Les brèves d'Ovalie - Edition n°145
Au sombre héros de l'amer !
TOP 14... 9ème journée, Stade Français – Racing Métro 23 – 19
Always lost, do you see… what I mean ?
Samedi après-midi, au stade Jean Bouin, l’arbitre sud-africain Van Herdeen aura été le sombre héros de l’amère défaite des Racingmen dans ce derby parisien qu’il aura traversé comme un océan d’un grand vide tant il semblait perdu, c’est le moins qu’on puisse dire.
Certes, il a eu du mal à trouver des repères sur ce qui aurait du être un vrai match de rugby avec des mêlées, des touches, de l’engagement et des passes.
A la place il a surtout eu des démêlés, des pas-touche-à-mon-pote, de l’agacement et des claques qui se perdent... surtout du côté du Stade Français avec un Papé survolté et casse-couilles.
Seulement l’arbitre afrikaner, qui semblait parler un anglais à peine compréhensible par les joueurs, a appliqué tout le long du match des décisions encore moins compréhensibles qui ont sans doute coûté la victoire à des Racingmen bien plus entreprenants que les locaux, un peu trop tendus et timorés.
On peut les comprendre, vu que l’an passé ils avaient subi leur première défaite à domicile par ces mêmes voisins outre Seine, au jeu débridé.
Deux cartons jaunes, coup sur coup, en fin de première période à l’encontre des visiteurs, quand les parisiens n’en écopaient pas un seul alors que les coups pleuvaient de leur camp depuis le début ; deux pénalités, six points, vingt minutes en infériorité numérique qui coûtent cher aux franciliens.
Et pourtant, le Racing avait marqué le premier, un bel essai de l’incontournable Dumoulin concluant une belle séquence, ce que n’est pas parvenu à faire une seule fois l’équipe locale jusque là.
Mais la décision la plus polémique de la rencontre survient à la 35ème minute, alors que Paris joue à 15 contre 14, les locaux bénéficient d’un contre favorable suite à un drop manqué de Goosen qui trouve le poteau. Petit détail à grande conséquence puisque Vuidravuwalu dans la foulée remonte le ballon sur quarante mètres avant de trouver Arias qui, voulant conclure seul alors qu’il a deux soutiens à ses côtés, se voit projeté à la limite de la touche et de l’en-but.
La vidéo est loin d’être claire, il semble pourtant bien avoir mis le bras en touche avant d’aplatir sur la ligne mais les arbitres vidéo et central en décident autrement. L’essai est accordé aux grandes surprise et joie de Arias qui n’aurait pas misé un centime sur sa réalisation.
Menés 17-7 contre le cours du jeu, les Racingmen profiteront du relâchement habituel des parisiens à l’heure de jeu pour revenir dans la partie et inscrire un second essai par Goosen, le remplaçant de Sexton, impérial cet après-midi à Jean-Bouin. Il transforme et remet les siens à six longueurs de leur adversaire (20-14).
La fin de match sera à l’avantage des visiteurs sans pour autant être vernis par le sort de la rencontre. Car Goosen blessé au genou doit sortir, Dambielle qui le remplace rate une pénalité qui comptera à la fin.
Le Racing inscrit pourtant un troisième essai par ce même Dambielle, malheureux juste avant et … juste après, manquant là aussi la transformation de la gagne, les siens toujours un point derrière au tableau d’affichage (20-19).
Mais le pire est à venir, à la dernière minute, monsieur Van Herdeen accorde une pénalité gratuite à Plisson sur une mêlée pourtant largement dominée par le pack francilien, histoire de tuer tout espoir aux visiteurs de l’emporter. L’ouvreur parisien ne se fait pas prier pour la passer.
Repartant de Jean-Bouin avec un bonus défensif, si c’est toujours mieux que rien, la frustration et la colère n’en restent pas moins totales du côté du Racing et de son staff.
Car ce Racing-là méritait mieux que de sombrer amèrement à Paris !
En bref…
Deux choses à retenir ce week-end : la grave blessure de François Trinh Duc qui va priver l’ouvreur montpelliérain de la tournée de novembre avec les Bleus et la nouvelle grande envolée de Bordeaux que rien n’arrête, décidément !
Car Bordeaux a réalisé à nouveau un véritable festival d’essais face à Castres (59-7), neuf, après les six déjà infligés aux clermontois la semaine passée. Les castrais ont été en dessous de tout, loin du niveau des champions de France qu’ils ont été, et du coup en dessous de tous au classement !
Les bordelais montent, quant à eux, logiquement sur la troisième marche du podium devant les montpelliérains et les parisiens, plus petits vainqueurs.
Montpellier a donc perdu son ouvreur samedi face à Oyonnax, mais pas seulement ! Si le match, lui, a été gagné (25-9), la fracture du tibia de Trinh Duc n’a pas masqué longtemps une autre fracture qui sévit depuis quelques semaines au MHR, celle du jeu ambitieux et accompli montpelliérain qui aurait permis là encore de tenir un peu plus ce match, haché, avec un seul essai en toute fin, et de pénalité.
Pas de quoi se réjouir avant la tournée européenne qui débute à Toulouse la semaine prochaine !
Au classement, Grenoble complète le TOP 6, à hauteur mais devant les racingmen rétrogradés, grâce à une victoire heureuse face à Brive (26-25). C’était moins une que Germain inverse le résultat sur l’ultime transformation briviste qui échouera sous la pression du décompte après avoir hésité trop longtemps, pris de crampes. Un match curieux, en deux temps où les brivistes sont revenus très forts à l’heure de jeu, inscrivant deux beaux essais à des locaux à l’agonie, après leur avoir laissé le match en première période.
Lyon a eu chaud contre Bayonne (24-19) qui peut être vert comme la nouvelle couleur de son maillot après avoir gâché maintes occasions de prendre le match à son compte pasant la rencontre à courir après le score. D’autant que côté lyonnais, Porrical a réalisé un sans faute au pied. A deux points à la sirène, le drop de Ratuvu mettra tout le monde d’accord.
Un point de bonus défensif pour les basques et des nouvelles rassurantes sur le genou de l’international Ollivon, sorti prématurément, deux moindres maux !
Et ce sont les oyomen et les brivistes qui en payent les conséquences, bons derniers non loin derrière les castrais et les rochelais également défaits.
La Rochelle, au Michelin, n’a pas fait taire les pronostics face à Clermont qui a corrigé le tir (30-10) depuis sa lourde défaite en gironde, mais avec vingt minutes de haut niveau seulement, le temps d’inscrire trois essais, pour un bonus offensif que les errances et erreurs auvergnates le reste du temps annuleront en fin de match grâce à l’essai du funambule et intenable Alofa Alofa.
Le point positif étant l’entrée décisive de Lacrampe suite à la blessure à l’épaule de Parra qui devrait s’en remettre. L’association avec Lopez a donné deux ailes à l’attaque clermontoise. Peut-être de bon augure pour le déplacement à Londres !
A la première place, les clermontois ne seront pas inquiété par Toulon, toujours dauphin après sa défaite à Toulouse (10-21) dans un match plein des locaux qui ont déjoué l'armada impressionante de Bernard Laporte avec Halfpenny, Habana, Mitchell, Botha, Williams, Castrogiovani, pour ne citer qu'eux, excusez du peu ! ... Oui, mais sans Giteau !
Les toulousains ont démarré parfaitement ce match avec un essai sompteux de Fickou suite à une belle chandelle de McAlister, impeccable en première période, et n'ont que très rarement baissé d'intensité, très disciplinés, empêchant les varois de mettre la main sur le match. Récidivant en début de seconde période avec Huget, les toulonnais réagiront dans un contre de cent mètres de Habana avant de poser de gros problèmes à la défense haut-garonnaise qui tiendra bon, non sans mal.
Une victoire qui fait du bien à Toulouse qui sort enfin la tête de l'eau !
Tous les résultats officiels du week-end >>
Mondial 2015 (repêchage, match retour)
Uruguay – Russie 36 – 27 (21-22)
« Los Teros » en terre promise !
Comme en 1999 et 2003, l'Uruguay a décroché le dernier billet pour la prochaine Coupe du monde en prenant le dessus sur les « Ours » de Raphaël Saint-André, au jeu pas assez léché, faut-il croire au vu du score.
« Menés 17-12 à la mi-temps, les « Teros » ont réagi en seconde période pour marquer trois essais par Joaquin Prada (46e), Alejo Corral (56e) et Agustin Ormaechea (65e). Le buteur Felipe Berchesi a ajouté cinq pénalités et trois transformations » peut-on lire dans l’Equipe.
Ils rejoindront le groupe le plus relevé de cette édition avec l’Angleterre, l’Australie, le Pays de Galles et les Fidji, un rêve pour une formation en devenir...
Pour une belle mort promise !
La semaine prochaine…
Les choses sérieuses commencent pour les clubs français qui vont avoir l’occasion sur deux semaines de se frotter à la crème du rugby européen, surtout anglaise et irlandaise, dans une nouvelle édition, sous l’égide d’une nouvelle gouvernance, l’EPCR.
La H Cup est remplacée par la Champions Cup réunissant les meilleurs clubs de chaque pays, quand la Challenge Cup avec les autres clubs de premières divisions se substitue à l’Amlin Cup selon un format décrit dans un article dédié, ici >>.
Et tout sera diffusé sur beIN Sport sauf le match du dimanche qui le sera sur France 2 ... Misère !
Côté Champions Cup, pour nos petits français, ça commence dès vendredi soir 17 octobre :
- Harlequins – Castres, 20h45 (beIN) : tenter d'exister !
Puis samedi 18 octobre :
- Saracens – Clermont, 16h15 (beIN) : chasser les vieux démons,
- Racing Métro – Northampton, 18h15 (beIN) : du lourd en perspectives !
Dimanche 19 octobre, enfin :
- Toulouse – Montpellier, 14h (beIN) : un air de TOP 14,
- Toulon – Scarlets, 16h15 (Fr2) : un titre à défendre !
En ce qui concerne la petite compétition de la Challenge Cup qui concerne les 8 autres club du TOP 14, je vous invite à consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.