Les brèves du lundi - Edition n°28
En vert et contre tout !
VI nations, le match du week-end : France – Irlande 17 – 17
Cette fois, ils n’ont pas fait le déplacement pour rien ces irlandais !
Si la pelouse, elle, avait bien dégelé sous les 15 degrés Celsius du Stade France, ce n’était pas le cas du jeu du XV tricolore, immobilisé dans la glace du grand Chelem où il se voyait trop beau.
« Oh miroir, gentil miroir, dis-nous qui est le plus beau dans ce tournoi pour remporter le grand Chelem ! ». Et la voix de la presse de lui répondre : « Vous êtes finaliste de la dernière coupe du monde, vous avez battu l’Italie avec courage, l’Ecosse avec brio, vous avez toujours vaincu l’Irlande au Stade de France, vous avez le charme d’un jeu créatif, la fougue et le culot de votre jeunesse mais le XV de Galles est bien plus beau encore à voir jouer que vous ! »
Quinze minutes à balbutier son jeu, sa fougue, son culot devant ce miroir pour ne voir que l’ombre d’elle-même s’effacer dans l’obscurité de ses intentions. L’équipe de France, avec 70% de possession de balle, n’a pas su se dépasser, aller au delà du nombril du terrain où une armée verte l’attendait avec fourberie au détour de chacune des attaques françaises, prête à contrer à tout moment.
Et ce qui devait arriver arriva. Pressé dans son camp, le XV de France déroule un jeu clair comme de l’eau de roche pour tenter de remonter le terrain. C’est beau, on serait tenter de dire à la première passe sautée vers Rougerie, mais c’est Bowe qui a fini par se saisir de la deuxième passe « sot t’es ! » de ce même Rougerie qui offre une balle d’essai tout fait à l’Irlandais.
Après la transformation de Sexton, Parra aidera son équipe à recoller au score en inscrivant 2 pénalités quand l’ouvreur irlandais en ajoutera une à son actif. 10-6 à deux minutes de la pause, rien ne semble perdu et pourtant. Alors que les bleus sont en possession du fameux cuir (70% je vous rappelle), ils le perdent ou le prêtent je dirais pour que les celtes jouent avec un temps… le temps pour eux de refaire le Bowe devant la défense française. L’attaquant irlandais se joue de Clerc, puis de Fofana avant de mystifier Poitrenaud par une balle par-dessus au pied et d’aplatir ensuite dans l’en-but pour le deuxième essai de l’après midi. La claque fait mal au coup de sifflet de la mi-temps. France 6, Irlande 17. 11 points à rattraper, face à l’expérience du XV de Trèfle devenu aussi roublard que truqueur, toujours à la limite de la faute dans les rucks et du hors-jeu, quand les actes d’anti-jeu, eux, sont carrément grossiers et non sanctionnés de cartons mérités.
Bref, le problème des bleus ne repose pas sur ces faits de jeu mais bien sur son incapacité à produire du jeu simple et efficace comme contre l’Ecosse… au retour des vestiaires justement !
Et ça n’a pas raté. Les bleus ont réagi aussitôt et c’est comme ça qu’on les aime. Après une première pénalité réussie de Parra, à peine dix minutes qu’ils ont repris et voilà Fofana, le culot en personne, qui tel un boulet de canon transperce la défense irlandaise qui n’y a vu que du feu. On se dit que là, ça va le faire, même si la transformation du buteur tricolore échoue (14-17). Les français ont à nouveau la main sur le ballon mais les irlandais montent très haut et avortent toutes les attaques des bleus, non sans fautes, ce qui permettra à Parra d’égaliser, à défaut de plus, autant de points laissés en route qui feront défaut.
Et pourtant, l’entrée de Beauxis, monsieur drop, laissait présager une fin plus heureuse, si seulement ses coéquipiers avaient été plus patients avant de lui donner deux ballons trop vite (et mal) négociés par le néo-ouvreur. Bordel, on avait le temps ! Il suffisait d’insister, de gratter mètre par mètre jusqu’à la ligne et offrir le drop à la dernière seconde à défaut d’un essai toujours possible ! O’Gara, entré en fin de match, aurait pu vous montrer. Heureusement il n’en sera rien et on aurait voulu coirre à un essai fou de Malzieu dans cette dernière action plus desespérée que construite.
La France concède son deuxième match nul dans le tournoi des VI nations, le premier était en 1985, déjà contre l’Irlande (15-15).
Le grand Chelem s’envole, pas le gain du tournoi. Souriez, la victoire peut encore être belle. Mais pour cela, il va falloir montrer un autre visage face à nos meilleurs ennemis les anglais dès dimanche prochain puis face aux diables de gallois, dans quinze jours.
C’est rageant, de laisser filer la victoire sur deux contres. Il y avait la place, mais il faut croire que celle de cette jeune équipe de France est encore à faire. Et croyez-moi, elle ira loin avec cette génération des Maestri, Debaty et Fofana pleine de fougue et de talent.
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Pendant ce temps-là, en TOP 14…
Clermont, sans brio et sans bonus, corrigeait un Toulouse remanié et absent (35-5) pour n’être qu’à 4 points de la première place de son adversaire.
Derrière, Toulon creusait l’écart sur Castres tenu en échec à domicile par le LOU (6-6). L’équipe varoise s’est défaite de Montpellier (19-6) qui ne peut profiter du coup du faux pas castrais et reste à la cinquième place, à 2 points.
La sixième place a profité au Racing Métro qui a disposé de Bayonne sur le fil (22-21) tandis que le Stade Français s’inclinait à Brive (25-9) et chutait à la 8ème place derrière Agen victorieux de Perpignan (22-17).
Au fond du classement, Biarritz relevait la tête en quittant la zone reléguable grâce à sa victoire bonifiée face à Bordeaux (38-13), à égalité de points avec Bayonne, nouveau reléguable qui accompagne désormais le LOU, bon dernier mais à 2 points seulement des deux basques.
Mauvaise opération pour Perpignan à deux points de l’enfer, alors que Brive prend le large et retrouve Bordeaux dans le mou du classement.
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Côté pronostics,
La Fermière garde la tête haute et ne fléchit pas grâce à son carré gagnant. Brennus et The Marvellous Driver complètent ce podium temporaire.
Quant à Veronika, il lui tarde que Clermont accède à la première place et qu’Agen, tout comme Paris, reviennent dans le TOP 6. En attendant, c’est la dégringolade !
Encore une fois, tout est encore possible… vraiment tout, même l’improbable, tant ça reste très serré !
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La semaine prochaine…
Le tournoi des VI nations continue sa route :
v Samedi 15h30, Galles – Italie
v Samedi 18h, Irlande – Ecosse
v Dimanche 16h, France – Angleterre
Tandis que le TOP 14 entamera son 12è doublon depuis la coupe du monde pour le compte de sa 20ème journée de championnat
A suivre Biarritz – Brive, Perpignan – Toulon et Montpellier – Bayonne au couteau !