Les brèves d'Ovalie - Edition n°418
L'hymne à l'amour... du jeu !
VI NATIONS... 2è journée Irlande – France 13 – 15
Les maux bleus qu’on dit avec le jeu…
En ce dimanche de Saint-Valentin, le XV de France avait rendez-vous avec son destin, pour un week-end amoureux à Dublin.
Après avoir papillonné à Rome, flirtant entre conquêtes faciles et essais concluants, le Coq français retrouvait sa promise en Irlande...
le French Flair, pour lui prouver son engagement total et lui offrir une belle victoire sertie d’une promesse de Grand Chelem.
Oui, mais voilà, la pression d’un tel rendez-vous, pour ce bleu en amour, a été d’entrée pesante, et la belle a senti l’absence d’intention claire de son favori.
Dès la première minute tout est allé de travers !
Dès que Dulin a ouvert la bouche, il a été contré, comme derrière, les premières touches manquées, les premiers coups de pied maladroits de Jalibert dont l’ouverture de jeu se refermait sur celle des Irlandais, emmené par un Burns aussi gauche et qui remplaçait un Sexton commotionné jusqu’à le copier dans un choc qui le sortira définitivement du match en début de seconde période.
Mais Burns passait néanmoins les premiers points sans trembler pour contrarier les plans de ce XV de France bien timoré, pas comme face à l’Italienne.
Trente minutes de jeu fermé, comme les restaurants et les cinémas qui ne permettront pas de décontracter les amoureux avant de se régaler, plus tard, dans l’en-but.
Dulin sauvait même in extrémis le premier essai celte, magnifiquement emmené par la ligne de trois-quarts locale et que Lowe manquait de concrétiser, pour un doigt de pied en touche. Ouf !
Quand, enfin, à la 28ème minute, ce XV de France osait regarder le French Flair dans les yeux et lui dire les mots bleus, ces mots qu’on dit avec le jeu… tel un hymne à l’amour.
La pression sur nous peut s’acharner
Et la touche peut bien se trouer
Peu m’importe qu’ils nous mènent
Je me fous d’être dominés
Tant qu’l’amour du jeu de première main
Animera les Dupont et Dulin
Peu m’importe les problèmes
Mon amour puisque tu m’aimes
J’irais avant la mi-temps
Chercher l’essai flamboyant
Si tu me le demandais
J’irais décrocher l’bonus
Avec trois essais en plus
Si tu me le demandais
Je te ferais même frémir
En les laissant revenir
Si tu me le demandais
Je défendrais mon camp
Ferais preuve d’engagement
Si tu me le demandais
Si au bout, on arrache la victoire
D’un cheveu malgré les points noirs
Peu m'importe tant qu’on tienne
Ces deux points, ça me suffit
Nous aurons le temps de peaufiner
Notre jeu dans son immensité
Pour décrocher ce Grand Chelem
Mon amour, vois-tu qu'on sème !
Des mots, rien que des mots, disaient une autre chanson. Des mots faciles, des mots fragiles...
Des maux, oui !
Certes, en ouvrant le jeu, les Bleus nous ont gratifiés de deux magnifiques essais de première main, par Ollivon puis Penaud, avant et après la pause, avec et surtout un grand Dulin. Mais ils nous ont surtout, en serrant les fesses, fait subir une fin de match étouffante, à cause d’un rebond sur une touche qui offrait le seul essai irlandais.
Jusqu’au bout on aura frémi, avec ce French Flair qui s’est demandé, durant 80 minutes, quand ce petit Coq allait l’embrasser et lui décrocher le bonus, en sortie de table. Ce bleu en amour n’en a rien fait, il a juste gagné le droit d'un prochain rendez-vous, dans quinze jours au Stade de France pour essayer à nouveau, promis !
Mais sur des Chardons, aussi bleus et qui ne manqueront pas de piquants.
Mais ne boudons pas le plaisir de cette deuxième victoire dans le tournoi, en terre irlandaise ! Cela ne nous était pas arrivé depuis dix ans, mais cette fois, peut-être pour le sacre suprême.
Les autres matches en bref…
Angleterre – Italie 41 – 18
Des Italiens à l’eau de Rose
On les savait faibles mais avec quelques talents et fulgurances, depuis leur match à Rome contre le XV de France, ils n’ont pas déçu, ces Ritals, à Twickenham, face à de revanchards Anglais (défaits dans leur antre face aux Écossais, la semaine dernière).
8-8 au bout de vingt minutes, après avoir marqué d’entrée par l’intenable Ioane, la véritable révélation de cette équipe transalpine (en plus de la charnière évoquée contre les Bleus), on avait peine à croire que les tenants du titre peinaient à égaliser, par Hill, en force, pour reprendre le match à leur compte, grâce au feu-follet Watson (vis-à-vis de Ioane sur la même aile).
On aurait juste aimé que cette Squadra Azzurra ait un peu plus de lucidité et de consistance pour empêcher cet essai de May dans le money-time, avant la pause, ou encore, le doublé de Watson, sur une interception, au retour des vestiaires, alors qu’un essai chauffait pour ces Italiens, emmenés par un Ioane de feu.
