Les brèves d'Ovalie - Edition n°476
C'était pas un jeu à Caro
VI NATIONS (F)... 5è journée France – Angleterre 12 – 24
Y avait du cœur mais pas de piquant !
Samedi après-midi, à Bayonne, dans un stade Jean-Dauger à guichets fermés, la dernière manche du tournoi des VI Nations féminin n’a pas tenu toutes ses promesses, le jeu étant resté à la main des Anglaises, quasi toute la partie, en dehors de deux plis.
Dès le XV de départ, il y a eu comme maldonne.
Dans un tel duel qui s’annonçait déséquilibré, il valait mieux se doter d’un bon jeu au pied d’occupation, et au tir au but, pour tenter par tous les moyens de marquer des points. Or, la sélectionneuse Annick Hayraud a préféré aligner Caroline Drouin, à l’ouverture, alors que la joueuse revenait de blessure, plutôt que Jessy Trémoulière qui avait démontré toutes ses qualités et sa complémentarité avec Laure Sansus sur les deux matches précédents.
Je pensais pourtant avoir été clair ici >> !
Si le jeu à Caro pouvait assurer, sans doute, une meilleure défense, son jeu au pied, hasardeux, n’augurait rien de bon. Et il a piqué les yeux, samedi, ça n'a pas fait un pli, comme cette touche directe, ou encore cette transversale peu inspirée dans les bras de l’arrière anglaise, sans parler de la transformation manquée en seconde période.
Mais, attention, une mauvaise carte peut en cacher une autre.
Deuxième maldonne dans la distribution d’Annick : encore du Caro !
Le jeu de l’ailière Caroline Boujard n’a jamais pesé sur les rares temps forts tricolores. Alors que l’entrée d’Émilie Boulard, tardive, a su faire la différence dès son premier ballon.
Mais revenons à la partie, perdue d’avance, qui avait pourtant parfaitement commencé, encore une fois, grâce à l’inspiration d’une Laure Sansus époustouflante. La précieuse demi de mêlée éjectait parfaitement un ballon dans la course de Romane Ménager pour le premier pli dans l’en-but, dès la quatrième minute.
Mais la réplique des Red Roses ne s’est pas fait attendre dès que le jeu est tombé à pic, dans les travers des Françaises, à la faute, avant de se noyer sous trois ballons portés derrières des vagues de penaltouches, en seulement un petit quart d’heure.
Sarah Bern, Abbie Ward et Sarah Bern, belote et rebelote et sept de der !
Pourtant, en fin de première période, menées 21-7, les Affamées ont eu des occasions de nouveaux plis, toutes gâchées par des touches rendues à l’adversaire ou des fautes de mains qui ont succédé aux mauvais choix au pied.
Si seulement, elles avaient pu prendre quelques points au pied, au lieu d’insister dans leur conquête impuissante, la seconde période aurait pu offrir au public au moins un autre suspense, et entrevoir l’exploit.
Car, au bout du compte, les Bleues ont remporté le deuxième acte (5-3), grâce encore à un service millimétré de Laure Sansus pour la pilière Annaëlle Deshay qui a trouvé l’intervalle pour plonger dans l’en-but, tandis que les Anglaises se sont contentées d’une seule pénalité par leur buteuse 100% Scarratt.
Que de déchets et de regrets, sur le papier et sur le pré de Jean-Dauger !
La seizième femme, cette foule en liesse dans les tribunes, méritait mieux que ça. Je reste convaincu que le flair de Jessy associé à la fougue de Laure aurait pu trouver les jambes en feu d’Émilie ou celles de Chloé, à l’arrière, dont les relances et le jeu au pied resteront une belle satisfaction de ce tournoi.
Les Red Roses, Number one au classement mondial, n’ont pas volé ce Grand Chelem (leur 16ème pour 17 titres), loin de là, tellement elles ont été au-dessus du lot tout du long de ce tournoi et de cette finale.
Il ne leur reste plus qu’à reprendre le titre de championnes du monde aux Black Ferns, cet automne, en Nouvelle-Zélande, où elles retrouveront nos Tricolores dans leur poule.
Espérons que nos Bleues auront alors plus à cœur de remporter la partie pour ne pas rester une onzième fois d’affilée sur le carreau, depuis leur Grand Chelem de 2018.
