Les brèves d'Ovalie - Edition n°400
La tête dans les étoiles
TOP 14... 4ème journée Racing 92 – Toulouse 24 – 30
… du maillot toulousain !
L’affiche avait de la gueule. Elle aurait même pu être celle de la finale de l'Heineken Champions Cup, la semaine prochaine, si seulement les Toulousains n’avaient pas bu de travers leur demie.
Mais voilà, seul le Racing de Travers aura le droit de rêver de décrocher son étoile, sa première, quand le champion de France devra se contenter des quatre qui arborent déjà sa tunique rouge et noir depuis bien longtemps.
Seulement derrière le rêve, le cauchemar guette les Franciliens.
Celui des blessures, évidemment, mais bien pire encore, celui des tests positifs à la Covid-19. Neuf cas identifiés le 1er octobre ! Si bien que Laurent Travers a préféré confiner tous ses joueurs dans un hôtel pour éviter toute contamination d’ici la grande finale.
Que plus personne ne bouge ! Les meilleurs ne se frotteront pas au risque toulousain.
Samedi soir, donc, des absences de taille faisaient tache sur la feuille de match pour une telle affiche de prestige. Côté francilien, trois Bleus des six appelés par Galthié (Vakatawa, Le Roux et Colombe), ainsi que la charnière lumineuse Russel-Iribaren ou encore les feux follets Imhoff et Zebo ne seront pas alignés. Quand chez les Haut-Garonnais, Marchand, Kaino, Arnold, Huget, Médard et Guitoune, obligeaient Mola à composer avec quelques jeunes et trois numéros dix dans la ligne d’attaque (Ramos à l’ouverture, Holmes et N’Tamack au centre).
Résultat: on a eu un match d’entraînement agréable, par moment spectaculaire,
mais dont l’enjeu semblait plus secondaire d’un côté que de l’autre et qui a logiquement profité aux visiteurs dont on connaît les qualités et l’appétence à jouer, même à l’entraînement.
Tout était dit, lors de ce renvoi, à la dixième minute, alors que Machenaud venait d’ouvrir le score (3-0) pour les locaux. Un coup de pied long de N’Tamack, la pointe de vitesse de Lebel et des Racingmen déjà aux abois, hein-quoi-qui-fait-quoi ! laissant l’ailier toulousain se saisir du ballon et de la première occasion (bête) d'aller marquer.
Machenaud avait beau faire repasser les siens devant, avec deux nouvelles pénalités, l’essai sans un pli de Kolbe, sur une passe au cordeau de N’Tamack, aspirant à lui seul toute la défense francilienne après une percée de Ramos, démontrait que les automatismes des trois-quarts toulousains, même reconfigurés, étaient toujours impeccables sur eux.
Mais pas avec toujours la même efficacité, car les champions de France, dominant outrageusement cette fin de premier acte, balbutiaient leurs touches et leurs occasions de tuer le match, se rabattant sur un coup de pied de Ramos pour ne pas être en reste.
C’est là que les seconds couteaux du Racing décidèrent de réagir avec une action d’envergure spectaculaire, initiée par Trinh Duc pour le néo-international Klemenczak qui volleyait la balle pour son ailier Taofifenua, mystifiant une défense toulousaine à l'arrêt.
16-17, à la pause, tout était donc à refaire en deuxième mi-temps.
Mais cette fois, les locaux allaient prendre les devants avec plus d’autorité et d’agressivité, sur un essai en force de Joseph, dès la reprise, obligeant les Toulousains à se ressaisir…. du ballon, derrière une mêlée bien négociée par leur charnière dont la sautée de Ramos envoyait Holmes à toute vitesse dans l’en-but pour le troisième essai.
La dernière demi-heure n’offrira rien d’autre qu’un suspense entre buteurs dont Ramos sortira vainqueur, privant même Trinh Duc du point de bonus défensif et replongeant ses coéquipiers de banc dans le doute, quant à leur participation à la finale.
Car, s’ils se sont frotté de près aux étoiles de la tunique du Stade Toulousain, celle qu'ils visent semble encore bien loin d'être accessible, avec de nombreux obstacles, toute la semaine prochaine, dans leur préparation en Corse et samedi sur la pelouse hostile de Bristol, avec une double crainte :
La peur de la Covid et la peur de perdre.
Les autres matches en bref...
Bayonne (9) – La Rochelle (6) 19 – 36
La vague amère
Les Bayonnais peuvent se mordre les doigts de n’avoir pas su mieux contenir les velléités offensives de leurs visiteurs, notamment en première période, après le carton jaune reçu par Luamanu à la 35ème minute.
En supériorité numérique, les Maritimes ont submergé la défense locale pour inscrire deux nouveaux essais (par Bothia puis Leyds), après celui déjà de Doumayrou, tous emmenés par un Plisson à la manœuvre.
Pourtant, en retard seulement d'un petit point (16-17) après avoir passé l’en-but les premiers par Luc, les Basques ont littéralement coulé sous cette deuxième vague pour être menés 29 à 16 à la pause.
En début de seconde période, malgré une pénalité de Germain ramenant les siens à dix longueurs, une troisième salve offrira le bonus offensif aux visiteurs qu’ils ne lâcheront pas comme un os à défendre.
Car les Rochelais, même à quatorze en fin de match, mettront les barbelés pour préserver leur précieux bonus, les Basques subissant à Jean-Dauger ce qu’ils avaient fait subir aux Parisiens, la semaine dernière, à Jean-Bouin.
Agen (14) – Stade Français (8) 3 – 20
La timide revanche de Paris
C’est sans Ibitoye, leur arme fatale anglaise, et sous une pluie pénible, que les Agenais ont (s)abordé cette rencontre sans jamais entrer dedans, du moins avec leur détermination habituelle.
Maladroits et mal inspirés, les locaux allaient laisser les Parisiens dominer la partie et en profiter, en seconde période surtout, après un stérile 3-6 dans le premier acte.
Il faudra attendre la 53ème minute pour voir les visiteurs concrétiser leur mainmise sur le ballon avec un essai de première main de Waisea qui transperçait trop facilement la défense locale, incapable de plaquer le joueur.
La réaction agenaise sera courageuse mais vaine, à l’image de l’essai casquette encaissé par Maestri, opportuniste, alors que les locaux essayaient de relancer depuis leur en-but, à la sirène, dans l’espoir d'aller chercher un point de bonus défensif.
Paris se rattrape de sa défaite à Jean-Bouin, sans vraiment briller, face à des Agenais sans vraiment avoir joué.
Toulon (7) – Montpellier (13) 25 – 21
L’effet PSA fait PSchit
Nouvelle défaite pour le MHR alors que, samedi à Mayol, il y avait la place pour mieux faire, face à des Toulonnais, la tête à leur finale européenne sans aucun doute.
En dehors de l’essai de Cordin, magnifiquement servi par Villière, très en vue dans ce match, les Varois s’en sont remis à la botte impeccable de Carbonel, auteur de tous les autres points toulonnais, grâce à l’indiscipline récurrente des Montpelliérains.
Pourtant, en seconde période, les essais de Reinach et Rattez, dès le retour des vestiaires, démontraient tout le potentiel de cette équipe héraultaise dont l’absence de Pollard avait obligé Bouthier à se positionner à l’ouverture, laissant malheureusement pas mal de points au pied regrettables.
Mais, jusqu’au bout, on a bien cru que les Montpelliérains, boostés par la vista de Saint-André, allaient décrocher cette victoire qui leur tendait les bras. En vain… laissant un Guirado dépité au micro de Canal après la rencontre. Une impression de déjà vu ailleurs.
À se demander si Altrad a vraiment du flair pour choisir ses meneurs d’hommes. Toulon fait finalement une bonne affaire, espérons que cela sera de bon augure à Aix, vendredi prochain.
Pau (2) – Lyon (10) 29 – 29
Le retour en grâce des Palois
Après un départ en trombe des Lyonnais, avec l'essai d'entrée de Ngatai (0-10), les Palois ont remis la main et le pied de Hastoy sur le ballon pour recoller au score et n'être menés que 12-16 à la pause, Berdeu maintenant l'écart, en l'absence de Wisniewski (convalescent suite commotion).
Dès le retour des vestiaires, le Lou a de nouveau les crocs (normal) et pousse les locaux à la faute, les Béarnais perdant Whitelock au passage pour dix minutes, le temps pour Chiocci d'inscrire le second essai des Rhodaniens qui prennent le large. A dix minutes du terme, le match s'emballe, un exploit personnel de Tuisova donne le bonus offensif aux siens avant qu'il ne soit aussitôt annulé par le premier essai palois de Daubagna, en solitaire. Sobela prend un jaune au passage et laisse les Lyonnais à quatorze pour les cinq dernières minutes.
La Section pousse encore et encore et obtient sur le fil, à quinze contre treize (après un nouveau carton jaune contre un Lyonnais), une dernière munition victorieuse derrière une mêlée pour l'essai de l'égalisation de Roudil. Inespéré et heureux !
Bordeaux (12) – Clermont (4) Reporté cause cas Covid à Bordeaux
Castres (11) – Brive (5) Reporté cause cas Covid à Castres
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Les finales européennes se fondent dans le TOP 14.
Les deux sacres de coupe d’Europe n’empêcheront pas la tenue de la cinquième journée du championnat de France, obligeant le report du match (un de plus !) entre nos deux finalistes (le calendrier est bien fichu).
La grande se jouera outre-Manche quand la petite se déroulera en Provence, à priori à huis clos, ne favorisant finalement aucune équipe, à part peut-être le Racing habitué à jouer sans supporters (je blague !).
Au programme* dès le vendredi 16 octobre :
Toulon – Bristol, à 21h, à Aix-en-Provence (finale Challenge Cup)
Puis samedi 17 octobre :
Exeter– Racing 92, à 17h45, à Bristol (finale H. Champions Cup)
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de BeIn Sport et France TV
Au programme du TOP 14* le samedi 17 octobre :
Brive – Toulouse, à 15h30
La Rochelle – Castres, à 15h30
Montpellier – Agen, à 15h30
Pau – Bordeaux, à 15h30
Enfin, dimanche 18 octobre :
Lyon – Bayonne, à 17h
Clermont – Stade Français, à 21h05
Racing 92 – Toulon, reporté à une date ultérieure
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 16 féminin
Retrouvez les résultats et le calendrier de la phase régulière sur :