui en doutait encore, les Parisiens et les Racingmen ne sont pas et ne seront jamais d’un même clan et encore moins de la même famille.
Le derby de la capitale a tenu toutes ses promesses quand celles d’une fusion en catimini, de Savare et Lorenzetti, n’avaient pas dépasser les balbutiements d’une conférence de presse grotesque.
Dimanche après-midi, à Jean-Bouin, la tension était tout de suite palpable entre les joueurs, et les premiers coups ne tardèrent pas à l’être aussi, fusant de part et d’autre, comme dans une cour de récréation. Quand, juste avant la pause, survint la bagarre générale, dont Chavancy avait juré qu’elle n’aurait pas lieu, et dont il en sortira pourtant ensanglanté.
Papé, incontournable meneur de grève comme de troubles, coupable d'un
premier coup de poing sur son meilleur ennemi, sortira tout court, affublé d’un carton rouge à défaut d'un tapis rouge pour la dernière de sa carrière. Il sera accompagné de son sparring-partner sur le ring, Lauret, non moins coupable d’un upercut en retour.
La première période aura été le théâtre d’un derby comme on les aime, à feu et à sang, d’où les deux enfants terribles de la capitale se sépareront avec un score de parité et la même sanction, pour finir le match à 14. Car concernant le jeu, à proprement joué, jusqu’à la demi-heure, il a brillé par son absence et son incapacité à franchir les lignes, Plisson et Carter s’offrant tour à tour deux pénalités chacun (6-6).
Jusqu’à ce que Parisse intercepte un ballon du stratège néo-zélandais pour aller marquer le premier essai de la partie entre les perches (34è). Le match était lancé dans une bagarre sans merci dont Laulala aura le point final dans ce premier round, égalisant sur le fil avant de rejoindre le vestiaire, grâce à une percée de Chavancy et une belle chistéra de Carter, rattrapant son erreur (13-13).
L’entame du second acte, sous un déluge de cinéma, fut sensationnelle pour les Parisiens qui en cinq minutes étouffèrent leur adversaire par deux superbes essais coup sur coup. Camara, d’abord, pratiquement sur l’engagement, servi par Doumayrou, puis Danty, quatre minutes plus tard, après un petit par dessus pour lui-même. Fabuleux, les enfants de Jean-Bouin, formés au Stade, enterraient les espoirs de ceux qui pensaient les enterrer ou les manger tout cru (27-13).
Mais les visiteurs n’allaient pas en rester là.
Après avoir pris une douche froide, au sens propre comme au figuré, les coéquipiers de Carter allaient remettre la main sur le ballon, et s’en remettre à la puissance de Tameifuna pour inscrire leur second essai de la partie, en force (27-20).
Le dernier quart d’heure sera d’une intensité et d’un suspense haletant, notamment quand Carter assurait dans un premier temps le bonus défensif après une nouvelle pénalité (27-23), avant d’espérer mieux puisque son équipe dominait dans les dernières minutes. Finalement ce sera sur une ultime mêlée que monsieur Raynal délivrera les Parisiens, obtenant une pénalité après les cloches de Notre Dame. Alléluia ! Plisson tapait en touche, sans chercher à enlever le bonus défensif à son adversaire. Trop loin, certes… mais vraiment impossible ?
Incroyable Stade Français, qui revient de loin et se retrouve désormais aux portes du paradis, à hauteur de points de leur meilleur ennemi, pour un duel à distance la semaine prochaine dans la course à la sixième place. Compliqué, à Montpellier, quand le Racing recevra des Bordelais avec un maigre espoir de décrocher la 7ème place.
Compliqué, oui, mais impossible n’est pas Stade Français !
Les matches en bref...
La Rochelle (1) – Montpellier (3) 40 – 37
C’était moins une !
Incroyable scénario, dimanche midi à La Rochelle. Après avoir mené 40-16 et décroché le bonus offensif, les Maritimes sont complètement sortis du match, à tel point que s’ils étaient rentrés au vestiaire, ça n'aurait pu être pire. Les Rochelais ont pris la bagatelle de 3 essais en cinq minutes, regardant les Montpelliérains avaler leur retard comme des morts de faim.