Trop facile pour ce XV de la Rose qui n’avait ensuite plus qu’à dérouler sa victoire bonifiée, avec deux nouveaux essais par Willis (malheureux sur l’action suivante où il sortira sur civière) puis Daly. Tandis qu’Allan, entré en place de Garbisi, récompensera une belle attaque des visiteurs d’un second essai.
Ça fait six pour les Rosbifs quand les Bleus en inscrivaient sept, de tout autre facture. L’Angleterre se relance dans le tournoi quand l’Italie peut s’appuyer sur ses belles intentions et sa nouvelle génération pleine de promesses pour la coupe du monde en France.
Écosse – Pays de Galles 24 – 25
La douche écossaise
Un point, comme un poing dans la figure qui fait mal au coup de sifflet final.
Un point, comme un point d’honneur que n’a pas eu ce XV du Chardon à tenir le niveau de son jeu, comme en première mi-temps. Un point, comme un point de rupture après l’exploit de Twickenham…
Un coup de tonnerre à Murryfield, sans cornemuses, pour les coéquipiers de Hogg, particulièrement flamboyants en première période, laissant présager une fin heureuse et bonifiée.
Durant trente minutes, Graham et Hogg ont fait mumuse, laissant sur les fesses la défense galloise, à l’instar de Halfpenny, malheureux sur l’essai du capitaine écossais, juste derrière celui de son ailier, très en jambes.
Mais les Gallois ont des ressources et il en est une qui n’a rien à envier aux trois-quarts locaux, c’est Rees-Zammit, déjà décisif contre l’Irlande, auteur d’un doublé dans ce match qu’il relance juste avant la pause.
Dès lors, tout se dérègle, au retour des vestiaires pour le XV du Chardon, Rees-Zammit, encore lui, offrait le deuxième essai à Williams après une combinaison derrière une touche galloise. Pire, le pilier Fagerson prenait un carton rouge pour un mauvais geste à la tête de Jones (pas de bol, il ne s’appelle Farrell, lui). Juste derrière le diable de pilier se vengeait en inscrivant le troisième essai au fer rouge.
Pour la première fois, à l’heure de jeu, le XV du Poireau prenait l’avantage. Mais c’était sans compter la fougue et la détermination du capitaine Hogg, signant un doublé derrière une mêlée. Le plus dur semblait fait, les Écossais sont à nouveau devant (24-20).
Mais l’insolence de la jeunesse de Rees-Zammit allait sonner le glas du vide de Murrayfield laissé par les cornemuses. Un exploit retentissant de cette relève galloise qui n’est pas sans nous faire penser à celle de l’équipe de France, avec les Villière et Penaud.
Peut-être avons-nous enterré trop vite ces petits Diables rouges, surtout encadrés par des Halfpenny et autres Tipuric ou Faletau précieux pour écosser les munitions et les points de leurs adversaires.
Classt : 1-France, 9 pts (+42) – 2-Pays de Galles, 9 (+6) – 3-Angleterre, 6 (+18)
– 4-Écosse 5 (+4) – 5-Irlande, 2 (-7) – 6-Italie, 0 (-63)
Les matches de la 16ème journée de TOP 14 en bref…
Toulouse (1) – Pau (11) 31 – 9
Propre !
Les réservistes toulousains, sous la houlette de Huget, promu capitaine, ont assuré l’essentiel, proprement et sans ambages, face à des Palois sans arguments.
Quatre essais propres et efficaces : le premier signé Kolbe, d’entrée, sur une percée de Akhi, relayée par Arnold ; le second, de pénalité, pour avoir empêché illicitement Balès de passer l’en-but ; le troisième, tout en puissance, par Meafou pour atteindre la pause avec une bonne avance (24-6) ; le dernier, enfin, celui des anciens, conclu par le capitaine, Huget, servi par son compère et vieux routard, Médard. Hastoy passera trois pénalités pour donner timidement le change aux locaux.
Le champion de France est un leader incontestable, même sans ses pépites, le favori à sa propre succession.
Bordeaux (4) – Stade Français (8) 44 – 6
Super propre !
Comme les Toulousains, les Bordelais n’ont pas eu à forcer leur talent pour disposer proprement d’une faible équipe parisienne.
22-6 à la pause, après un bel essai facturé d’entrée par Cazeaux, sur un service haut de gamme de Lucu après un coup de patte bien inspiré pour lui-même, Botica, se chargeant de punir au pied l’indiscipline des Stadistes.
En seconde période, les locaux ont tué le match en cinq minutes, avec deux nouvelles salves, par Botica puis Lam, décrochant le bonus offensif, avant que Buros, dans les dernières minutes, ne sale l’addition avec un quatrième essai, comme le leader toulousain.
L’UBB est bien installée dans son TOP 6 et peut voir venir les phases finales sereinement.