Les autres matches en bref…
Irlande – Écosse 15 – 14
Pays de Galles – Italie 8 – 10
Un finish sur le fil…
Alors que les Italiennes surprenaient les Galloises à Cardiff, les Irlandaises se sauvaient de la dernière place, à la dernière minute, face à des Écossaises aussi héroïques que malheureuses dans ce tournoi, avec une cuiller de bois de cinq défaites, dont trois bonifiées.
Clsst : 1-Angleterre, 27 pts (+260) – 2-France, 20 (+104) – 3-Pays de Galles, 11 (-70) –
4-Irlande, 9 (-90) – 5-Italie, 8 (-119) – 6-Écosse, 3 (-85)
La 24ème journée de TOP 14 en débriefing à J-2…
Lyon (5) – Montpellier (1) 43 – 20
Clermont (9) – Stade Français (11) 29 – 26
Pau (10) – Racing 92 (4) 21 – 30
Perpignan (13) – Brive (12) 27 – 10
Biarritz (14) – Castres (3) 13 – 48
Toulouse (6) – La Rochelle (7) 23 – 16
Bordeaux (2) – Toulon (8) 16 – 29
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Dans un mouchoir de poche
7 points séparent le premier, Montpellier, du 7ème, La Rochelle, ex-aequo avec le 6ème, Toulouse.
Autant dire que les deux premières places ne sont pas acquises à deux journées de la fin de la phase régulière.
Si, mathématiquement, Clermont et Toulon sont encore dans la course, il paraît peu probable qu’ils terminent dans les six. Par contre, ils auront à cœur de se battre pour se qualifier dans les 8 pour jouer la Champions Cup, avec un avantage pour les Varois qui pourraient conforter la 8ème place d’office en remportant la Challenge Cup, selon les règles en vigueur. D’autant que les Jaunards ont encore peiné pour valider leur victoire après avoir mené face aux Parisiens (22-5 à la pause). Tandis que les Toulonnias, rien ne semble les arrêter !
Samedi, le duel entre Perpignan et Brive a redonné espoir aux Catalans après leur victoire, haut la main, dont le seul regret est de ne pas avoir glané le point de bonus offensif pour se rapprocher à deux longueurs de leur concurrent. Mais tout reste possible. Pour rappel, la treizième place donne lieu à un barrage à l’extérieur, très compliqué, chez le vice-champion de PRO D2.
C’est terminé pour Biarritz, officiellement relégué. Les Castrais n'en ont fait qu'une bouchée, dans leur dynamique et avec un calendrier favorable qui pourraient les hisser à l’une des deux premières places directement qualificatives en demie.
Car Montpelliérains et Bordelais ont subi les lois lyonnaise et toulonnaise et ont du souci à se faire avec les rencontres à venir. Sans oublier le retour en force, et en forme, du Racing, à l’image d’un Vakatawa flamboyant à Pau.
Donc ce championnat n’a jamais été aussi indécis et plein de suspense.
Retenez ces duels à distance, dès le 21 mai prochain :
- Brive et Perpignan pour le maintien
- Clermont et Toulon pour jouer la Champions Cup
- Lyon, Toulouse et La Rochelle pour rester dans le TOP 6
- Bordeaux, Montpellier, Castres et le Racing pour une demie directe
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Quarts de tour vers l’Europe !
Les coupes d’Europe font leur retour pour une nouvelle quinzaine, avec leurs quarts de finale et leurs demies.
Au programme* des quarts de la Champions Cup, samedi 7 mai :
Munster – Toulouse, à 16h -> Fr2
Leicester – Leinster, à 18h30
La Rochelle – Montpellier, à 18h30
Puis dimanche 8 mai :
Racing 92 – Sale, à 16h -> Fr2
Au programme* des quarts de la Challenge Cup, vendredi 6 mai :
Gloucester – Saracens, à 21h
Puis samedi 7 mai :
Édimbourg – Wasps, à 16h30
Lyon – Glasgow, à 21h
Enfin, dimanche 8 mai :
Toulon – London Irish, à 13h30 -> Fr4
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de beIN sports
Du côté du TOP 16 féminin
C’est la reprise !
Retrouvez les résultats* et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
(*) Faute de suivi médiatique en direct, je ne commente plus les résultats