Les brèves d'Ovalie - Edition n°253
De la piquette à Bordeaux !
TOP 14... 18ème journée Bordeaux – Castres 17 – 29
Le vent a tourné…
Depuis notre dernière dégustation du XV bordelais, en novembre, face à La Rochelle (26-0), ce cru très prometteur en pleine saison post-vendanges européennes s’est complètement délité dans son jeu, devenu moins tannique et moins long en bouche, mais surtout avec un arrière goût aigre de défaite qui reste sur l’estomac.
C’est bien simple, depuis, Bordeaux n’a enchainé que des défaites en TOP 14 (6) et sombré en Coupe d’Europe, malgré une dernière victoire en Ulster que l’on croyait salvatrice pour la suite. Que nenni !
Cette nouvelle déconvenue, dimanche midi à la maison, à l’heure de l’apéro, face à un concurrent direct à la course aux barrages, ressemblait fort à celle du verre de trop qui vous fait prendre le volant d’un match avec une vision trouble du jeu, prêt à vous échapper au premier tournant.
Et patatra ! ... À l’heure de jeu, pris par la patrouille...
Bordeaux s’est fait soufflé le ballon par le talonneur Castrais, Rallier, qui, manu-militari, immobilisait le véhicule girondin d’une victoire emplâtrée dans un mur d’impuissance.
Pourtant, jusqu’à la pause, l’UBB s’en était pas mal sortie avec deux points de retard (14-16) malgré une domination tarnaise. Deux essais partout, il n’y a avait pas le feu au chais, comme on ne dit pas dans la région.
Seulement, ce Bordeaux-là, comme je vous le disais (moi par contre), c’est devenu de la piquette, depuis des semaines qu’on nous le sert à la table du TOP 14, incapable de retrouver son goût si caractéristique… de ce jeu plein de saveurs qui savait nous emmener au large, comme au près, et nous faire voyager jusqu’à l’en-but adverse avec des notes légères et subtiles de chistéra, de cadrage-débordement et même de ballons portés.
Ah ! Quel cépage c’était déjà ?
Je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est que c’est une page qui se tourne désormais pour l’UBB, condamnée à courir après une saison ratée en priant pour qu’un miracle se produise d’ici les huit journées restantes.
En cellule de dégrisement, Raphaël Ibanez devrait passer un sacré lavement d’estomac à ses hommes pour qu’ils retrouvent leurs tripes et se relancent dans la bataille en allant chercher à l’extérieur, les points perdus à domicile.
Et cela devrait commencer par Paris dans quinze jours car devant, le TOP 6 prend le large, avec le CO à son bord.
Si Clermont et La Rochelle continuent de faire seuls la course en tête, épaules contre épaules, avec huit longueurs d’avance sur leur premier poursuivant et treize sur la septième place (non qualificative), derrière, ça bataille dur pour rester dans le peloton.
Tous recevaient pour rester ou atteindre le graal du sextet.
En bref...
La Rochelle (2) – Stade Français (11) 37 – 18
Dur dur de se bonifier !
En ouverture de cette 18ème journée, le Leader a dû s’en remettre à la botte de son ouvreur, Broke James, pour tenir à distance des Parisiens pas maladroits qui avaient décidé de rendre à leur hôte la tâche d’une nouvelle victoire pénible.
Après un essai partout en première période et trois pénalités d’avance, les Rochelais ont dû patienter jusqu’au dernier quart d’heure pour répondre à la semonce de Waisea dès l’entame, et empêcher les visiteurs de revenir dans la partie. Deux nouvelles réalisations, de Le Bail et Bothia, parachevaient une victoire compliquée, sans bonus, laissant la place à son dauphin de repasser devant.
Les Clermontois ne se sont pas fait prier, enfin… dans le public, on n’a quand même prié à la fin car ça n’a pas été aussi simple que ça en avait l’air au premier abord.
Clermont (1) – Bayonne (14) 46 – 27
Une grosse claque peut cacher une petite gifle
29-0, bonus offensif en poche, avec quatre essais. À la pause, au stade Marcel-Michelin, tout le monde semblait décontracté, sauf les Bayonnais.
Le problème c’est qu’à trop se relâcher, Clermont tend le bâton pour se faire battre et semble aimer prendre des coups aussi facilement.
20-0 en trente minutes. Les Jaunards ont laissé leurs invités faire le jeu et remonter petit à petit au score. Le bonus offensif perdu, il leur a fallu cravacher par deux fois pour le reprendre, grâce à leur troisième ligne irréprochable, par Cancoriet (73è) et leur capitaine, Lapandry (après la sirène).
On pourrait dire que ces Jaunards-là ont un sacré caractère pour aller chercher ce qu’ils veulent. Sauf qu’en face, avec tout le respect pour la combativité et le talent de l’Aviron Bayonnais, ce n’était pas les Saracens. Alors Clermont peut continuer à jouer à se faire peur, si ça le chante, à huit journées de la fin, mais il risque encore une fois de déchanter lors des matches couperets, à ne pas savoir tenir un match pendant 80 minutes.
Bien entendu il faut souligner les belles prestations des jeunes qui ont démarré, comme Penaud, Falgoux et Cassang (auteur d’un doublé), à côté de papa Rougerie (qui a montré l’exemple), mais s’ils veulent grandir vite, il faut aussi qu’ils apprennent à ne pas copier les anciens, dans leurs têtes.
Clermont est de nouveau le leader, à hauteur de points de La Rochelle, avec huit longueurs d’avance sur des Montpelliérains bien dans la course folle aux barrages qui se joue désormais entre sept équipes pour quatre places.
Montpellier (3) – Toulouse (8) 27 – 18
Toulousains à la peine
Montpellier a sorti un match sérieux pour écarter son adversaire du jour, toujours à la peine dans ce championnat pour essayer d'intégrer le fameux TOP 6. En vain.
Après avoir limité la casse en première période (13-3) en encaissant un seul essai (Willemse), les Toulousains ont été à la merci de leurs erreurs, à l’image de cette interception de Nagusa sur une passe hasardeuse de Doussain, décidément pas dans son assiette (et pourtant toujours convoqué avec le XV de France).
Johnston puis Palisson sauveront la face en seconde période, mais c’est le jeune centre montpelliérain de 21 ans, Reilhac, très prometteur, qui clora les débats dans le dernier quart d’heure pour une victoire logique des siens.
Toulouse se retrouve désormais distancé de ses concurrents, à quatre points, synonyme d’une victoire qu’il faudra forcément décrocher à l’extérieur pour ne pas faire le yoyo jusqu’à la désillusion de la dernière journée.
Toulon (5) – Lyon (12) 31 – 17
Le retour des anciens
À Mayol, Toulon recevait quelques anciens coéquipiers dirigés désormais à Lyon par un autre ancien, Mignoni.
Est-ce l’émotion ou bien encore leur fébrilité coutumière qui a rendu les Varois timides en première période ? Un peu des deux, sans doute, ce qui a ramené les deux équipes à la case départ à la pause, avec deux essais chacun dans leurs musettes.
Avec moins d’entrain et de potentiel offensif, les Lyonnais ont subi la seconde sans pour autant que les locaux parviennent à enfoncer le clou jusqu’au point de bonus, qu’ils garderont, une fois de plus, comme un regret en travers de la gorge.
L’essentiel semble être là, avec une victoire qui laisse les Toulonnais dans la course aux phases finales, mais déjà à la merci de leurs poursuivants palois et franciliens, à une longueur seulement.
Pau (6) – Grenoble (13) 39 – 22
La belle vie continue
À l’inverse du cas bordelais, l’histoire de la Section Paloise dans le TOP 14 semble être devenue un conte de fée depuis quelques mois, les Palois alignant une sixième victoire consécutive qui les place avec les grands dans la lutte aux barrages.
Cela n’a pas été une mince affaire face à des Grenoblois qui cherchent désespérément un peu d’air pour tenter de sortir du gouffre de la relégation.
La première période aura été assez équilibrée (avec un essai partout) avant que la seconde ne soit complètement à l’avantage des locaux, bénéficiant de la botte précieuse de Slade pour gérer une avance au score et assommant leur adversaire grâce à un troisième essai de Charlet en fin de rencontre.
La vie est belle au Hameau… et pourrait encore l’être à l’extérieur, à Jean-Dauger, lors de la prochaine journée.
Le calendrier parle pour les Palois qui font mieux que la pâle figure à laquelle on aurait pu s'attendre dans ce championnat si relevé.
Racing 92 (7) – Brive (10) 33 – 25
Toujours champion et toujours là
Le Racing a tenu son rang dans cet affrontement toujours compliqué et périlleux face aux Coujoux qui ne lâchent rien et qui jouent dur sur l’homme et plus adroits avec le ballon.
Que ce fut dur pour les Franciliens, assurant l’essentiel, la victoire, après avoir marqué autant d’essais qu’ils ont dû en encaisser, c’est à dire trois.
Mais que le chemin reste long encore pour espérer jouer les phases finales, toujours aux portes du TOP 6, qui ne s’ouvriront que si les champions parviennent à s’imposer à l’extérieur au moins une fois.
C’est à leur portée.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Les Bleus aimeraient se faire Dublin…
Après s’être mis au vert du côté de Nice, le XV de France poursuit son petit bonhomme de chemin jusqu’en Irlande pour affronter l’ogre vert et y semer sur sa pelouse de l’Aviva Stadium d’autres graines d’un French Flair qu’elle cultive depuis l’arrivée du nouveau jardinier, Guy Novès.
De là à récolter une victoire au bout de quatre vingt minutes, sans doute intenses, il ne faut pas pousser… Si déjà les Bleus parviennent à planter un ou deux essais, ce sera déjà pas mal…
Mais rien ne nous empêche de rêver cueillir un XV du Trèfle à quatre points.
A suivre samedi 25 février… sur France 2 :
- Écosse – Pays de Galles, à 15h25
- Irlande – France, à 17h50
Puis dimanche 26 février :
- Angleterre – Italie, à 16h