Pourtant jusqu’à dix minutes de la fin, La Rochelle avait fait le plus dur, 4 essais contre un, déroulant ce jeu qui en avait fait un leader méritant depuis le début de l’année. Mais dès que le MHR s’est retrouvé à 14, les Maritimes se sont coupablement relâchés et ont limité la casse sur le fil, quand le cinquième essai de la victoire héraultaise était refusé par monsieur Poite. Ouf !
C’était moins une, donc. Mais l’essentiel est fait pour les Rochelais qui resteront premiers quoi qu’il arrive à Clermont la semaine prochaine, quand les Montpelliérains, eux, n’ont plus leur destin en mains pour reprendre cette deuxième place directement qualificative pour les demies aux Auvergnats, heureux à Gerland.
Lyon (9) – Clermont (2) 20 – 23
Ici, c’est Montferrand… aussi !
À Gerland, Azéma a envoyé tous ceux qui n’étaient pas de la fête de la demie contre le Leinster, pour que les jeunots connaissent les mêmes sensations que leurs ainés. Car désormais, Gerland est devenu l’antre secondaire des Jaunards.
Il y avait pas moins de 9 espoirs clermontois sur la feuille de match quand les Lyonnais jouaient une place de barrage à leur portée. Mais Raka et Rado leur ont fait la misère dans un match très serré qui aura souri finalement aux visiteurs.
Menant à la pause (10-17), après un essai de part et d’autre (Fourie puis Raka), les Auvergnats ont su préserver leur avance jusqu’au bout par un Rado en réussite quand Fernandez ne l’était pas. Et même lorsque que Clément, à cinq minutes de la fin inscrivait le deuxième essai lyonnais, pour un bonus défensif bien maigre.
Car désormais, le LOU n’a plus son destin en mains et va dépendre des Franciliens et Parisiens pour valider un éventuel succès en Isère.
Castres (5) – Toulouse (12) 52 – 7
Dans l’ombre de Dusautoir…
Il est temps de tourner la page à Toulouse, voire de fermer le livre et d’en ouvrir un nouveau pour écrire une nouvelle histoire.
Après le départ de Novès, et à l’instar de la retraite d’un des plus grands joueurs de son histoire, Thierry Dusautoir (Titi), le jeu toulousain a perdu son identité depuis bien longtemps.
À Pierre Antoine le CO n’en a fait qu’une bouchée, humiliant les Rouge et Noir complètement à côté de la plaque et certifiés de figurer à la première place non relégable, une première dans l’histoire de ce club mythique, habitué aux phases finales depuis qu’elles existent.
En espérant que cette claque d’une saison cauchemardesque réveillera ses instances pour renouveler staff et joueurs, ou tout du moins, réhausser niveau et ambitions.
Le CO, lui, est assuré de jouer les phases finales (sauf circonstances improbables), mais devra sans doute se déplacer sur la rade... sauf circonstances improbables sur la rade, justement.
Bordeaux (11) – Toulon (4) 13 – 26
Plus qu’une marche…
Toulon a parfaitement accompli sa mission pour s’assurer un barrage à domicile, en allant s’imposer à Bordeaux. Très solides en défense et conquête, les Varois n’ont concédé qu’un seul essai à Buttin à la toute dernière minute alors que la victoire était déjà acquise.
Pour le reste, Guirado, en première période, puis Gil, en seconde, avaient trouvé la faille dans la défense girondine pour assurer une victoire bien maîtrisée.
Les Toulonnais sont bel et bien prêts pour ces phases finales. Reste à assurer face à Pau, à la maison samedi prochain.
Pau (8) – Brive (10) 32 – 27
Faibles espoirs…
Un match très ouvert et enlevé entre deux équipes joueuses et qui jouaient chacune une petite chance de se qualifier pour les barrages, ou tout du moins décrocher cette 7ème place qualificative pour d’autres barrages, européens ceux-là.
4 essais à 3, un doublé de Votu contre un de Lapeyre, les Palois ont eu le dernier mot et les Coujoux le point de bonus défensif.
Comme pour les Lyonnais, ces deux équipes n’ont pas leur destin entre les mains. Il s’agira d’aller chercher des points, à Toulon pour le premier et contre Castres pour le second, deux équipes qui jouent un barrage à domicile. Ça promet !
Bayonne (14) – Grenoble (13) 43 – 35
Aupa Baiona !
On ne peut pas dire que dans ce match il y avait un véritable enjeu, en dehors de celui de faire plaisir à un public pas gâté cette saison à Jean-Dauger.
Et le public n’a pas été déçu, avec dix essais dans un match débridé et une victoire au bout de l’Aviron Bayonnais. Que demander de plus ?
Que la prochaine opposition entre ces deux équipes reléguées soient aussi plaisante et réussie.
Bon vent en PRO D2 !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La finale des filles (TOP 8) ...
Lille Villeneuve-d’Ascq – Montpellier 11 – 17
Des belles pour la belle !
À toi, à moi… un chassé-croisé s’est installé dans l’élite du rugby féminin entre les Héraultaises, déjà triple championnes de 2013 à 2015, et les Villeneuvoises, tenantes du titre.
Après une première finale remportée par les Montpelliéraines en 2015, les Lilloises ont coupé l’herbe sous le pied à leur suprématie l’an dernier. L’enjeu était clair samedi après-midi à Bègles, au Stade André Moga : qui allait gagner cette belle ?
Et la réponse ne s’est pas faite attendre. Si les Nordistes avaient la main sur le ballon en première période, concrétisant difficilement leur domination par deux pénalités de la star locale, Shannon Izar, les Héraultaises, elles, avaient le pragmatisme et l’efficacité, inscrivant un premier essai par Banet à la 17ème minute.
Menées d’un petit point (6-7), au retour des vestiaires, les Lilloises allaient multiplier les séquences offensives, de ballons portés en gestes empotés, elles allaient surtout gâcher de nombreuses munitions, comme en première, laissant même leur adversaire creuser l’écart par une pénalité de Peyronnet, avant de réagir par un essai d'Izar en coin (non transformé, 11-10).
Pour la première fois les Lilloises passaient devant mais ne tardaient pas à se faire surprendre par un débordement des trois-quarts montpelliéraines qui décalait Boujard pour le second essai (11-17). Jusqu’aux arrêts de jeu (2 minutes, temps fixe décidé par l’arbitre, comme au foot), dans une fin de match palpitante, les tenantes du titre allaient pousser et même passer la défense de Montpellier, à genou, sans jamais réussir le dernier geste, pour terminer sur un en-avant fatal de Tchouta, à l’image du match des Lilloises.
Les Montpelliéraines sont à nouveau sacrées pour la quatrième fois, comme la capitaine de l’équipe de France, Gaëlle Mignot qui avec un certain nombre de ses coéquipières internationales vont pouvoir se tourner vers la Coupe du Monde de Rugby qui se déroulera en Irlande cet été du 9 au 26 août.
Et comme cette finale, l'événement sera également retransmis sur France Télévisions. Merci à la chaine !
La semaine prochaine…
C’est l’heure de faire les comptes !
Alors, samedi prochain à la même heure (20h45), en multiplex sur Canal, ils compteront pour du beurre : notre leader rochelais, notre bonnet d’âne toulousain et nos deux relégués, basques et isérois.
Quand les autres compteront sur une victoire pour :
- Assurer une deuxième place (les Clermontois)
- Espérer une deuxième place (les Montpelliérains)
- Assurer un barrage à domicile (les Toulonnais)
- Espérer un barrage à domicile (les Castrais)
- Assurer la sixième place (les Racingmen)
- Espérer une sixième place (dans l’ordre les Parisiens, Palois, Lyonnais et Brivistes)
- Espérer une septième place (les mêmes, avec les Bordelais en plus)
Autant dire que le suspense sera à son comble dans tous les stades ou devant votre téléviseur.
À ne manquer sous aucun prétexte, cette 26ème et dernière journée, samedi 6 mai (20h45, C+) :
- Clermont – La Rochelle : on va s’arranger,
- Montpellier – Stade Français : suite d’un derby, à distance,
- Brive – Castres : on ne sait jamais,
- Toulon – Pau : pour une avant-dernière à Mayol,
- Racing 92 – Bordeaux : ne pas tout gâcher,
- Grenoble – Lyon : à l’affût d’un double raté,
- Toulouse – Bayonne : des adieux aux larmes.