Racing 92 (3) – Lyon (7) 34 – 26
Un Lou incompris
À l’image des passes interceptées, en début et en fin de rencontre, pour deux essais fatals (Baubigny, 5è et Trinh-Duc, 75è), le jeu des Lyonnais semblait trop téléphoné pour surprendre des Racingmen opportunistes et aussi talentueux, comme sur l’essai de Zebo après un festival de Gibert, coup de pied par-dessus pour Klemenczak, puis sautée pour l’arrière irlandais.
Menant 18-0, les locaux ont pourtant pêché par leur indiscipline permettant à Nakaitaci d’inscrire un triplé et à Lyon de revenir à un point à dix minutes du terme. Mais Wisniewski, pas en veine, offrira le ballon de l’ultime interception, gâchant avant et après des munitions (un drop et une pénalité manqués).
Mignoni a des raisons de pleurer en salle de presse, son équipe n’est pas vernie, encore une fois, comme à Clermont, repartant sans un point de consolation.
Toulon (6) – La Rochelle (2) 11 – 29
Le dauphin fait le spectacle
Sans grande imagination, les Toulonnais se sont inclinés logiquement à Mayol face à des Maritimes bien plus inspirés et enthousiastes.
Dans le premier acte, West a dominé son duel face au buteur maison, Takulua, pour donner l’avantage aux visiteurs à la pause (6-12). En seconde période, l’ouvreur néo-zélandais a trouvé Rhule sur une passe au pied millimétrée qui a permis aux Rochelais de faire la course devant, obligeant les Varois à réagir avec un temps fort, à l’heure de jeu, concrétisé par Dachary.
Mais cela restait bien faible à côté de la mainmise des Maritimes sur le ballon, toujours avec brio, à l’image de ce deuxième essai de Lagrange, en fin de rencontre, après une action d’école flamboyante.
Le dauphin a réglé la mire de son jeu offensif, après la déception au Racing, la semaine dernière. On ne voit pas comment Toulousains et Rochelais ne se retrouveraient pas au Stade de France en juin.
Castres (9) – Montpellier (12) 48 – 17
Le CO a parlé
Casser la dynamique des Cistes le lendemain de leur première victoire depuis des lustres, c’est vraiment pas sympa. Et il fallait bien être leur bête noire pour oser ce croche-pattes.
Les Castrais sont devenus les trouble-fêtes des Montpelliérains depuis leur dernier sacre au Stade de France en 2018. Que ce soit à domicile ou à l’extérieur, comme au match aller, les Tarnais ont toujours le dernier mot.
Et samedi soir, ils ont causé les Castrais, après avoir laissé d’entrée la parole aux Héraultais, avec ce bel essai de Martin. Ils ont causé du tort à cette défense fragile du MHR qui a encaissé cinq essais, sous la botte et l’inspiration d’Urdapiletta, l’homme qui a ouvert les débats avec la première pique et un doublé, inscrivant 33 points à lui seul.
Nakosi, Kockott et Guillemin ajouteront trois mots à ce monologue qu’ont subis les hommes de PSA sans quasiment broncher, en dehors du capitaine Paillaugue, balbutiant trois pénalités dans la barbe de son tee.
Ce n’est pas la crise au MHR pour autant tant qu’Agen et Bayonne pataugeront derrière.
Bayonne (13) – Brive (10) 26 – 23
La course-poursuite du maintien
Et l'entrée de Germain fit taire ses anciens coéquipiers corréziens !
Menés 20-10 à la pause, puis 20-17, après deux essais de part et d'autre (par Paulos et Tuicuvu pour les Coujoux et par Muscarditz et Afatia pour les locaux), les Basques s'en sont remis à leur buteur providentiel pour reprendre le score et le gain du match. Deux pénalités suffirent quand Hervé n'en rajoutait qu'une en fin de rencontre. Quel chassé-croisé haletant !
Une victoire qui fait du bien à Bayonne et remet la pression sur les Montpelliérains, compte tenu de ses deux matches en retard.
Agen (14) – Clermont (5) Reporté cause Covid chez les Clermontois
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le TOP 14 la joue solo…
Le tournoi fait une pause pour recharger les batteries des internationaux tandis que la 17ème journée du championnat sera seule sous les projecteurs de Canal.
Au programme*, dès vendredi 19 février :
Racing 92 – Castres, à 20h45
Puis samedi 20 février :
La Rochelle – Stade Français, à 14h45
Agen – Montpellier, à 17h45
Brive – Bordeaux, à 17h45
Clermont – Bayonne, à 17h45
Pau – Toulon, à 17h45
Lyon – Toulouse, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 16 féminin
La dernière journée aura lieu ce dimanche 21 février et permettra d’offrir les deux dernières places pour les phases finales à Lons ou Lille dans la poule 1 et à Bordeaux ou Bobigny dans la poule 4.
Car sont déjà qualifiées depuis belle lurette dans cette pseudo phase régulière : Montpellier, Toulouse, Rennes, Blagnac, Bayonne et ASM Romagnat, bien au-dessus du lot.
Retrouvez résultats et calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine