Les brèves d'Ovalie - Edition n°260
Les petits candidats dans la mêlée...
TOP 14... 23ème journée Clermont – Brive 21 – 26
L’heure est au débat… oui, mais à onze !
On les croyait déjà out, en vacances, nos petits candidats aux phases finales du TOP 14.
À 4 journées du scrutin de la phase régulière, si on savait que Bayonne et Grenoble n’obtiendraient pas les signatures de victoires requises pour se maintenir dans l’élite et que La Rochelle était sûre d’être au deuxième tour, on pensait que certains ne feraient plus le poids dans cette campagne jouée d’avance, à l’issue de cette journée.
Que nenni ! ils sont encore là !
Lors du grand débat de cette 23ème journée retransmis ce week-end sur les antennes de Canal+, les petits candidats ont assuré le show et provoqué l’effroi chez les six favoris de cette élection, promis depuis belle lurette à disputer les phases finales, à savoir : La Rochelle, Clermont, Montpellier, Toulon, Castres et le Racing 92.
Mais ils sont bien toujours onze à postuler pour une place en barrage, même si les trois premiers peuvent être rassurés par les sondages qui les placent largement devant.
Car ce week-end, certains des petits candidats ont brillé par leur culot et leur efficacité sur le terrain, quand les autres, dans la défaite, n’ont pas pour autant dit leur dernier mot.
Ils sont cinq à jouer encore les trouble-fêtes dans cette campagne, quand seul Toulouse s’est retiré de lui-même de la course en perdant au Vélodrome contre Toulon (33-23).
D’abord il y a Pau, le « lunaire » des Pyrénées-Atlantiques, que l’on n’attendait pas à ce niveau et qui vient de trébucher en perdant de peu chez le Champion de France (34-32), après pourtant une remontée fantastique en fin de match. Toujours présent dans le TOP 6, le berger du TOP 14 ne renonce pas pour autant à poursuivre la campagne des phases finales contre les puissants présidents de clubs qui n’affichent pas la même exemplarité.
Ensuite il y a Brive, la star du week-end, le Coujou « Punchline » qui a dégommé le cador du TOP 14 dans son fief du Michelin (21-26), avec un débit mitraillette, et des essais enflammés qui ont totalement déstabilisé son hôte dans un derby électrique auquel ce dernier n’a pas su répondre avec de vrais arguments. Clermont, ménageant ses efforts de campagne sur tous les fronts, vient de perdre (sur celui national) de précieux points qui le rendent désormais vulnérable devant Montpellier pour accéder directement aux demies.
Il y a également le LOU, le candidat « mordant », le petit roquet mignon du championnat avec ses vieilles stars, bien françaises, comme Beauxis qui a montré l’exemple en début de débat pour venir à bout de Castres, chez lui, à Pierre-Antoine, et l’emporter d’un petit point (16-17).
Et que dire du Stade Français, grande gueule sur le terrain, le combattant de toutes les luttes sociales et sportives, sorti vainqueur d’une grève où le grand patronat cherchait à l’exploiter et d’un quart de finale européen où on ne l’attendait pas. Voilà qu’il arrache de belle manière un bonus offensif chez la lanterne rouge basque (16-32).
Et pour finir, il reste l’UBB, le candidat qui semble complètement à l’ouest, voire sur une autre planète depuis des mois, mais qui y croit encore, malgré sa défaite chez le leader (16-5) où il s’est trouvé victime d’un système d’arbitrage qui favorise toujours les mêmes.
Cette 23ème journée aura montré que rien n’est encore joué, que le leader rochelais "en marche" depuis six mois, avec dix victoires consécutives, n’a pas remporté encore le Brennus et que ses adversaires en phase finale sont loin d’être encore désignés.
Seul le vote des joueurs sur le terrain fera foi dans les trois dernières journées.
Les matches en bref...
La Rochelle (1) – Bordeaux (11) 16 – 5
Et de 10 !
C’est extraordinaire ce que font les Rochelais depuis six mois. Dixième victoire consécutive, onzième match sans défaite. Ils semblent invincibles.
Mais cette dixième a un goût amer pour des Bordelais venus à Deflandre avec des ambitions. Ils se sont sentis fortement pénalisés quand la domination territoriale n’était pas si flagrante.
Un seul essai à la demi-heure pour le rochelais Murimurivalu à se mettre sous la dent, avec un second acte moins rythmé que le premier. L’UBB n’en finit pas d’enrager de sa 11ème place, car elle méritait mieux chez le leader, confortablement installé sur son trône, quasi les deux pieds en demie.
Clermont (2) – Brive (8) 21 – 26
Quand ça tourne… pas rond !
À Clermont, rien ne va plus, avec cette deuxième défaite à domicile (après Montpellier) dans un derby rondement mené par des Coujoux sans complexe.
L’équipe auvergnate largement remaniée en vue des échéances à venir et avec pas mal de joueurs blessés ou fatigués, s’est faite croquée à chaque entame de période par des Brivistes opportunistes qui ont eu la réussite sur leurs tentatives, bien aidés par une défense locale laxiste. Ils inscriront deux essais par mi-temps, quand les locaux s’en contenteront d’un seul par période.
La défense clermontoise est loin d’être irréprochable et l’apport expérimenté du banc avec Rougerie et Parra ne suffira pas à renverser le cours du match, tout juste à récolter un point de bonus défensif heureux, quand on sait que, s’il y avait eu Germain, Brive aurait eu encore bien plus de points au compteur, Laranjeira ayant gâché quelques munitions au pied.
Une défaite fâcheuse pour les Jaunards qui devraient voir passer les Montpelliérains devant en cas de victoire bonifiée lors de leur match en retard. Il devient urgent pour Clermont de se remettre dans une dynamique positive avant sa demie européenne, s’il ne veut pas enchainer les déconvenues comme dans le passé.
Montpellier (3) – Grenoble (13) 54 – 14
FCG, c’est fini !
Grenoble jouera la saison prochaine en PRO D2, après sa lourde défaite à Montpellier. Si ce n’est pas mathématique, c’est certain.
Il n’y a pas eu de match à Altrad Stadium, les Montpelliérains ont écrasé leur adversaire en une mi-temps, avec cinq essais (33-0) avant d’enfoncer le clou en fin de seconde avec trois autres réalisations.
Montpellier recolle à Clermont, à quatre points, avec un match en retard. Autant dire qu’il a toutes les chances de reprendre la seconde place directement qualificative en demie, au club auvergnat.
Castres (6) – Lyon (9) 16 – 17
La reconquête lyonnaise
Le LOU a été très fort samedi en conquête sur la pelouse de Pierre Antoine, donnant autant d’occasions à Beauxis de scorer pour mener la danse.
Le CO sera néanmoins le premier à marquer en première période, par Smith, histoire de ne pas se faire distancer, et même passer devant en seconde. Mais Nalaga répondra juste derrière et donnera l’occasion aux siens de tenir une victoire à l’extérieur importante qui les laisse dans la course aux barrages, à la 9ème place.
Quant aux Castrais, ils ont perdu de précieux points pour sécuriser leurs chances. Avec leur match en retard qui se jouera en semaine contre Paris, cela n’est pas pour les avantager en plus. La fin de saison régulière risque d’être compliquée avec autant de concurrents qui les talonnent.
Toulon (4) – Toulouse (12) 33 – 23
La descente aux enfers
Après son échec en quart de finale de coupe d’Europe face au Munster, les Toulousains n’ont pas réussi à rebondir dans le championnat, au Vélodrome, dans un match capital pour espérer disputer les barrages.
Toulon, à l’inverse, s’est remis de sa désillusion européenne en assommant son homologue rouge et noir dans un match engagé et mieux maitrisé.
Les hommes de Mola ont pourtant dominé en première période sans faire la différence. Trop indisciplinés, Halfpenny en profitait au contraire pour prendre les devants, avant que les Varois ne les enfoncent en fin de match avec un troisième essai de Nonu. Le deuxième essai toulousain par Johnston sur le fil n’y changera rien.
Toulouse est douzième avec six points de retard, soit quasiment aucune chance de revenir dans la partie en cette fin de saison. Quant au RCT, l’avenir reste prometteur, avec quatre points d’avance sur le septième.
Racing 92 (7) – Pau (5) 34 – 32
C’était moins une !
Le Racing s’est effondré en trente minutes après avoir mené 34-8, avec 4 essais de Rococoko, Imhoff, Tameifuna et Chavancy, perdant alors son bonus offensif et pas loin de perdre le match, si seulement Fajardo (remplaçant de Slade blessé) avait passé ses transformations (2/5).
Les Palois ont infligé un 24-0 au champion de France, inscrivant 4 essais (Moa, Votu, Buros et Ramsey) après celui de première période de Lespiaucq.
Malgré sa défaite, avec son point de bonus défensif, Pau prend la cinquième place, à hauteur de points de Castres et du Racing 92.
Bayonne (14) – Stade Français (10) 16 – 32
Les Basques ont rendu les armes
À Bayonne, on n'a décidément plus le cœur à se battre.
« La PRO D2 c’est par où ? Merci, nos armes c’est par là. »
Paris ne s’est pas fait prié pour saisir tout l’arsenal de leur adversaire et le retourner contre eux.
À la fin, ça a fait quatre essais à un, et donc un bonus offensif qui remet les Parisiens sur le chemin d’une réconciliation avec sa saison, après déjà une qualification inattendue en demi-finale de coupe d’Europe.
Et s’ils allaient plus loin ?
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Nos 11 candidats seront tous en meeting…
Seuls Clermont, La Rochelle et le Stade Français auront un peu la tête à l’Europe, leur demie les attendant en France la semaine suivante.
Pour les autres, il n’est plus question de laisser le moindre point à l’adversaire, et encore moins la victoire. À J-3, toute défaite pourrait être fatale.
À suivre cette 24ème journée, dès le samedi 15 avril avec :
- Toulon – Castres, à 14h45 (C+ sport) : Un parfum de barrage, déjà.
- Brive – Bordeaux, à 18h30 (r+) : c’est toi ou moi,
- Stade Français – Pau, à 18h30 (r+) : dans la dynamique,
- Grenoble – Clermont, à 18h30 (r+) : se racheter,
- Lyon – La Rochelle, à 20h45 (C+ sport) : une occasion de rêver.
Puis, dimanche 16 avril :
- Montpellier – Bayonne, à 12h30 (C+) : sans scrupule,
- Toulouse – Racing 92, à 17 (C+) : pour l’honneur.